La France, dont le Parlement s�appr�te � examiner un projet de loi sur le g�nocide arm�nien, essuie, depuis quelques jours, les foudres de guerre de la Turquie. Ankara, en effet, menace de voter � son tour une loi punissant les massacres fran�ais en Alg�rie. L�Hexagone tiendra-t-elle compte de cette menace et s�abstient de titiller la fibre nationaliste ottomane ou alors fera-t-elle fi des grondements turcs et va au bout de son initiative ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Les Turcs, en tout cas, ne donnent pas l�air de vouloir satisfaire une coquetterie politique. Ils entendent bel et bien ajuster une riposte � la hauteur du coup que la France entreprend de leur assener. Le chef de la commission judiciaire du Parlement turc, Koksal Toptan, a fait savoir jeudi, dans un entretien au journal Sabah, qu�il a mis � l�ordre du jour des propositions pour une loi turque punissant la n�gation des massacres commis en Alg�rie par la France, si celle-ci vote la loi sur le g�nocide arm�nien. Le nouveau texte de loi fran�ais, que le Parlement examinera le 12 octobre prochain, viendra compl�ter une loi datant de 2001. S�il est vot�, il fera de �la n�gation� du g�nocide arm�nien un d�lit punissable. La Turquie a retenu de r�pliquer sur le m�me registre et quasiment dans les m�mes dispositions. Cet �change �d�amabilit�s � entre Fran�ais et Turcs n�est pas rest� sans soulever des inqui�tudes chez notamment les managers des grandes entreprises fran�aises domicili�es en Turquie. Une inqui�tude telle que Tayyip Erdogan a d�, hier, rencontrer � Istanbul les chefs des grandes entreprises fran�aises op�rant en Turquie. La France, il y a lieu de le rappeler, reste toujours renfrogn�e devant reconna�tre les massacres que l�ancienne puissance coloniale qu�elle �tait avait commis en Alg�rie. Ceci alors que du c�t�-ci de la M�diterran�e, les appels �� la repentance� fran�aise n�ont eu de cesse d��tre formul�s. La demande, voire l�exigence alg�rienne est rest�e lettre morte aupr�s des hautes autorit�s politiques fran�aises. Pis que cela, en 2005, le Parlement fran�ais a vot� une loi � la loi du 23 f�vrier 2005 � laquelle donne � lire et comprendre la colonisation comme une �uvre civilisatrice. Alger a �t� courrouc�e au plus haut point. Elle le demeure tout autant, malgr� le l�ger remodelage apport� au texte de loi sur initiative du pr�sident Chirac, la suppression du fameux article 4. La loi fran�aise du 23 f�vrier 2005 a, il faut le dire, sonn� le froid entre Alger et Paris. Et premi�re cons�quence directe de ce froid, le renvoi aux calendes grecques du �trait� d�amiti� � que les deux pr�sidents Bouteflika et Chirac ont promu de fa�on soutenue, voire excessive.