Le pr�sident soudanais Omar el-B�chir, soumis � une forte pression internationale, a r�affirm� hier � Cannes (sud) son refus d'un d�ploiement de Casques bleus pour tenter de mettre fin � la trag�die du Darfour (ouest du Soudan), d�chir� par la guerre civile. Omar el-B�chir avait accept� jeudi soir, � l'issue d'une r�union en marge du sommet Afrique-France, de signer avec ses homologues Idriss Deby Itno (Tchad) et Frangois Boziz� (Centrafrique), un accord les engageant � ne pas soutenir de r�bellions � partir de leurs territoires respectifs. Mais, d�s hier matin, il s'est employ� � rejeter toutes les demandes de la communaut� internationale, alors que le pr�sident fran�ais Jacques Chirac l'avait appel� la veille � "accepter le d�ploiement d'une force de paix" au Darfour, o� une guerre civile a fait 200.000 morts et 2,5 millions de d�plac�s. "Concernant les forces des Nations-Unies au Darfour, nous avons d�j� dit non et ce sera valable aussi pour les fronti�res, mais nous acceptons la pr�sence de forces africaines pour contr�ler les fronti�res avec le Tchad et la RCA", a dit le pr�sident soudanais. "Aux termes de l'accord d'Abuja (2006), il est clair que le maintien de la paix appartient aux troupes de l'Union africaine" et "le r�le des Nations-Unies est le soutien logistique, financier et technique", a-t-il dit. Les autorit�s soudanaises ont accept� fin d�cembre que l'ONU apporte une aide technique et mat�rielle � la Mission de paix de l'UA au Darfour, mal �quip�e et sous-financ�e. Mais elles refusent le d�ploiement de plus de 2.300 Casques bleus, qui doit ouvrir la voie � l'arriv�e d'une force conjointe ONUUA dont les effectifs pourraient atteindre 20.000 hommes. Le chef de l'Etat soudanais s'est montr� tout aussi intraitable sur le refus du Soudan de d�livrer des visas � une mission onusienne sur les droits de l'homme au Darfour, accusant des membres de cette d�l�gation de n'�tre pas "impartiaux". "C'est difficile de dire qu'ils seront honn�tes et vont refl�ter la r�alit�", a-t-il dit. "Ils ont un parti-pris. Ce n'est pas possible de leur permettre de venir". Le secr�taire g�n�ral des Nations-Unies, Ban Kimoon, a appel� "de nouveau le gouvernement soudanais � coop�rer pleinement". Le Conseil des droits de l'homme a annonc� que les membres de sa mission avaient d�cid� d'enqu�ter "en dehors" du Soudan. Face � cette intransigeance, les Tchadiens �taient "sans illusions" quant � l'efficacit� de l'accord sign� la veille avec les Soudanais. "On ne pouvait rien refuser � Paris, mais on a sign� sans illusions", a dit le ministre tchadien des Affaires �trang�res, Ahmat Allam-Mi, en soulignant que de pr�c�dents accords n'avaient pas �t� respect�s. Le pr�sident tchadien a quitt� Cannes d�s jeudi soir. Le chef de la diplomatie tchadienne a pr�cis� qu'"il n'avait pas claqu� la porte". Le pr�sident Chirac a salu� hier l'accord entre Khartoum, N'Djamena et Bangui en appelant toutes les parties � "arr�ter le soutien aux mouvements arm�s, dont on ne peut attendre que des drames" et � mettre "un terme � une catastrophe humanitaire qui d�stabilise toute la r�gion". Pour la France, le seul fait que ces chefs d'Etat aient accept� de se parler constitue une avanc�e, m�me si leurs derni�res rencontres n'ont gu�re permis de trouver des solutions. La situation au Darfour ne cesse de se d�grader, mena�ant de d�stabiliser toute la sous-r�gion. Les attaques de groupes arm�s contre les civils se sont "intensifi�es" ces derni�res semaines dans l'est du Tchad et risquent de d�g�n�rer en un "conflit majeur" � l'instar de celui du Darfour, a averti Oxfam, rejoignant les mises en garde d'autres ONG.