Elimin� en quarts de finale de la Coupe du monde par l'�quipe de France samedi (0-1), le Br�sil a le coeur fendu. Mais sur ce qu'elle a montr� tout au long de la comp�tition, la Sele�ao ne m�ritait peut-�tre pas d'aller plus loin. Tout simplement. Le roi a rendu sa couronne. Logiquement battu par une �quipe de France sup�rieure dans la ma�trise du jeu et de l'�v�nement, le Br�sil a perdu l'occasion d'�crire quelques pages d'histoire en Allemagne. La g�n�ration Cafu ne rejoindra pas celle de Pel�, avec ses trois titres en douze ans. La Sele�ao ne deviendra pas non plus la premi�re � disputer quatre finales cons�cutives. Et pour la premi�re fois depuis 1990 et sa d�faite en huiti�mes de finale face � l'Argentine, elle a cal� avant la derni�re marche. Au pays, la d�ception est immense. Mais le Br�sil n'a-t-il finalement pas eu que ce qu'il m�ritait ? Il n'a en tout cas pas attendu de tr�bucher sur l'obstacle fran�ais pour nous laisser sur notre faim. On avait pr�sent� ce Br�sil-l� comme une des plus fortes �quipes de l'histoire de la Coupe du monde. On allait voir ce qu'on allait voir. A vrai dire, qu'a-t-on vu de la Sele�ao sur ce Mondial allemand ? Une formation d�goulinante de talent individuel, certes, mais incapable de trouver le moindre �quilibre collectif. Devant, son carr� magique a d��u, � l'image d'un Ronaldinho fantomatique. Derri�re, la lourdeur de la charni�re Lucio-Juan a co�t� cher. Mauvais joueur, Parreira ? Le football br�silien n'avait pas eu besoin depuis longtemps de se pencher sur les raisons d'un �chec. �Quand vous n'�tes pas en finale, c'est forc�ment qu'il a manqu� quelque chose�, admet Carlos Alberto Parreira. Pourtant, les premiers propos du s�lectionneur br�silien apr�s la d�faite face aux Bleus, n'entrait pas exactement dans le registre de l'autocritique. Plut�t celui de l'aigreur : �La France n'a fait que confirmer qu'elle est tr�s forte tactiquement. Ils ont jou� avec neuf joueurs derri�re, c'est aussi ce qu'ils ont fait contre l'Espagne. On a bien jou� aussi, on n'a pas rencontr� de v�ritables probl�mes mais c'est la France qui a gagn�.� Bien jou� ? A dire vrai, le Br�sil nous a habitu�s � tellement mieux dans son histoire, que sur l'�chelle de l'esth�tisme footballistique, le match de Francfort se situe forc�ment tr�s bas. Heureusement, les joueurs, eux, se montraient plus lucides. �La France a m�rit� sa victoire�, admet Gilberto Silva. �Elle est logique�, confirme Juninho, qui a termin� la soir�e comme il l'avait commenc� lors des hymnes, en pleurant � chaudes larmes. �C'est une immense d�ception, surtout parce qu'on n'a pas jou� au niveau o� nous devions jouer, ajoute le Lyonnais. C'�tait un quart de finale et toute l'�quipe n'a pas su �lever son niveau de jeu�. Ronaldo : �La t�te haute� Par son incapacit� � r�soudre le probl�me tactique pos� par les Fran�ais, le Br�sil a affich� ses limites. En ce sens, la d�faite est avant tout celle de Parreira. L'option choisie, densifier le milieu de terrain en sacrifiant Adriano, n'a pas pay�. Elle avait pourtant le m�rite de permettre � Ronaldinho de jouer un cran plus haut, ce que r�clamait le Ballon d'Or. Aujourd'hui, Parreira s'attend �videmment � voir ses choix critiqu�s. �Personne ne peut vous garantir que l'�quipe qui a battu le Japon (4-1) serait all�e � coup s�r en finale. Ce ne sont que des sp�culations�, affirme-t-il, ce en quoi il n'a pas tort.Ronaldo, le seul qui n'aura pas tout perdu en Allemagne en devenant le meilleur buteur de l'histoire du Mondial, r�clame de la dignit�. �C'est maintenant qu'il faut avoir la t�te haute. On va chercher des excuses, mais �a ne sert � rien�, rappelle le Madril�ne. Et si le Br�sil �tait finalement � sa place avec cette �limination en quarts de finale? Il n'avait ni la flamboyance romantique de l'�quipe des ann�es 1980, celle de Tele Santana, Socrates et Zico, ni le r�alisme plus froid mais plus payant des champions du monde 94 et 2002. Peut-�tre penchait-il entre les deux. Assis le cul entre deux syst�mes, le Br�sil ne pouvait que tomber...