Un haut responsable soudanais a affirmé que la Déclaration de Cannes, signée par son pays, le Tchad et la Centrafrique, et destinée à empêcher les infiltrations de rebelles, n'avait rien de nouveau. Il ne s'agit pas d'un nouvel accord qui comporte de nouvelles obligations, étant donné qu'il reprend ce qui a déjà été convenu entre les trois pays, a déclaré le conseiller présidentiel Ghazi Salaheddine à son retour avec le chef de l'Etat soudanais El Bechir du sommet France-Afrique de Cannes. Le texte, signé par les présidents Bechir, Idris Déby Itno (Tchad) et François Bozizé (Centrafrique), en marge du 24e sommet Afrique-France, engage ces pays “à respecter les souverainetés et à ne pas soutenir les mouvements armés, en conformité avec l'accord de Tripoli” du 8 février 2006. Khartoum et N'Djamena s'accusent continuellement de soutenir les rébellions au Darfour (ouest du Soudan) et dans l'est tchadien. Le chef de la diplomatie tchadienne a, pour sa part, déclaré que son pays ne se faisait guère d'illusions sur l'efficacité de l'accord. À Abéché, la grande ville de l'est du Tchad, la population continue de se plaindre de la présence de rebelles soudanais du Darfour. Là, comme dans tout l'est du Tchad, les rebelles soudanais sont connus sous le nom de Toros-Boros. Khartoum accuse les rebelles tchadiens du Fuc (Front uni pour le changement). Mais, jure N'Djamena, une partie de ces rebelles tchadiens, défaits en avril 2006 aux portes de la capitale tchadienne, a rejoint en décembre le régime du président de Déby Itno et est même intégrée dans l'armée régulière aux frontières avec le Soudan. D. B.