Si l�objectif du comit� charg� de l�organisation de la onzi�me �dition du Salon international du livre d�Alger (Sila), �tait de s�orienter vers une foire, cette ann�e, le pari est donc gagn�. Impossible de se d�marquer et enfin d��viter comme chaque ann�e, pour cette �dition encore les clich�s habituels, si ce n�est peut-�tre qu�� force de les pointer, voir l�espoir probable qu�un jour ou l�autre, une manifestation d�une telle envergure s�installer une fois pour toutes, en Alg�rie. Nous sommes donc au sixi�me jour du d�roulement du Salon international du livre d�Alger, les jours se suivent et se ressemblent, � part qu�une l�g�re affluence des visiteurs, a �t� remarqu�e ce vendredi. Le Sila serait donc destin� en majorit� � ses exposants et aux professionnels qui esp�rent tomber sur une bonne affaire ? Pas d��mules pour les r�ductions ! Certainement pas, puisque cette ann�e contrairement aux autres, les �diteurs n�ont pas r�ellement suivi cette tradition qui veut qu�une d�taxe ou une r�duction � tous les stands soit offerte au public. Si certains, ont malgr� tout maintenu une r�duction de 10% � 40% comme les �ditions Dalimen qui ont vendu les s�ries de contes � 40 DA, d�autres par contre, ont pr�f�r� s�abstenir. A l�image de Abdellah Benadouda, repr�sentant des �ditions Chihab qui se consacrent entre autres aux livres parascolaires, l�histoire�, nous en explique les raisons : �Nous n�avons pas consenti � des r�ductions pour cette �dition, parce que tout simplement �a fausse le travail des libraires tout au long de l�ann�e. Il ne s�agit plus d�attendre la tenue du Sila pour avoir un potentiel de clients mais beaucoup plus de s�inscrire dans la dur�e et surtout faire en sorte que les clients franchissent le seuil des librairies en permanence. D�apr�s les exposants, un effort incontestable a �t� fait de la part des �diteurs �trangers pour s�adapter aux prix locaux, comparativement aux prix adapt�s en France, le prix de certains ouvrages �t� quand m�me revu � la baisse. La logistique aux abonn�s absents ! L�aspect que l�on ne peut en aucun cas laisser passer �videmment, est l�organisation logistique du Sila. Un aspect d�routant bord� de cartons amoncel�s et de d�tritus qui jonchent aussi bien les all�es des pavillons que certains espaces du Palais des expositions. Au vu du paysage affligeant qui s�offre aussi bien aux �trangers qu�aux nationaux, on se pose r�ellement la question quant � l�image que veut transmettre la direction de la SAFEX � ses h�tes. Une image qui revient une fois de plus et plus pr�s des stands dont certains risquent de s�effondrer � chaque passage. Aussi, on s�apper�oit du colmatage effectu� par les exposants et voir toutes les personnes qui se prennent tout de m�me les pieds entre les morceaux de moquettes entrepos�es � la h�te. Et contrairement au pavillon central, il n�a pas �t� pr�vu d�espace de repos pour les exposants, visiteurs et journalistes au niveau du pavillon international. Et pour les trois pavillons, aucune aire de stockage n�a �t� r�serv�e pour entreposer les marchandises ce qui, �videmment, oblige les exposants � les empiler tout autour des stands. En bref et comme d�habitude, aucun interlocuteur n��tait pr�sent, ni dispos� � r�pondre � nos interrogations quant � cet �tat de fait effrayant. La censure censur�e ! Un fait qui n��tonne vraiment plus personne : il n�y a aucun moyen de savoir ni de conna�tre en temps voulu si la censure a s�vi pendant le Sila. Bien s�r, comme � chacun de ses rendez-vous avec la culture de la litt�rature, il y a des auteurs persona non grata comme par exemple Le�la Aslaoui dont le dernier ouvrage �Coupables�, paru aux �ditions Buchet Chastel (2006), a �t� censur�. Un ouvrage qui ne fait que reprendre et attester des t�moignages sur la violence et les exactions commises � l�encontre des femmes pendant la d�cennie noire. Et les enfants alors �.. ? Si l��dition pr�c�dente �tait inscrite sous le signe de la promotion des livres et de la lecture pour les plus jeunes pour en faire des lecteurs de demain, cette ann�e, le comit� d�organisation du Sila a tout bonnement supprim� l�espace de la mezzanine (au 1er �tage du pavillon central), r�serv� aux bouts de chou. Selon Mehadjia Bouchentouf, directrice du Palais de la culture, rencontr�e le jour de l�inauguration du Sila �sans aucune forme d�explications, cette ann�e le comit� charg� de l�organisation du salon a cru bon de ne pas instaurer de programme d�animation destin� aux enfants alors que justement, on b�n�ficie de quatre jours f�ri�s � l�occasion de la c�l�bration du 1er Novembre. Exception faite par la directrice des �ditions Dalimen, Mme Dalila Nadjem, qui a organis� l�enregistrement, depuis son stand d�exposition d�une �mission sp�ciale �des bouts de chou� diffus�e tous les lundis apr�s-midi sur les ondes de la Cha�ne III. Par ailleurs, Mme Nadjem, nous a annonc� le lancement d�une nouvelle collection �Caravane� d�di�e � l�inttention des adolescents (de 15-18 ans). Un premier volume intitul� �la cha�ne de l�amiti�, se veut un espace d�exaltation et d��panouissement utile aux ados et � la jeunesse en g�n�ral. En outre et apr�s moult p�rip�ties bureaucratiques, Dalimen a �t� l�unique �diteur dont neuf ouvrages r�serv�s aux enfants ont �t� traduits � l�occasion de la manifestation �Alger capitale culturelle du monde arabe� qui d�butera normalement le 1er janvier 2007. Des man�uvres contre l��vang�lisation � Au pavillon �des islamistes � comme se pla�t � le surnommer la majorit� des visiteurs, la foule est dense et compacte. Logique, plus de 500 exemplaires du Coran sont distribu�s gratuitement par le stand r�serv� � l�Arabie saoudite. Une fa�on �trange d��radiquer l��vang�lisme qui s�vit en Alg�rie. Et une man�uvre tout de m�me subversive pratiqu�e en clair. Sans compter, qu�� m�me le sol, les livres religieux reli�s en or SVP, ont �t� vendus par cartons pleins comme des petits pains � des prix d�risoires (200 DA). Un vif succ�s et une bonne affaire pour tous les revendeurs install�s aux alentours des mosqu�es. D�calage entre francophones et arabophones Dans le cas o� les ambitions et les pr�occupations de l�Anep, sont une priorit� � la r�habilitation du Sila afin d�en faire un peu plus tard le premier salon bilingue �quilibr� entre francophones et arabophones, le r�sultat est bien s�r n�gatif. Une premi�re constatation est possible de visu. Mis � part quelques stands r�serv�s g�n�ralement aux �ditions �tatiques comme l�Anep et l�Enag,�, le plus grand pavillon a rassembl� les �diteurs arabophones, dans lequel l�ambiance est totalement �touffante. On se bouscule, on s�agglutine et le climat est plut�t � la tension et � la suspicion. Suspicion dans la mesure o� les agents de s�curit� et les policiers en faction se permettent sans aucun respect de malmener les visiteurs. Un dispositif de s�curit� hasardeux Au vu de l�actualit�, un dispositif de s�curit� � l�entr�e de chaque pavillon a �t� mis en place. Rien d��tonnant, si ce n�est la l�g�ret� des propos lanc�s � l��gard de la gent f�minine par les agents de s�curit�. Ou encore les policiers qui osent tirer par le bras et les v�tements les personnes qui seraient pass�es sans contr�le apr�s avoir attendu dans une file de plus de 20 m�tres. Ou pis, le fait que les exposants soient oblig�s de faire la queue comme tout le monde alors qu�une entr�e pour les professionnels aurait d� �tre am�nag�e pour �viter tout malentendu. Et en finalit�, un peu de respect pour tous ceux qui se pr�sentent � la Safex n�est pas trop demand�.