La crise organique qui gangr�ne le MDS depuis pr�s d�une ann�e n�a pas connu son �pilogue ce week-end, � l�occasion du congr�s du parti pr�par� et organis� par l�aile Ahmed Meliani et auquel le courant Hocine Ali a vainement tent� de se greffer. La fracture entre les �camarades� d�hier s�est irr�m�diablement �largie, enrayant toute possibilit� de conciliation et de r�conciliation. D�sormais, le parti l�gu� par feu Hachemi Ch�rif, fractionn� aujourd�hui en deux entit�s se pr�valant chacune du sigle MDS, est habilit� � subir, � l�instar du FLN et du MRN auparavant, un arbitrage administratif et juridique. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le si�ge central du mouvement d�mocratique et social �tait jeudi singuli�rement anim�. Deux congr�s, parall�les, s�y sont en m�me temps tenus. Ahmed Meliani et ses camarades tenaient conclave organique dans l�enceinte de la grande salle de conf�rences, pendant que Hocine Ali et ses partisans occupaient, eux, la longueur du couloir. Ces derniers ont d� se r�signer � occuper ce pan d�espace libre pour conduire les travaux de leur propre congr�s, apr�s que leurs �camarades� de l�autre bord leur ont signifi� qu�ils n��taient pas les bienvenus. �Il est pour le moins d�raisonnable qu�ils d�barquent le jour du congr�s et postulent � une participation, d�autant qu�ils ont fait la sourde oreille � notre appel de d�cembre 2006 pour, s�ils le d�siraient, formaliser leur participation�, expliquait jeudi apr�s-midi, lors d�un bref point de presse, Ali Oumellal, membre du bureau du congr�s version Meliani. Il est vrai, en effet, que l�id�e premi�re de Ali Hocine et ses partisans �tait de �tenter� un d�passement de la crise organique et politique qui secoue le parti � travers une participation au congr�s organis� par l�aile Meliani. La tentative s�est av�r�e des plus vaines, puisque Meliani et ses camarades sont demeur�s intransigeants quant � ne pas laisser leurs rivaux alt�rer les travaux de leur congr�s. �Il y a eu, apr�s avril dernier, deux processus parall�les et distincts. D�un c�t� comme de l�autre, l�ambition �tait de tenir un congr�s. Nos camarades, faute d�avoir pu tenir le leur, apr�s quelques tentatives, ont entrepris de se rabattre sur notre congr�s pour y prendre part�, ajoutait encore Ali Oumellal pour qui ceux qui ont improvis� un congr�s parall�le dans l�enceinte m�me du si�ge du parti �ne sont qu�un conglom�rat d�individus, parmi lesquels figurent quelques militants du MDS. D�ailleurs, ce matin m�me, deux dirigeants de l�UNJA se sont pr�sent�s au si�ge pour prendre part au congr�s�. Le lendemain, soit vendredi, un groupe de sept congressistes � congr�s version Hocine Ali �, des �tudiants, ont d�pos� une lettre de d�mission collective, en guise de contestation d�un �tudiant �lu aux instances dirigeantes alors que, selon eux, il �tait �tranger au parti. La question �lectorale : le point de discorde Il n�est un secret pour personne : la ligne de fracture au sein du MDS est soulign�e par la question des �lections et de l�attitude � y observer. Du temps de feu Hachemi Cherif, lorsque le consensus autorisait la prise de d�cision, la non-participation aux consultations �lectorales relevait quasiment du sacerdoce. Meliani et ses camarades persistent � estimer qu�il faille reconduire une telle attitude, puisque les motifs politiques, institutionnels et s�curitaires,entre autres, qui l�ont sugg�r� demeurent. Cette analyse n�agr�e pas le clan rival incarn� par Hocine Ali qui, lui, consid�re qu�il faille revoir la position du parti par rapport aux �lections, � la lumi�re des �volutions intervenues. Hocine Ali et ses compagnons plaident d�ailleurs ouvertement pour une participation aux prochaines l�gislatives et locales. La d�cision est m�me prise. �Nous devons d�sormais nous concentrer sur l��ch�ance �lectorale du 17 mai prochain�, l�chait Yacine Teguia qui consentait un effort discursif � convaincre les congressistes de la pertinence de l�approche adopt�e. Il semble m�me que les pr�paratifs pour entrer dans la bataille �lectorale ont d�j� �t� entam�s. �Nous serons sur des listes de rassemblement d�mocratique�, avouait encore Teguia. Cette affirmation corrobore ce que la rumeur et les �on dit� ont v�hicul� quant � une association de ce courant du MDS dans une entreprise d�alliances �lectorales. Ces alliances �lectorales seraient-elles, en r�alit�, le minimum commun sauvegard� de l�inabouti consensus d�mocratique tent� l��t� dernier et qui se proposait d�aider le pr�sident Bouteflika � sortir de son face-�-face avec les islamistes ? Encore r�fractaire � m�me l�id�e de participer � une �lection tant ne sont pas intervenus certains consid�rants que le MDS a s�ri�, l�aile Meliani estime que Hocine Ali et ses partisans �ont le droit d�aller aux �lections mais n�ont pas le droit d�entra�ner le MDS dans cette aventure �. Pour eux, contrairement � ce dont les accablent leurs rivaux, � savoir qu�ils se sont structur�s en courant anti-�lections, la non-participation aux consultations �lectorales �n�est pas une r�it�ration m�canique d�une position dogmatique�. L�in�vitable arbitrage administratif et juridique Au point o� en sont arriv�es les choses au MDS, l�arbitrage du minist�re de l�Int�rieur ou sinon du tribunal est in�vitable. Chacune des deux factions qui se pr�valent du sigle du parti, leurs congr�s tenus, d�posera son dossier aupr�s des services concern�s de l�Int�rieur. Ce dernier aura forc�ment soit � valider un congr�s au d�triment de l�autre ou alors rejeter les deux dossiers, sinon enfin solliciter une d�cision de justice. Les deux fractions du MDS ont conscience du risque encouru mais elles semblent r�sign�es, chacune d�elles, � cet arbitrage ext�rieur. �Nous n�irons pas, de notre propre chef, solliciter un arbitrage d�une quelconque autorit�. Ce dernier, on le sait, se fera en fonction d�int�r�ts politiques. Mais aujourd�hui, on devra subir cet arbitrage malgr� nous�, affirmait Ali Oumellal pour qui l�organisation du congr�s �est un d�fi, pour nous-m�mes d�abord et pour l�opinion ensuite. Le MDS avait besoin de ce congr�s pour �baucher une sortie de crise. �a prendra beaucoup de temps mais c�est possible�. Le courant Hocine Ali est conscient �galement de cette nouvelle r�alit� pour le MDS. Yacine Teguia le dit clairement : �Nous allons devoir d�sormais mener une bataille juridique au lieu des luttes organiques.� Ahmed Meliani et Hocine Ali confirm�s dans leurs fonctions de SG Ahmed Meliani a �t� �lu hier secr�taire g�n�ral du MDS par le bureau politique du parti, instance issue du conseil national de 51 membres (extensibles � 71) �lu jeudi. De son c�t�, Hocine Ali a �t� �lu secr�taire g�n�ral du MDS jeudi par acclamation du congr�s, l�autre congr�s qui a �galement �lu un conseil national de 61 membres et de 5 suppl�ants. S. A. I.