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BN/COLLOQUE INTERNATIONAL SUR JACQUES DERRIDA
A la m�moire de l'enfant d'El-Biar
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 11 - 2006

Deux ans apr�s sa disparition, en 2004, la vie et l��uvre du philosophe fran�ais Jacques Derrida, n� � Alger en 1930, ont �t� revisit�es, durant les journ�es de samedi et dimanche derniers, au terme d�un colloque international qui s�est tenu � la Biblioth�que nationale d�Alg�rie. Sous le slogan �Sur les traces de Derrida�, le colloque a vu la contribution de pas moins de 21 participants venus des quatre coins de la plan�te.
Ils ont tous abord�, quoique d�une mani�re peu exhaustive, la pens�e de ce philosophe dans l��uvre est estim�e � plus de 80 livres. Aussi, les intellectuels ayant pris part � ce colloque sont tous revenus sur la th�orie de la d�construction. Une th�orie �labor�e par Derrida tout en s�appuyant sur les travaux de Freud et de Heidegger. Toutefois, l�important dans cette rencontre, c��tait de revenir sur les origines alg�riennes de Jacques Derrida. Un pays qu�il a �t� forc� de quitter apr�s l�ind�pendance de l�Alg�rie. Pourtant, en 1962, Derrida avait insist� avec ses parents pour qu�ils restent en Alg�rie ; parce qu�il �ne s�est jamais consid�r� en tant que Fran�ais�. D�autant plus que ses anc�tres sont venus en Alg�rie il y a de cela cinq si�cles, soit � l��poque o� la Conquista battait son plein et au moment o� les nonchr�tiens (musulmans et juifs) �taient pers�cut�s et chass�s � cause justement de leur appartenance religieuse. De l�avis des intervenants, de toute sa vie, Jacques Derrida n�avait de cesse de pr�ner le pardon et la tol�rance ; d�o� le principe qu�il s�est donn�, � savoir regarder l�homme en tant que tel et non en tant qu�entit� vivant au sein d�une soci�t� ou d�pendant d�elle. Jacques Derrida bannissait, en effet, les principes qui tiennent l�individu comme tributaire de ses anc�tres, � l�exemple du principe de l�identit�, des origines� Dans la philosophie derridienne, ces deux concepts n�ont pas droit de cit� puisque nul ne peut affirmer avec exactitude ses origines. Cette id�e va, en effet, � contre-courant de celle pr�n�e par les nazis et � leur t�te Hitler qui parle de la sup�riorit� de la race arienne. Hitler avait class� les juifs � la derni�re case. Ce fait avait s�rieusement marqu� Jacques Derrida qui, lui-m�me, �tait de confession juive. Selon Ren� Major, psychanalyste fran�ais, ayant pris part � ce colloque, la Deuxi�me Guerre mondiale a s�rieusement traumatis� Derrida. Celui-ci a n�anmoins su comment �positiver� son traumatisme et en faire une force boostant son imagination cr�atrice. Hakim C.
INTERVIEW
JEAN-LUC NANCY AU �SOIR D�ALGERIE�
1962 EST UN TOURNANT DECISIF CHEZ DERRIDA
Jean-Luc Nancy est un philosophe fran�ais. Il enseigne la philosophie � l�universit� Marc-Bloch de Strasbourg. Il a publi�, entre autres, A l��coute, Au fond des images, Chroniques philosophiques, Discours de la syncope� Ayant pris part au colloque international sur Jacques Derrida, nous avons saisi l�occasion pour lui poser quelques questions sur ce philosophe, le plus connu dans le monde.
Le Soir d�Alg�rie : Dans votre communication, vous soutenez que l�ind�pendance de l�Alg�rie constitue un tournant d�cisif dans la vie de Jacques Derrida. Pouvez-vous vous expliquer ?
Jean-Luc Nancy : Je disais que l�ind�pendance de l�Alg�rie a �t� contemporaine par rapport au d�but du parcours intellectuel de Jacques Derrida. C�est, en effet, en cette ann�e que ce philosophe a publi� son premier livre qui a constitu� le noyau de sa pens�e. Les deux �v�nements sont donc contemporains. Mais, je dois souligner qu�entre le geste de Derrida en 1962 et l�ind�pendance de l�Alg�rie, il y a une correspondance profonde. C�est un tournant d�cisif dans son identit�, sa philosophie, voire m�me sa politique.
A quel point l�ind�pendance de l�Alg�rie a-t-elle marqu� Derrida, l�intellectuel et le philosophe ?
Elle l�a marqu� parce qu'il �tait � la fois pour l�ind�pendance de l�Alg�rie, et il aurait esp�r�, puisque c��tait son pays natal � et du fait aussi que sa famille y est � il aurait esp�r�, comme de nombreux autres Alg�riens, que l�ind�pendance se fasse de telle mani�re qu�elle soit moins une d�chirure entre la France et l�Alg�rie. Finalement, c��tait une d�chirure, je dirai que peut-�tre elle �tait in�vitable. Mais du coup, �a a donn� � Derrida une impulsion suppl�mentaire pour penser justement la question du rapport � l�autre, et la question aussi de sa propre identit�. Lui, il s��tait d�j� trouv� comme Alg�rien et Fran�ais mais dans une distance entre les deux et je dirai que le fait d��tre juif �tait justement cet espace-l� s�parant l�Alg�rie de la France.
A quel point l�Alg�rie est-elle pr�sente dans l��uvre de Jacques Derrida ?
C�est un peu difficile, mais on la retrouve beaucoup dans son livre Le monolinguisme de l�autre o� il parle de son rapport � la langue, notamment la langue fran�aise qu�il consid�re comme une langue �trang�re � lui, parce qu�il vient d�Alg�rie. Et puis apr�s, dans Voile, son livre avec H�l�ne Cixous, et puis ses entretiens avec Mustapha Ch�rif.
Et par rapport � langue arabe, comment la con�oit-il ?
La langue arabe, il ne l�avait jamais apprise. Il ne la parlait pas du tout, ni l�h�breu d�ailleurs.


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