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CHRONIQUE
En quelques mots : de-ci, de-l� Par Le�la Aslaoui
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 01 - 2007


1) L�ex�cution de Saddam Hussein
Sans doute aurait-on le droit de penser que je r�agis tardivement � l�ex�cution de Saddam Hussein. Je n�ai pas entendu le faire �� chaud� sachant que l��motion l�aurait �videmment emport� sur la raison. Or, l��preuve qui nous a �t� inflig�e le jour de l�A�d El Adha engendre de nombreuses interrogations le plus souvent sans r�ponses.
Pr�alablement � ces questions, je pr�cise � je l�ai d�j� dit dans de pr�c�dentes chroniques � que je n��prouvais aucune sympathie pour le despote et dictateur que fut Saddam Hussein. Le respect � le mien � d� � ses victimes emprisonn�es ou assassin�es sous son r�gne, sur ses ordres, ne saurait �viter cette remarque pr�liminaire. Ce serait faire offense � la m�moire de ces m�mes victimes que de taire ces faits. Pour autant, il serait vain de nier que le proc�s, le verdict et la mise en application barbare du jugement, ont victimis� Saddam Hussein, faisant de lui aujourd�hui un martyr entr� dans l�Histoire comme tel victimis� d�abord, en raison de la grande dignit� avec laquelle il a affront� des bourreaux haineux le menant � la mort, la sienne. Ses �juges� ferontils preuve du m�me courage que leur victime lorsque les surprendra la Faucheuse ? J�en doute s�rieusement. Et pr�cis�ment le testament laiss� par Saddam Hussein, y compris � ses ennemis, sera sa bravoure et sa grande retenue au moment o� on lui passait la corde autour du cou. Imposant, majestueux m�me, il a aid� les t�l�spectateurs que nous f�mes en ce jour d�A�d El Adha horriblement triste, t�tanis�s par l�atrocit�, � croire que la mort n��tait pas aussi effrayante qu�on le disait lorsqu�elle est pr�c�d�e d�un dernier moment de courage, voire de hardiesse. Belle le�on que celle-ci ! Victimis� ensuite, car enfin � aucun moment la justice irakienne dirig�e par un chiite n�a jug� Saddam Hussein pour des faits. Si tel avait �t� le cas, elle aurait ouvert des dossiers autrement plus graves et mieux ficel�s que ce pourquoi il fut condamn� � la peine capitale. Elle jugea l�homme, le sunnite, son ennemi visc�ral. Et en ce jour d�A�d El Adha, la haine ancestrale chiite datant de 660 (assassinat d�Ali Ibn Abi Taleb), de 680 (assassinat d�Al Hussein et des membres de sa famille) a �t� jusqu�� �offrir� aux sunnites �le premier mouton� (pour paraphraser l�un de ces chiites). Ou plus grave, jusqu�� interdire au condamn� d�achever de prononcer la chahada (profession de foi chez le musulman). En ce jour d�A�d, les chiites moyen�geux nous ont rappel� l��ge de l�ignorance, de l�extr�misme, de la haine, avec un grand H. Toutes choses qui, selon leur id�ologie totalitaire, justifient le meurtre de quiconque n�est pas des leurs. Cela me rappelle une anecdote que j�ai eu � vivre lors d�une rencontre � Paris en 1995, avec une Iranienne m�decin, qui avait pourtant fui Khomeiny et dont le p�re, avocat, avait �t� ex�cut� pour �collaboration� avec le r�gime du Shah. Elle se dit �tonn�e de savoir (par mes soins) que nous autres Alg�riens, choisissons les pr�noms de Fatima-Zohra, Ali, Hassan, Hussein, Ze�neb. �Ils nous appartiennent !� me dit-elle tr�s irrit�e par ma t�nacit� � lui expliquer � sans y parvenir � �qu�ils nous appartiennent �galement� avec des arguments religieux pour mieux la convaincre. Fortement agac�e elle me dit : �Impossible ! Tu es sunnite�. L� prit fin ce qui devait �tre au d�part une discussion. Le rappel de ce fait anodin a pour seul but de mettre en exergue l�extr�misme chiite qui n�attend que l�occasion pour s�exprimer. Ce qui ne signifie nullement que le sunnisme se porte mieux. Les GIA, FIDA, l�AIS ont assassin� et viol� en son nom. Et surtout loin de moi l�id�e de commenter l�ex�cution de Saddam Hussein sous l�angle d�une guerre entre chiites et sunnites. Ce serait tomber dans le pi�ge voulu et recherch� par tous ceux, Occidentaux comme Orientaux, qui souhaiteraient avoir �bonne conscience� en nous faisant oublier leurs desseins et objectifs g�ostrat�giques dans la r�gion des Proche et Moyen-Orient en diabolisant l�islam et les musulmans eux les agents porteurs du �mal� face au �bien� qu�ils incarneraient. En ce sens, l�ex�cution de Saddam Hussein �tait un message tr�s fort en direction de tous ceux parmi les pays arabes qui oseraient parce qu�ils poss�dent la manne p�troli�re de se rebeller contre le gendarme du monde. Et les chefs d�Etat, pr�sidents et monarques des pays arabes, si prompts � r�primer y compris dans le sang la moindre revendication de libert� de leurs gouvern�s, ont parfaitement assimil� la le�on. Doit-on alors �tre �tonn� par leur silence lourd de sens ? Pourtant, l�ex�cution de Saddam Hussein ne r�glera aucunement le bourbier cr�� en Irak par les partisans de la th�se du �choc des civilisations�. Son fant�me hantera ses juges et bourreaux irakiens comme lui. Et lorsque triomphe la politique des deux poids, deux mesures, seule l�injustice s�exprime laquelle engendre � son tour la rage et le profond ressentiment. Que le pr�sident iranien, nihiliste et extr�miste religieux, ne se r�jouisse pas trop longtemps de la mort de Saddam Hussein : son tour viendra... Les marionnettes sont toujours l�ch�es par ceux qui les fabriquent. Enfin, il �chet de se demander s�rieusement si les Arabes auraient r�agi avec autant d��motion et de �sanglots� si l�ex�cution avait eu lieu un autre jour que l�A�d et si l�impact de l�image n�avait pas �t� aussi fort ? Car enfin la mani�re exp�ditive dont a us� le �juge� irakien pour mener son interrogatoire � charge et seulement � charge, ne laissait aucun doute sur l�issue du proc�s. Qui s�est exprim� � ce moment-l� ? Personne. Personne puisque dans les Etats arabes on ne parle pas quand le chef se tait. Et lorsqu�on a envie de s�exprimer, on se heurte au mur infranchissable de l��tat d�urgence et aux forces anti-�meute aux coups de massue efficaces. J�avoue avoir ri � l�annonce d�un deuil national d�cr�t� par Ma�mar Kadhafi suite � l�ex�cution de Saddam Hussein. J�ai ri, car en Libye a �t� condamn� � mort un m�decin palestinien suite � l�affaire du sang contamin�. Sous le titre �La solitude d�Achraf El-Hadjoudj�, Jeune Afrique n� 2398/2399 est convaincu �que les infirmi�res bulgares seront graci�es apr�s accord avec les Occidentaux sur le montant des compensations financi�res. Mais le m�decin palestinien sera oubli�. Sans le soutien des Occidentaux, il sera probablement ex�cut� (1) sans le soutien des Occidentaux, mais surtout des Arabes qui n�h�siteront pas � verser des larmes de crocodile lorsqu�il sera ex�cut�. Les larmes �a les conna�t les Arabes ! Nos chers d�put�s qui sugg�rent � leur pr�sident la rupture des relations diplomatiques avec l�Irak ont-ils eu un mot pour ce Palestinien sans soutiens financiers puisque pas plus les monarques opulents et autres chefs arabes que les Occidentaux ne paieront ? Et si l�Histoire retiendra que ce sont des Irakiens qui ont ex�cut� un des leurs, elle retiendra �galement qu�un Palestinien, � Dieu ne plaise ! aura �t� condamn� et ex�cut� par un Libyen. Un Arabe comme lui, alors les trois jours de deuil ce n�est qu�une expression ostentatoire comportementale de Ma�mar Kadhafi. Une de plus ! L�ex�cution de Saddam Hussein a mis fin aux rares et derniers mythes : l�unit� arabe, la nation arabe... Avec la trag�die du Liban en ao�t 2006, nous le savions d�j�, nous voici totalement convaincus. Face au gendarme du monde tout puissant, les Etats arabes absolument schizophr�nes ne trouvent rien de mieux que de se replier dans l�attitude de la politique �sauve-qui-peut�. Les sauvera-t-elle du gendarme du monde ? Les sauvera- t-elle du ressentiment de leurs peuples humili�s ? Les sauvera-t-elle d�eux-m�mes ? Ce sont aussi toutes ces questions que continuera � leur poser sans cesse le fant�me de Saddam Hussein. En attendant, on nous amuse avec �Alger capitale arabe 2007�. Pardon ! Ce n�est pas du tout amusant car cela engloutit une somme astronomique. Pour quels objectifs ? Pour quels r�sultats ? Ne sommes-nous donc fr�res et arabes qu�en ex�cutant la danse du ventre dans les rues d�Alger ? Manifestation culturelle nous dit-on ? Mais qu�on nous explique d�abord ce que nous a rapport� �l�Ann�e de l�Alg�rie en France� ? Si l�on en juge par les joutes oratoires des politiques des deux c�t�s de la M�diterran�e durant toute l�ann�e 2006, on peut affirmer sans se tromper qu�elle n�a gu�re contribu� � la signature du trait� d�amiti� entre les deux pays dont on ne parle m�me plus. Alors �Alger capitale arabe� ? Gaspillage faramineux, telle sera la finalit� d�une �ni�me manifestation arabe entre fr�res ennemis sp�cialistes des crocs en jambe. Est-ce cela la culture ? Est-ce cela que nous m�ritons ?
2) Le GSPC menacerait la France et les ressortissants fran�ais en Alg�rie
Ces menaces sont prises tr�s au s�rieux par la France. L�occasion pour ce pays de constater une fois de plus que seule l��radication sans piti� contre le terrorisme islamiste est payante, celle des rons-rons sur la r�conciliation et le pardon bouteflikien, autorise le GSPC � bomber le torse et � menacer des ressortissants �trangers seulement parce qu�ils sont fran�ais et qu�un extr�miste n�a aucunement besoin de motifs ou de mobiles pour assassiner celui ou ceux qui ne lui ressemblent pas. Il n�y a pas si longtemps c��taient un Libanais, un Canadien, un Am�ricain qui �taient victimes de cet extr�misme. Va-t-on encore nous vendre le produit vici� d�un pays s�curis� alors que le porte-parole des Affaires �trang�res fran�ais d�clare que �les menaces du GSPC sont prises au s�rieux ?�. R�conciliation dites-vous ? Balivernes !
L. A.
NB. :
(1) Commentaire de M. George Joffe, conf�rencier � l�universit� de Cambridge et sp�cialiste du Moyen-Orient et de l�Afrique du Nord. (Rapport� dans Jeune Afrique).
(2) Il para�t que les femmes victimes de viols collectifs d�El-Ha�cha en 2002 n�ont plus d�avocat pour les repr�senter devant le tribunal de Biskra prochainement. La cause ? Manipul�es, elles ont somm� par huissier s�il vous pla�t, l�Afepec en la personne de sa pr�sidente de ne plus les aider notamment en leur constituant des avocats. R�sultat des courses ? Le minist�re de la Solidarit� qui leur avait promis des d�fenseurs ne l�a toujours pas fait. Conclusion ? Le bel adage alg�rien : �Si je ne joue pas, tu ne joueras pas�. Mais l�Afepec ne jouait pas : elle soutenait de pauvres femmes d�munies qui n�avaient pas pu payer un huissier...


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