Parler de la corruption est devenu monnaie courante en Alg�rie. Passer � l�action en portant plainte et en entamant toutes les d�marches juridiques n�cessaires � m�me de la combattre est une autre paire de manches. La Journ�e internationale de lutte contre la corruption, c�l�br�e le 9 d�cembre dans le monde depuis 2003 rappelle une triste v�rit� pour l�Alg�rie. Un ph�nom�ne qui existe, combattu plus ou moins, occult� des d�bats plus encore. Les d�clarations de Aboudjerra Soltani, pr�sident du Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP), et ministre d�Etat sans portefeuille en sont un parfait exemple. Apr�s son fameux �aucun responsable en Alg�rie n�a de biens en son nom�, le pr�sident de l�ex-Hamas a demand� sur une cha�ne radiophonique publique d�abolir toutes les formes d�immunit� dont jouiraient les hauts cadres politiques et administratifs de l�Etat et les hauts grad�s de l�arm�e. �Je suis pour l�ouverture des dossiers des ministres, des walis et des responsables militaires. Il faudra lever toutes les formes d�immunit� et de protection�, a-t-il d�clar�. Il consid�re que la corruption en Alg�rie est plus qu��un �piph�nom�ne.� C�est une pratique structur�e, ou du moins tend � le devenir. �La corruption tend � se structurer, et c�est l� le danger v�ritable. Les 64 formes de corruption s�vissent en Alg�rie.� Ceci en affirmant parler avec des dossiers. Parler et agir sont deux choses compl�mentaires mais qui ne se rencontrent pas dans ce cas de figure. Ni d�p�t de plaintes, rien n�a �t� fait dans ce sens. Pourquoi ? Chacun va de son argument. Et comme dans beaucoup de dossiers, l�Alg�rie est pass�e ma�tre dans l�art de l�gif�rer sans pour autant l�appliquer. Le 22 novembre dernier, des d�crets compl�mentaires relatifs � la pr�vention et � la lutte contre la corruption ont �t� publi�s au Journal officiel. Ils fixent la composition, l�organisation et les modalit�s de fonctionnement de l�organe national de pr�vention et de lutte contre la corruption. Selon le chapitre I, cet organe est une autorit� administrative ind�pendante jouissant de la personnalit� morale et de l�autonomie financi�re plac�e aupr�s du Pr�sident de la R�publique. Ceci, peut-on remarquer, sans savoir comment cet organe compos� d�un pr�sident et de six membres nomm�s par d�cret pr�sidentiel, pour une dur�e de cinq ans renouvelable une seule fois, sera financ�. Un second d�cret pr�sidentiel a �t� publi� et porte sur le mod�le de d�claration de patrimoine et sur l�inventaire des biens immobiliers et mobiliers de l�agent public ainsi que de ceux appartenant � ses enfants mineurs, situ�s en Alg�rie et/ou � l��tranger. Le troisi�me d�cret a pour objet de d�finir les modalit�s de d�claration de patrimoine des agents publics autres que ceux pr�vus par l�article 6 de la loi relative � la pr�vention et � la lutte contre la corruption. La d�claration est d�pos�e par l�autorit� de tutelle ou hi�rarchique, contre r�c�piss�, aupr�s de l�organe national de pr�vention et de lutte contre la corruption dans des d�lais raisonnables Des textes l�gislatifs allant dans le sens effectif de la lutte contre la corruption, notamment celle pratiqu�e par les hauts cadres de l�Etat. Y aura-t-il un suivi sur le terrain ? L�Alg�rie ratera-t-elle son virage ? Autant de questions rest�es en suspens. Rendez-vous l�ann�e prochaine, m�me date, notamment avec le classement de Transparency International, qui a class� notre pays � la 84e position. Meriem Ouyahia