Les d�clarations sur la r�vision de la Constitution se suivent mais ne se ressemblent pas. Si le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a fait conna�tre, lors de son passage avant-hier au forum de l�ENTV, l�existence de trois moutures remises au pr�sident de la R�publique dans le cadre de cette r�vision, son pr�d�cesseur, M. Ahmed Ouyahia, apporte plus de lumi�re sur la question. Intervenant hier � l��mission� En toute franchise� de la radio Cha�ne III, le secr�taire g�n�ral du RND a tout simplement d�clar� que�les trois copies en question devraient �tre pr�sent�es par trois groupes de travail ou par des personnalit�s sp�cialis�es charg�es d��laborer l�avant-projet�.� Je doute que ces moutures �manent des r�f�rences que vous venez de citer�, lance Ahmed Ouyahia au journaliste qui lui demandait si le RND �tait la troisi�me partie, apr�s le FLN et le MSP, � avoir soumis une proposition concernant la r�vision de la Constitution. Plus loin, M. Ouyahia affirme� qu�il ne reconna�t � aucun parti la pr�rogative de r�viser la Constitution�, tout en relevant l�acharnement de certains partis politiques sur cette question, en lan�ant le d�bat depuis 2005, avant m�me que le pr�sident de la R�publique ne s�y prononce en juillet 2006. Au lendemain de son installation � la pr�sidence tournante de l�alliance pr�sidentielle, le patron du RND ne cache pas l�existence de certaines divergences entres les trois formations de la coalition. Sans vouloir heurter ces derniers, ni remettre en cause leurs engagements communs pour le respect de la plate- forme de l�alliance pr�sidentielle et le soutien du programme du pr�sident de la R�publique, le patron du RND affiche toutefois les positions fermes de son parti par rapport � certaines questions politiques. Exemple de la r�habilitation politique des dirigeants du FIS dissous. Une question qui, pour le RND, a �t� tranch�e par des textes de lois et par la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale elle-m�me. Tr�s vigilant sur la strat�gie politique des islamistes, Ahmed Ouyahia appelle la soci�t� civile politique et militaire � plus de vigilance. Revendiquant son adh�sion totale � la construction d�un projet de soci�t� d�mocratique, l�ex-chef du gouvernement, qui dit assumer par ailleurs son bilan � la t�te de l�ex�cutif, se positionne dans le futur et s�interroge sur la nature de l�alternative d�mocratique que doivent adopter les d�mocrates, entres autres les partis politiques, � l�avenir, pour �viter la domination et la consolidation du courant islamique. Et c�est � ces d�mocrates qu�Ahmed Ouyahia s�adresse, les invitant ��sortir de leurs slogans et r�fl�chir s�rieusement � ce que deviendra l�Alg�rie d�ici la fin du terrorisme, la lev�e de l��tat d�urgence et le retour � la stabilit� �conomique et s�curitaire�.� J�ai peur qu�� ce moment-l�, les d�mocrates � force de s�engloutir dans des discours sur un pluralisme garanti par une situation d�urgence, n�auront rien � proposer au peuple.� Refusant de placer les pr�occupations de son parti dans des luttes anti-pouvoir, le patron du RND estime que��les partis politiques doivent renforcer leur bataille pour la d�mocratie en d�veloppant la r�flexion sur le pluralisme politique dans notre pays, dans quelques ann�es�.�Nous devons savoir si r�ellement il existe un pluralisme politique. Il ne suffit pas de se positionner en tant qu�islamistes ou anti-islamistes. Les attentes du peuple sont d�ordre social�, dit-il. Et d�ajouter :�Le peuple attend des programmes concrets, des solutions sur les questions du ch�mage, de l�habitat... et autres.� En interpellant les d�mocrates, le patron du RND veut se glisser dans le combat d�mocratique, tout en gardant un pied chez les islamo-conservateurs avec qui il entretient une alliance. A moins que le pluralisme veut dire, � son sens, la diversit� d�alliances ? Rosa Mansouri