La mise en application du d�cret, sign� par le ministre de l�Habitat concernant les modalit�s d�attribution des logements sociaux, a provoqu� une douche �cossaise au sein d�une large frange de la soci�t� qui s�estime l�s�e par le nouveau bar�me. En effet, cette cat�gorie de logements s�adresse aux d�munis qui b�n�ficient d�une bonification de 95 points quand ils n�ont aucune ressource financi�re, 80 points jusqu�� 2 000 dinars et 20 points pour ceux qui per�oivent entre 10 000 et 12 000 DA par mois. D�autre part, ceux qui vivent dans des habitations pr�caires ont droit � 35 points suppl�mentaires. Les postulants percevant plus de 12 000 dinars par mois sont syst�matiquement exclus puisqu�ils totalisent seulement entre 5 et 20 points, � savoir anciennet� du dossier, situation de famille et nombre de personnes � charge. Les pouvoirs publics ont initi� un ambitieux programme de logements sociaux participatifs (LSP), dans le cadre du programme quinquennal o� toutes les localit�s de la wilaya sont cibl�es puisque la DLEP a finalis� les quotas aux promoteurs disposant d�une assiette. Les salari�s des couches modestes ont opt� pour cette formule, la seule qui puisse mettre un terme � leurs d�plorables conditions d�h�bergement et un montage financier est �labor�, � savoir apport personnel, aide non remboursable de 40 � 50 millions de centimes par la CNL et pr�t bancaire. Selon de nombreux candidats � un LSP, les institutions bancaires n�adh�rent pas pleinement � leur d�marche. A titre illustratif, l�agence BNA de Guelma n�accorde des pr�ts qu�aux salari�s percevant plus de 20 000 dinars par mois, c�est ce que nous a affirm� son directeur en nous exhibant une circulaire de sa direction g�n�rale. Cette restriction p�nalise plus de 400 travailleurs de l�Enasucre domicili�s dans cette institution bancaire. L�agence Cnep, qui s�appr�te � r�ceptionner son nouveau si�ge, un R+2, active dans des locaux exigus et a d� louer une villa abritant le service des pr�ts bancaires consacr�s au LSP, � la construction d�un logement individuel, au VSP (vente sur plan), � l�extension et vente PAP (de particulier � particulier). Ce service est quotidiennement assi�g� par de potentiels candidats � qui il est exig� une panoplie de documents : acte notari�, certificat n�gatif d�livr� par la conservation fonci�re, extrait de r�les, attestation de travail, derni�res fiches de paie, certificat de r�sidence, acte de naissance, photocopie l�galis�e de la pi�ce d�identit�, fiche familiale d��tat civil, imprim� sp�cifique d�ment l�galis�, attestation de pr�affectation du promoteur, etc. Les d�marches sont laborieuses et harassantes puisque les pr�tendants � ces fameux pr�ts bancaires sont tenus d�effectuer de multiples d�placements qui les d�couragent et les poussent � abandonner. L�agence CPA dispose d�un service ad�quat et tous les salari�s, quel que soit leur revenu, peuvent solliciter un pr�t logement. Cependant, la lourdeur du dossier exig� n�cessite un v�ritable parcours du combattant. A titre d�exemple, celui qui justifie d�un revenu mensuel de 18 000 dinars peut pr�tendre � un pr�t de 72 millions de centimes. Quant aux d�marches aupr�s de l�agence CNL, domicili�e cit� Oued Maiz, elles sont ind�niablement plus ardues puisque des milliers de dossiers ficel�s n�ont pas encore �t� avalis�s par la direction r�gionale qui les transmet au si�ge central � Alger. Les agences de la BEA et de la BDL sont log�es � la m�me enseigne, les postulants sont eux aussi confront�s aux m�mes al�as. Selon nos interlocuteurs, les pr�ts sont accord�s parcimonieusement � l�issue d�une longue attente angoissante. Ils d�plorent la lenteur et la lourdeur des d�marches qui aboutissent g�n�ralement � un rejet inexpliqu� qui les plonge dans un profond d�sarroi. En revanche, certains affirment que de nombreux dossiers d�pos�s au niveau de la commission de da�ra sont truff�s de fausses d�clarations de non-activit� salariale alors que les concern�s sont des trabendistes, des hommes d�affaires, des �leveurs de b�tail dont les revenus sont mirobolants. Des enqu�tes approfondies sont indispensables pour les d�busquer car ils concurrencent malhonn�tement les v�ritables n�cessiteux. Les pouvoirs publics sont interpell�s aux fins de r�actualiser le bar�me d�attribution des logements sociaux, et ce ne serait que justice !