En arpentant l�avenue principale de la ville de Na�ma qui chevauche la RN6, le visiteur ou le passager est cruellement frapp� par des banderoles suspendues sur la fa�ade du si�ge de la DSP (Direction de la sant� et de la population). Sur l�une d�entre elles, on lit : �Nous demandons le d�part du directeur.� Pour une ville paisible comme Na�ma, cette agitation rev�t un caract�re particulier et inhabituel puisque cette gr�ve annonc�e par la section syndicale perdure. En effet, elle est men�e depuis le 4 juin 2007 et les raisons de ce d�brayage sont nombreuses et d�coulent de conflits opposant le personnel au directeur. Comment on est arriv� au point de non-retour et pourquoi les choses se sont envenim�es et d�grad�es pour pousser ces agents et repr�sentants syndicaux � utiliser leur droit de gr�ve afin de faire valoir leurs revendications comme le stipule la loi 90/02 du 06.02.90 relative � la pr�vention et au r�glement des conflits collectifs de travail et � l�exercice du droit de gr�ve. Pour en savoir plus sur cette affaire qui paralyse toute la direction depuis plus de 30 jours et qui est suivie par 92% du personnel soit 23 sur 25 agents que compte le personnel, nous nous sommes rapproch�s du bureau syndical. Depuis l�installation du nouveau directeur le 26.02.2006, la rentr�e en mati�re a �t� brutale, imp�tueuse et tr�s mal interpr�t�e par les travailleurs. Un chauffeur de la DSP r�quisitionn� par la wilaya fut d�p�ch� � Mascara pour une mission. La date pr�vue du retour fut l�g�rement d�cal�e de quelques heures � la suite de mauvaises conditions m�t�orologiques (vent de sable rendant la visibilit� nulle). Ne pouvant se risquer dans de pareilles circonstances, notre malheureux chauffeur, lorsqu�il parvint � destination c�est-�-dire � Na�ma, ne peut que constater avec effarement, stupeur et conternation, sa suspension qui lui a �t� signifi�e par le premier responsable de la sant�. Le m�me sc�nario se reproduit lorsque deux agents de la DSP (un chauffeur et un agent) charg�s d�assurer la permanence au niveau de la wilaya puisque celle-ci concerne le secteur une fois par mois. Ces deux employ�s furent �galement suspendus pourquoi, juste pour aller chercher de quoi manger. Assurer une permanence le ventre vide n�est pas toujours gai et rassurant. Une r�primande ou un petit rappel � l�ordre aurait amplement suffi mais que voulez-vous quand la temp�te se d�cha�ne, rien � faire, quand on a le pouvoir de d�cision, on fait la pluie et le beau temps au d�triment de bouches � nourrir puisque le revenu de ces infortun�s agents n�est gu�re reluisant et quand il subit une amputation, �a n�arrange en rien les choses. L�agent comptable charg� de la coordination entre les diff�rents secteurs financiers (tr�sor et autres) dut lui-m�me subir la col�re et les propos ubuesques de ce directeur qui auparavant l�avait autoris� � faire ces d�placements puisque le document sign� de sa propre main existe. Suspension �crite qui fut par la suite annul�e. M�me le chef de projet (un m�decin) charg� du suivi de la r�alisation d�un h�pital de 60 lits fut lui aussi suspendu depuis le 7 mars 2007 et il l�est toujours. En attendant, les malades en p�tissent et doivent in�luctablement avoir recours aux da�ras de A�n-Sefra et de M�cheria pour traiter les cas les plus graves et les plus urgents, d�pendant du transport ordinaire, ambulance souvent en panne. Quelle trame se dessine derri�re toutes ces suspensions, pourquoi de telles pratiques, pourquoi cette forme de despotisme. Le m�decin d�sign� comme chef de projet, fut accus� par son chef hi�rarchique de faute grave et l�op�ration qui devait aboutir pour la soumission du mat�riel d��quipement fut d�clar�e infructueuse. A titre d�information, 50 milliards de dinars destin�s � cette vaste op�ration se retrouvent ainsi gel�s � la suite d�un coup de t�te de ce responsable qui n�en fait qu�� sa t�te faisant fi de la r�glementation en vigueur. En somme, les employ�s reprochent � leur directeur et l�accusent �de ne pas faire participer les repr�sentants syndicaux dans les diff�rentes affaires li�es aux ressources humaines et � la gestion du secteur, de d�gradation de la situation socioprofessionnelle de certains agents, de d�cisions arbitraires, d�abus de pouvoir, de provocation, de sanctions sans justification, de mutation � tort et de non-consultation de la commission paritaire. Puisqu�une affaire concernant le directeur et le premier repr�sentant syndical fut trait�e devant la justice pour aboutir finalement � un non-lieu du deuxi�me cit�. Toutes les propositions � un dialogue de concertation et de r�conciliation sont demeur�es vaines et sans r�ponse puisque toutes les demandes d�audience qui lui ont �t� signifi�es n�ont pas re�u un �cho favorable et se heurtent inlassablement au refus cat�gorique de ce responsable. Les travailleurs, ainsi accul�s et dos au mur, ont d�cid� d�une assembl�e g�n�rale qui a eu lieu au niveau de la salle de l�UGTA. �La d�cision est unanime et sans appel� mentionn�e dans le P-V de r�union, le d�part pur et simple du directeur. Cette r�union eut lieu le 26 mai 2007 et le d�but de gr�ve le 4 juin. De son c�t�, le directeur �ne reconna�t pas cette section syndicale, la consid�rant comme �tant ill�gitime�. Pour la gouverne, une seule ambulance assure la liaison entre l�h�pital A�n-Sefra et Na�ma, distante de 70 km. Ce v�hicule v�tuste est obligatoirement accompagn� d�un m�canicien et le patient n�est pas toujours s�r d�arriver � bon port � la suite d�une �vacuation. Le fait de geler des sommes faramineuses destin�es en l�occurrence � l�achat de mat�riel roulant et d��quipements puisque 13 ambulances n�ont pas toujours �t� achet�es et qui subissent le revers de la m�daille, les malades pardi puisqu�ils n�ont pas le pouvoir de d�cision. Ils n�ont que leurs yeux pour pleurer ! Le minist�re de la Sant� a charg� r�cemment le directeur du secteur de A�n-Sefra du suivi de cette op�ration relative � l��quipement, mais celui-ci ne peut rien faire, le DSP �tant constamment et r�guli�rement absent. Les dossiers sont dans son bureau. En attendant, on craint le pire et que le conflit prenne une autre tournure et mener tout le secteur vers une impasse, voire un d�rapage qui risquerait de haranguer et de freiner le d�veloppement de ce secteur surtout quand on sait pertinemment qu�il a trait � la sant� de la population et les instructions �manant du pr�sident de la R�publique sont claires et bien d�finies. Nous sommes tous au service du citoyen et les projets inscrits dans le cadre du programme du pr�sident doivent �tre respect�s. Que chacun s�attelle � sa t�che. A bon entendeur !