Le tr�s attendu discours � la nation du pr�sident de la R�publique a finalement pris une tournure inattendue. Abdelaziz Bouteflika, qui n�a pas annonc� de grandes d�cisions politiques, a pr�sent� � une nouvelle fois � un bilan socio�conomique de ses ann�es pass�es � la t�te de l�Etat. La signature de la loi de finances et du budget 2007 au Palais des nations aura �t� le seul fait marquant de la journ�e d�hier. Tarek Hafid Alger (Le Soir) - Pourtant toutes les conditions semblaient avoir �t� r�unies pour faire de ce discours � la nation �un �v�nement exceptionnel�. A commencer par sa tenue, qui n�a �t� rendu publique que l�avant-veille. Une confidentialit� qui lui a conf�r� un caract�re quasi myst�rieux et qui a donn� libre cours aux supputations. Hier, en arrivant aux aurores au Palais des nations, la grande majorit� des participants �taient persuad�s qu�ils allaient �tre les t�moins de ce fameux �v�nement. Accompagn� du chef du gouvernement, Abdelaziz Bouteflika se pr�sente � la salle de conf�rences � 9h50 apr�s avoir sign� la loi de finances et du budget de l�ann�e 2007. Belkhadem est charg� d�ouvrir la s�ance. Son intervention liminaire tente � confirmer l�importance du discours que le chef de l�Etat s�appr�te � prononcer. Bouteflika prend la parole. L�assistance est suspendue � ses l�vres. Entr�e en mati�re �La loi de finances de l�exercice 2007 rev�t un caract�re particulier de par l�ampleur des cr�dits qu�elle comporte pour l��quipement du pays et surtout pour son r�le dans la mont�e en cadence de la r�alisation des projets inscrits au titre des diff�rents programmes publics de d�veloppement, dont la mise en �uvre en cours d�terminera le visage de l�Alg�rie de 2010. C�est la raison pour laquelle j�ai d�cid� cette fois de sortir de la c�r�monie habituelle avec les membres du gouvernement et de vous convier � la promulgation de la loi de finances 2007 � � combien importante pour l�avenir � en tant que repr�sentants des �lus de la Nation, des corps constitu�s et des acteurs de la sph�res �conomique et sociale, pour mesurer collectivement le chemin parcouru et prendre date du nouveau d�part avec la nouvelle ann�e, � l�occasion de laquelle je formule, � travers vous, les meilleurs v�ux de paix, de prosp�rit� et de bien-�tre et � chacun de mes compatriotes�. Le pr�sident choisit l��conomie comme angle d�attaque. Au point de consacrer la premi�re demi-heure de son discours � la seule loi de finances 2007. Puis il abordera longuement �les 18 sch�mas directeurs� qui, selon lui, �m�ritent d��tre rappel�s � la connaissance des ordonnateurs, des op�rateurs et de l�opinion publique nationale�. Autoroute Est-Ouest, infrastructures ferroviaires et a�roportuaires, barrages, r�seaux d�AEP, PNDA, le million de logements, �tablissements p�dagogiques, CHU� Bouteflika revient longuement sur toutes les r�alisations pass�es, pr�sentes et futures. On aper�oit quelques b�illements parmi l�assistance. Mais l�assembl�e sort de sa torpeur d�s la premi�re digression au discours. �Il faut en finir avec la politique de la ruralisation des villes. Il faut redonner aux villes le droit au d�veloppement (�). Les Alg�riens doivent vivre dans toutes les contr�es du pays, dans le Sud et les Hauts- Plateaux, et pas seulement dans le littoral.� Fausse alerte. La sentence a �t� prof�r�e la semaine derni�re � l�occasion des assises des architectes. �Nos c�urs sont ouverts� Bouteflika n�a �videmment pas omis d�aborder l�in�vitable �r�conciliation nationale�. En d�clarant : �Nos c�urs sont ouverts � tous ceux qui le souhaitent.� Il semble ainsi vouloir relancer ce dossier qui a �t� class� avec l�expiration des effets de la Charte en ao�t dernier. Et en parall�le, il se dit pr�t � en finir avec le terrorisme. �La lutte contre le terrorisme sera implacable et ne saurait conna�tre le moindre r�pit jusqu'� l'�radication totale et compl�te de ce fl�au destructeur. Tous les enfants de cette Alg�rie, quelle que soit leur ob�dience et quelles que soient leurs convictions doivent s'incliner devant la volont� exprim�e par le peuple alg�rien qui veut vivre dans la paix et la s�curit� des personnes et des biens. Notre peuple a d�j� renou� avec l'espoir et il s'�vertue d'une fa�on path�tique � rattraper le temps perdu. Il finira par vaincre, d'ailleurs, il a d�j� vaincu les ennemis d�clar�s de la patrie, en clamant haut et fort le credo de l'Alg�rie d'abord, l'Alg�rie encore, l'Alg�rie toujours�. Remontrances A ce point du discours, toujours pas de �grandes d�cisions�. Cependant, Bouteflika poursuit par une s�rie d�attaques frontales contre certains hauts responsables. Le gouverneur de la Banque d�Alg�rie sera la premi�re victime. Il lui sera reproch� le manque de pr�cision dans les rapports �labor�s par son institution. �Monsieur Laksaci, vous �tes responsable devant le peuple et si vos chiffres sont erron�s il faut le dire publiquement.� Puis ce sera au tour des banquiers et des cadres du minist�re des Finances, accus�s de faciliter l�octroi d�importants cr�dits � de �pr�sum�s investisseurs�. A ce titre, il citera comme exemple un homme d�affaires qui a b�n�fici� d�un cr�dit de 6000 milliards alors qu�il ne dispose pas d�un milliard en fonds propre. �Tu es notre fr�re et ami mais ne joue pas avec notre pain quotidien�, lancera- t-il � cet inconnu. Les binationaux ont encore une fois eu leur part de pics et de dards, tout comme les walis, les ministres, le peuple, les ONG, les �trangers... Et la r�vision de la Constitution, le sujet que tout le monde attendait. Rien. Absolument rien de ce c�t�-l�. Abdelaziz Bouteflika a clos son discours de 2 heures 15 minutes en annon�ant, sur le ton de la plaisanterie, qu�il ne comptait pas se rendre � La Mecque. T. H. SENATEURS DU TIERS PRESIDENTIEL Les partis de l'alliance invit�s � pr�senter leurs listes Abdelaziz Bouteflika a invit� les trois partis de l�Alliance pr�sidentielle � pr�senter leurs listes de postulants pour le renouvellement du tiers pr�sidentiel, a-t-on appris de sources s�res. Selon elles, le pr�sident devrait accorder trois si�ges pour chacune de ces formations.