Les deux avocats accus�s d�avoir remis �des objets illicites� � leurs clients emprisonn�s � Serkadji ont comparu hier devant le tribunal de Bab-El-Oued. L�affaire a �t� renvoy�e au 21 f�vrier apr�s que la d�fense � constitu�e d�une trentaine d�avocats � eut exig� la pr�sence du directeur de l��tablissement p�nitentiaire. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Une ambiance inhabituelle r�gnait, hier matin, au tribunal de Bab-El- Oued, situ� dans la commune de Hammamet. Des dizaines d�avocats du barreau d�Alger ont tenu � �tre pr�sents en signe de solidarit� � l�occasion de la comparution de leurs deux confr�res, Me Hassiba Boumerdassi et de Me Amine Sidhoum, qui sont accus�s d�avoir remis �des objets prohib�s� � leurs clients d�tenus � la prison de Serkadji. Les �objets prohib�s� en question sont en fait des cartes de visite, dans le cas de Me Sidhoum, et un proc�s- verbal de premi�re audition concernant son client pour Me Boumerdassi. �Ils sont �galement accus�s d�avoir port� atteinte � la s�curit� de l��tablissement p�nitentiaire. Dans les deux affaires, il n�y a aucun fait p�nal puisque nous sommes devant des cas d�infraction impossible. Car en quoi quelques feuilles de papier pourraient repr�sent� un risque pour une prison comme Serkadji. Mais il est important de dire que les avocats qui exercent � Alger �prouvent �galement les pires difficult�s au niveau de la prison d�El-Harrach�, a indiqu� Me Ch�rif Lakhlef, un des premiers avocats � �tre arriv� au tribunal de Bab-El- Oued. Il sera rejoint par Mostafa Bouchahi et Hocine Zahouane. Les deux accus�s apparaissent aux environs de 9 heures. Entour�s de leurs confr�res, ils mettent au point la strat�gie de d�fense. D�un commun accord, toutes les robes noires, pr�s d�une trentaine, d�cident de plaider lors de l�audience. �Je d�fendrai Me Amine Sidhoum et il en fera autant lorsque ce sera mon tour�, pr�cise Me Hassiba Boumerdassi. Au moment de p�n�trer dans l�enceinte du tribunal, les avocats constatent que des agents de police filtrent les entr�es. �Ils veulent donner un caract�re exceptionnel � cette audience�, explique Me Sidhoum qui dit refuser compara�tre � huis clos. Il n�en sera rien puisque l�audience se d�roulera dans des conditions ordinaires. Enfin, presque. La salle s�av�re �tre exigu� face au nombre impressionnant d�avocats. Les deux affaires �tant enr�l�es en 65�me et 66�me position, Me Mohamed Sellini, pr�sident de l�Union nationale des barreaux et b�tonnier d�Alger, sollicite de la juge afin qu�elles soient trait�es en priorit�. Cette derni�re refuse dans un premier temps, puis explique � Me Sellini qu�une r�ponse lui sera rendue au moment qu�elle jugera opportun. Des cris se font soudain entendre dans la salle lorsque des membres de l�association des familles de disparus d�ploient une banderole en signe de soutien � Boumerdassi et Sidhoum. On fr�le l�outrage � la cour. La juge ordonne l�intervention des agents de l�ordre puis d�cide de lever l�audience. Au sein du collectif de la d�fense, on ne manque pas de d�noncer cette tentative de r�cup�ration politique. L�audience reprend apr�s une pause d�une vingtaine de minutes. La tension n�a pas baiss� pour autant. La juge accepte cependant que les deux affaires passent en priorit�. Mais elle d�cide aussit�t de renvoyer les affaires au 7 f�vrier. Une d�cision qui a provoqu� l�ire de Me Miloud Brahimi. �Vous n�avez aucune raison valable de renvoyer ces affaires�, lance-t-il. L�audience est � nouveau lev�e, mais par le magistrat du si�ge cette fois-ci. Puis les deux parties parviennent � un accord : le collectif de la d�fense accepte le principe d�un renvoi � condition que le directeur de la prison de Serkadji soit convoqu�. La juge arr�te finalement la date du 21 f�vrier 2007. �Nous avons demand� la pr�sence du responsable de cet �tablissement car nous avons relev� plusieurs contradictions dans les correspondances qu�il a adress�es au parquet. Cela est une preuve que nous sommes face � des affaires pr�fabriqu�es�, soulignera Me Sellini au sortir du tribunal. T. H.