La fournaise ! Le cauchemar ! Les Alg�riens n�oublieront pas de sit�t cette fin et ce d�but du mois d�ao�t, o� le mercure affichait plus 35�C � l�ombre � Alger et ses environs. L�air se faisait rare et l�humidit� avait atteint les 90%. Le tout assorti d�interminables coupures de courant qui n�allaient en rien arranger cette situation apocalyptique. Horrible �tait ce jeudi 3 ao�t. Une chaleur caniculaire s�abat sur la capitale. �On a comme l�impression qu�un chalumeau souffle sur la ville�, nous lance un citoyen. Les habitants de plusieurs quartiers vivent l�enfer et �touffent dans leurs appartements ne pouvant ni se d�salt�rer ni se rafra�chir � l�air conditionn� (pour ceux qui en poss�dent). Et pour cause ! Le courant �lectrique n�a pas fonctionn� durant plus de 36 heures � l�exemple des quartiers sis � la rue Ben- M�hidi. Horrifi�e et d�sempar�e � la fois, cette dame d�sesp�r�e �tait impuissante face, � sa m�re, une vieille dame de 94 ans, qui suffoquait : �Depuis mercredi, nous vivons sans �lectricit�, plus d�eau fra�che, plus de climatisation, ma m�re, une grande malade, a trouv� des difficult�s � respirer. Je passe sur tous les produits conserv�s dans le cong�lateur et le r�frig�rateur que nous avons carr�ment jet�s. Nous avons contact� Sonelgaz d�pannage, qui nous a expliqu� que c��tait d� � une panne et qu�il feront le n�cessaire, mais cela a dur� trois jours. Entretemps, la vieille aurait pu mourir. C�est scandaleux.� Ce jeudi, les coupures n��taient pas propres � la rue Ben- M�hidi, puisque certains immeubles de la place du 1er-Mai, avaient fait eux aussi l�objet d�interruption d��nergie �lectrique. A la rue Bouzned-Salem, et dans un m�me b�timent, certains appartements ont v�cu sans courant pendant 10 heures. �La coupure a d�but� � 16 h de l�apr�s-midi de jeudi, le r�tablissement a eu lieu � 2h du matin, vendredi�, nous dira une locataire de 76 ans. �Dans le m�me immeuble, seul mon voisin et moi-m�me, nous n�avons pas d��lectricit�. D�ailleurs, je me suis rendu compte, une heure plus tard, qu�il s�agissait d�une panne provenant de Sonelgaz. En sonnant chez ma voisine, qui m�a appris qu�elle aussi �tait priv�e de courant, j�ai appel� Sonelgaz d�pannage qui m�a confirm� la panne. Vous imaginez, ais�ment, dans quelle situation nous nous trouvions, plus d�eau fra�che, les produits dans le cong�lateur fondaient. Bref, les pertes s�annon�aient. Le pire c�est cette peur de ne pas revoir le courant plus de deux jours.� Prise de panique, la vieille dame n�a pas quitt� son balcon, guettant les fen�tres de ses voisins. �Eux aussi �taient dans le noir. Chaque fois que j�apercevais de loin une lumi�re je me rassurais, impatiente, j�ai d� rappeler trois fois Sonelgaz, qui me rassurait : �Nous r�parons par petites parties.� Fatigu�e et d�sesp�r�e, j�ai dormi. A 2h du matin, j�ai �t� r�veill�e par la lumi�re de ma veilleuse. Quel f�t mon soulagement ! Si pour les habitants de ces quartiers, les coupures ne sont heureusement pas fr�quentes, ceux de la cit� 532 Logements (El Alia/Oued Smar) les interruptions sont l�gion, et ce, depuis le d�but de l��t�. �Les coupures sont r�guli�res et elles durent pas moins d�une heure. Mais il y a quinze jours le record a �t� battu : le courant a disparu de 19h � 23 h. Il a fallu que nous nous d�placions en d�l�gation au service Sonelgaz d�pannage d�El- Harrach et en insistant aupr�s de celui qui assurait la permanence pour que l��nergie soit r�tablie. Nous subissons � cause de ces coupures des dommages i m p o r t a n t s . L��lectrom�nager s�en ressent et nos denr�es alimentaires en prennent un coup ! � nous confie ce p�re de famille. Mardi, plusieurs localit�s des wilayas de Boumerd�s, d�Alger et de Tipasa, ont connu des �perturbations� dans l�alimentation en �nergie �lectrique, selon le communiqu� de Sonelgaz. Ces coupures sont dues � un incident technique survenu sur une ligne haute tension. Si pour certains quartiers de ces localit�s, les coupures �taient relativement courtes, pour d�autres, elles se sont �tal�es sur pratiquement la journ�e. C�est le cas des quartiers de Bachdjarrah, par exemple. Irrit�s, les consommateurs, las de cette situation, r�futent l�explication de la �panne� et parlent plut�t de �d�lestage�. Mais un d�lestage qui dure des heures, ils ne le con�oivent pas, surtout en p�riode caniculaire. M�me si ces jours-ci, la m�t�o est plut�t cl�mente, les citoyens redoutent d�autres pouss�es de chaleur. Le mois d�ao�t n�est qu�� sa premi�re semaine. Faut-il s�attendre � d�autres pannes ou �d�lestages� ? A ce propos, le P-DG de Sonelgaz, dans une conf�rence de presse, qu�il a anim�e le 1er ao�t, s��tait expliqu� devant un parterre de journalistes. Selon M. Bouterfa Nourredine, une consommation en forte �volution est responsable indirectement et en partie des coupures r�guli�res d��nergie �lectrique. Des ruptures d�alimentation motiv�es �par un d�ficit des groupes de l�ordre de 18 m�gawatts/heure et qui affectent quelque 300 000 abonn�s. Ainsi, ces ruptures sont op�r�es de facto pendant 45 mn, au maximum dans la r�gion centre du pays, principalement par la Sonelgaz�. Le P-DG, quant � lui, rejette le terme de �d�lestage d�guis�. Il pr�cise � cet effet que les longues coupures sont li�es � des �incidents� et que son entreprise �recourt � des actions de sauvegarde en vue de maintenir le fonctionnement du syst�me �lectrique dans de bonnes conditions et, aussi, �viter sa d�gradation�. En fait, selon le P-DG, le probl�me se pose non pas en termes de �capacit�s� install�es mais de �tension�. Le probl�me donc se pose d�une mani�re impr�vue et pourrait s�aggraver crescendo aussi bien le matin que le soir, notamment en p�riode de grosses chaleurs. M. Bouterfa a pr�venu � cet �gard que 2007 �pourrait �tre une ann�e noire, si le probl�me de la tension g�n�rale n�est pas r�solu et que les citoyens continuent d�utiliser des climatiseurs parfois de qualit� douteuse ou produits ta�wan. Faut-il comprendra par l� que les climatiseurs sont les boucs �missaires ? Eh bien oui, selon le P-DG. Peut-on demander aux citoyens, qui suffoquent de ne pas avoir recours, � ces �quipements, dont les prix, faut-il le pr�ciser, sont chaque ann�e de plus en plus moins chers, et � la port�e d�une frange importante de la population ? Chaleur oblige ! Mais le patron de Sonelgaz s�est montr� rassurant. En signalant qu�avec l�entr�e en production d�ici � la fin de l�ann�e de nouveaux moyens de production, notamment � Na�ma et � Berrouaghia qui permettront d��am�liorer la situation�. Il a saisi cette opportunit� de s�adresser aux m�dias pour revenir sur le d�bat de la �politique �nerg�tique �o� l�on parle de la hausse des tarifs. Une demande en ce sens, selon lui, a �t� exprim�e � la commission de r�gulation de l��lectricit� et du gaz. Sans encore recevoir de r�ponse. Une d�marche que les consommateurs auront du mal � avaler, se sentant comme toujours les dindons de la farce. Boire une eau fra�che d�salt�rante, se rafra�chir � l�air conditionn�, (devenu presque bon march�) n�est plus un luxe. La plan�te se r�chauffe, la canicule va chaque ann�e crescendo, il y va de la survie des populations notamment les personnes �g�es et les enfants. La mort en 2003 de plus d�un millier de Fran�ais dont 70% des sujets sont �g�s de plus de 75 ans fait encore dresser des cheveux sur la t�te des Alg�riens. Ne dit-on pas qu�il vaut mieux pr�venir que gu�rir. N. Y.