Le P-dg du groupe papetier priv� Tonic Emballage, Abdelghani Djerrar, incarc�r� � la prison de Serkadji depuis environ trois semaines, a �t� lib�r� hier en fin de matin�e. Il avait �t� mis sous mandat de d�p�t le 3 mai dernier sur ordonnance du juge d�instruction pr�s le tribunal d�Alger. Rentr� chez lui, le patron du groupe priv� a pris du repos avant de se rendre � l�usine de Bou- Isma�l. C�est la chambre d�accusation pr�s la cour d�Alger qui a d�cid� cette lib�ration apr�s avoir si�g� la veille et �tudi� l�appel introduit par l�avocat du d�tenu, Me Zera�a. Ce dernier avait, la semaine suivant l�incarc�ration, introduit un appel de l�ordonnance du juge d�instruction. Contact�, Me Zera�a a pris bonne note de cette d�cision et a d�clar� : �Nous avons fait confiance � notre justice. Nous avons �t� r�compens�s.� Une d�cision qui conforte cet avocat dans sa conviction, maintes fois exprim�e, �il n�y a aucune raison pour que le P-dg de Tonic soit maintenu en d�tention, alors qu�il �tait sous contr�le judiciaire depuis deux ans et qu�il n�a jamais fait d�faut � la justice�. Consid�rant que l�affaire est �purement commerciale et n�a rien de p�nal�, l�avocat de Tonic avait indiqu� m�diatiquement qu��aucun �l�ment nouveau n�est intervenu pour pousser le magistrat � placer le premier responsable sous mandat de d�p�t�. Rappel des faits : Abdelghani Djerrar avait �t� mis sous mandat de d�p�t le 3 mai dernier par le magistrat instructeur � la suite d�une requ�te des avocats de la Banque alg�rienne de d�veloppement rural (Badr). Une requ�te motiv�e par des anomalies relev�es dans la gestion de la SARL Tonic et qui compromettent le remboursement des cr�ances dues � la Badr. Par la suite, le juge d�instruction pr�s le tribunal de Sidi-M�hamed a d�sign� l�ancien P-dg de la BDL, Daoudi Ammar, en tant que s�questre judiciaire de la Sarl Tonic Emballage. La mission de ce s�questre �tant de travailler avec le groupe Tonic, de contr�ler les recettes et de veiller � ce que 30% de ces derni�res reviennent � la Badr. Celle-ci avait, entre 1999 et 2000, octroy� au groupe papetier un pr�t de 11 milliards de dinars, fragment� en deux parties. Une tranche de 7 milliards de dinars lui avait �t� accord�e avant d��tre compl�t�e par les 4 milliards de dinars restants. Une somme qui d�passe le risque cr�dit. Depuis, les cr�dits accord�s � Tonic se sont multipli�s pour atteindre la somme de 65,5 milliards de dinars en septembre 2005. C�est alors que la direction de la Badr avait mis en demeure Tonic Emballage de rembourser sans tarder les cr�dits octroy�s. Face � l�incapacit� de l�entreprise � rembourser sans �ch�ancier, la Badr avait mis fin au financement des activit�s de l�entreprise. Elle d�pose une plainte aupr�s du parquet d�Alger et l�instruction aboutit � la mise sous contr�le judiciaire de quatre personnes, le patron de Tonic, et trois cadres de la Badr, �pour octroi de pr�ts sans garanties suffisantes et dilapidation de deniers publics�. De nombreux biens immobiliers acquis par sa soci�t� sont saisis par la banque. Sur d�cision de justice, le patron de Tonic est d�sign� en tant que s�questre judiciaire pour permette � la banque de r�cup�rer � la source son argent. Par la m�me occasion, la banque d�signe des experts de KPMG, un bureau d�expertise international pour auditer la Sarl Tonic. L�objectif : voir si sa gestion et ses capacit�s sont en mesure de faire face � toutes les dettes. Entre 2005 et 2006, une somme de 11 milliards de dinars a pu �tre rembours�e, alors que le reste devait suivre dans le cadre d�un �ch�ancier. Un calendrier possible gr�ce aux activit�s d�une nouvelle unit� de production d�une capacit� de 145 000 tonnes de papier et qui doit �tre inaugur�e dans les prochains jours. Deux conventions avaient �t� sign�es avec la Badr portant sur un nouvel �ch�ancier dont la derni�re avait expir� le 30 avril 2007. Avant sa mise en d�p�t, le P-dg de Tonic avait pu conclure un arrangement � l�amiable avec sa banque cr�anci�re pour le remboursement � long terme des cr�dits. Ce faisant, une arrestation surprenante d�autant que le groupe priv� semblait dispos� � honorer ses dettes. Mais une lib�ration et une reprise des activit�s du P-dg qui augurent de la poursuite des projets lanc�s et le maintien en place des 4 000 travailleurs que cette entreprise compte. A ce propos, le ministre des Finances, Mourad Medelci, avait affirm� que �l�accent sera mis sur la pr�servation de la main-d��uvre pour �viter toute perturbation et assurer le maintien de l�activit�. H�te d�une rencontre internationale sur les finances, Mourad Medelci avait �cart� l��ventualit� m�me de recourir � la fermeture des usines de Bou-Isma�l, s�abstenant n�anmoins d��voquer les motifs de l�arrestation de Abdelghani Djerrar.