La marche nationale organis�e par le FFS, jeudi dernier, � Tizi-Ouzou a �t� plac�e sous le signe �du deuil�, un clin d��il, un hommage � la m�moire du P/APW, Rabah A�ssat, dans sa commune natale, il y a pr�s d�un mois et �de l�espoir d�mocratique.� Une formulation et un mot d�ordre � travers lesquels A�t Ahmed et le FFS entendent r�affirmer leurs desiderata et prises de position par rapport � la question et � la crise politique de l�heure. Tout en mettant le doigt sur l�impasse politique dans laquelle s�engouffre le pays, le FFS souligne l��chec des solutions pr�conis�es par Bouteflika et relance sa demande pour la venue d�une commission d�enqu�te internationale pour faire la v�rit� sur ce qui se passe, depuis plus d�une dizaine d�ann�es, en Alg�rie. Le nom et l�image du pr�sident du FFS ont �t� omnipr�sents durant la marche de jeudi dernier. Le charisme du vieux leader qui devait �tre � partir d�hier � Paris pour une conf�rence de presse, selon des informations qui restent � confirmer, a �t� �voqu� par les marcheurs qui ont inlassablement scand� son nom et qui se plaisaient � rappeler au chef d�historique qu�ils gardent toujours la flamme de militants de l�opposition au r�gime allum�e. La formule et le slogan amplifi�s par un m�gaphone port� par un jeune militant repris par le premier secr�taire national du parti, Ali Laskri, entour� par le reste des membres de la direction nationale qui �taient dans le m�me carr� ne peuvent qu��tre appr�ci�s par ces derniers qui font face � un vent de contestation dont l�impact a, sans doute, constitu� l�un des facteurs qui ont pes� sur la mobilisation qui �tait loin de rappeler l�engouement populaire drain� par les manifestations auxquelles avait appel�es par le pass� le FFS. Jeudi dernier, la mobilisation n��tait certainement pas du go�t des nostalgiques de cette �poque b�nie o� le plus vieux parti d�opposition d�mocratique faisait descendre des dizaines de milliers de manifestants dans la rue. Ils �taient pr�s de deux milliers venus de B�ja�a, d�Alger, de nombreuses localit�s de la wilaya de Tizi-Ouzou et m�me de Gharda�a, � arpenter le parcours et l�itin�raire pr�vus pour la marche qui s�est �branl�e de l�esplanade du stade du 1er- Novembre jusqu�au si�ge de l�APW, sous la pr�sence discr�te de services de s�curit� d�ploy�s en grand nombre pour une marche o� des ex-responsables du parti, � l�image de Ahmed Djedda�, n��taient pas pass�s inaper�us m�me s�ils s��taient faits discrets et pour laquelle les organisateurs affirment n�avoir pas sollicit� d�autorisation. Embl�me national et portraits d�A�t Ahmed et de feu Rabah A�ssat port�s en avant de la prossession, les marcheurs ont pass� en revue tout le r�pertoire des slogans et de mots d�ordre chers aux militants du parti d�A�t Ahmed. �Assa azeka, l�FFS yella yella, pouvoir assassin, A�t Ahmed, on est toujours des opposants, commission d�enqu�te internationale...� Certains ont m�me ressorti, mais pas pour longtemps, le vieux slogan f�tiche des ann�es 1990 en criant : �Ni Etat int�griste, ni Etat policier.� Les cibles du jour ont �t�, les g�n�raux qui ont essuy� des quolibets... � la hauteur de leur grade, comme le pouvoir, ils sont trait�s d�assassins. �Non � la dislocation politique �conomique et sociale de la Kabylie�. Une r�gion qui se distingue comme le dit une banderole par l�envoi de renforts de services de s�curit� mais, paradoxalement, par un d�ficit manifeste de s�curit�. Dans son intervention devant le portail rest� ferm� du si�ge de l�APW, le premier secr�taire de la f�d�ration de Tizi-Ouzou restituera le sens de cette journ�e �de deuil et d�espoir� et vou�e au souvenir de l�un �des plus engag�s de nos camarades qui a su par son engagement politique �viter � notre r�gion les aventures et l�irr�parable�, dira le premier responsable f�d�ral pour qui la manifestation vise aussi �� d�noncer la poursuite de la politique de la violence et de la liquidation physique (...) Nous venons de signer l��chec de la politique punitive que m�ne le pouvoir contre un des bastions de la d�mocratie qui est la Kabylie�, stigmatisant �la politique raciste et brutale et les plans de dislocation politique et sociale du locataire d�El-Mouradia�. Le premier secr�taire f�d�ral ironisera sur la motion pr�sent�e par le groupe RCD � l�APW, mais refus�e et proposant une session de l�APW sur l�ins�curit� en Kabylie bien avant l�assassinat de Rabah A�ssat �� quoi sert de d�battre avec un wali et lui faire cadeau en d�tournant la question (de l�ins�curit�, ndlr) de sa dimension politique.� Offensif et virulent � l��gard du pouvoir, Ali Laskri estimera que la mobilisation et l�action initi�e par son parti vise �� briser le silence, l�omerta impos�s au pays par les assassinats, les vols, la corruption.� D�non�ant la complicit� et le silence des grands de ce monde �sur les crimes politiques et les tueries�, l�orateur insistera sur la volont� du FFS de demander une commission d�enqu�te internationale. Il n�h�sitera pas � d�signer du doigt �le terrorisme� d�Etat estimant qu�il y a une impunit� totale et qu�il y a �une absence de v�rit� sur les assassinats politiques et les tueries, Ali Laskri ajoutera : �Nous rejetons globalement et dans le d�tail, la charte pour la paix et la r�conciliation de Bouteflika parce qu�elle est venue pour instituer et prot�ger les responsables de la crise et ne consacre pas le principe de v�rit� et de justice.� L�assassinat de Rabah A�ssat est synonyme pour l�orateur �d�assassinat de la l�gitimit� populaire et de la repr�sentation politique et sociale.� La provocation de la Kabylie � la veille des �ch�ances �lectorales par la violence et les assassinats vise selon Laskri, la normalisation de cette r�gion pour faciliter la fraude �lectorale. Laskri, que le traitement de l�information par la presse priv�e n�agr�e, visiblement pas, reproche � cette derni�re �d��tre aux ordres du pouvoir (qui) a embrigad� la presse publique et verrouill� les m�dias lourds.� Il y a volont� manifeste, selon toujours Laskri, d�agir dans l�impunit� d�escamoter la v�rit� sur les assassinats.