La roqia et autre pratique de d�sensorcellement sont devenues des actes courants � Blida au point o� n�importe qui se recommande du titre de raqi char� (exorciste l�gal) offrant en sus un savoir-faire dans le domaine de la hidjama (scarification de sang � l�aide de ventouses apr�s incision faite sur la peau) qu�ils exercent � tout bout de champ. Ces pratiques, � tout le moins dangereuses, n�ont pas �t� sans cons�quences sur des personnes cr�dules qui ont eu recours � leur charlatanisme. Tout r�cemment, une jeune fille de 19 ans a �t� br�l�e � plusieurs endroits de son corps par un exorciste exer�ant � Ouled-Ya�ch, lequel n�a pas h�sit� � la caut�riser � l�aide de ventouses br�lantes pour soi-disant la d�livrer de d�mons qui l�habitaient depuis un certain temps. En effet, le pseudo gu�risseur pr�tendait que la malade �tait poss�d�e par un g�nie venu d�Isra�l, qui, pour se venger d�elle, car contraint de quitter son corps, l�a gri�vement br�l�e. La fille a �t� emmen�e en urgence � l�h�pital Frantz- Fanon sur conseil du psychiatre qu�elle a consult�e auparavant. Elle se trouve aujourd�hui chez elle et un infirmier lui change quotidiennement les pansements. Dans le m�me ordre d�id�es, une femme de 40 ans, mari�e, a sollicit�, sur conseil de son �poux, les services d�un soi-disant imam � Kol�a, r�put� dans le d�senvo�tement et la gu�rison des �possessions d�moniaques�. Apr�s plusieurs pratiques charlatanesques de roqia, le �gu�risseur� lui annon�a que son mal est extr�mement grave puisqu�il lui fera savoir que son cas rel�ve de la sorcellerie. Mieux, il lui r�v�lera qu�elle a �t� envo�t�e le jour de la mort de sa m�re survenue le 23 octobre 1992 et que la substance d�ensorcellement a �t� enterr�e avec la d�funte m�re. Pour cela, le �gu�risseur� sugg�ra � la famille de la �malade� d�ouvrir la tombe de celle-ci aux fins d�extraire le �mal�. C�est ainsi qu�une autorisation de d�molition et de reconstruction de la s�pulture a �t� obtenue de la part du responsable du cimeti�re des martyrs de Blida. Deux fossoyeurs ont �t� engag�s pour la mission, mais l�imam, profitant de l�absence du responsable du cimeti�re, a oblig� ces derniers � creuser jusqu�aux pierres tombales. Et c�est lui-m�me qui s�est charg� de l�office, � savoir retirer le foulard ensorcel� qui se trouvait sous le cr�ne de la m�re de la malade pour le montrer ostensiblement aux parents de cette derni�re. Ayant �t� saisie de cette affaire, la section de recherches du groupement de gendarmerie de Blida a ouvert une enqu�te surtout qu�il y a eu profanation de tombe lequel acte est puni par la loi, notamment dans ses articles 150 et 152 du code p�nal. L�imam a-t-il r�ellement trouv� l�objet �envo�t� ou s�agit-il d�une tromperie surtout que celui-ci a refus� que les fossoyeurs ne l�assistent au moment de l�extraction du foulard ? En tout cas, tant que la cr�dulit� subsiste, les charlatans ont encore de beaux jours devant eux et s�enrichissent sur le dos des gobeurs.