Mondialisation et globalisation : ouverture �conomique, mise � terre des fronti�res et comp�tition, performance et comp�titivit� ! Voil� le nouveau br�viaire de l��conomie qui domine au plan mondial et qui, en tout cas, a �t� totalement assimil� par les tenants de la nouvelle pens�e �conomique, notamment en Europe. On doit ce renouveau de la pens�e �conomique en grande partie � Tony Blair qui, en Grande-Bretagne, de 1997 � 2007 a construit le New Labour et invent� la troisi�me voie. �Ce qui compte c�est ce qui marche !� affirmait-il d�s le d�but de sa mandature ou encore : �Il n�y a pas une �conomie de gauche et une �conomie de droite, il y a une �conomie qui fonctionne et une �conomie qui ne fonctionne pas.� Le socialisme europ�en est d�poussi�r� et le blairisme devient synonyme de la nouvelle social-d�mocratie. Pour Wolfgang Novak, ancien conseiller de Gerhard Schr�der, l�ex-chancelier allemand lui-m�me partisan de la troisi�me voie, Tony Blair est �un social-d�mocrate qui a �t� gifl� par la r�alit�. Dans le domaine �conomique, la direction � prendre est trac�e sans aucune �quivoque : la croissance �conomique passe par l�encouragement de l�esprit d�entreprise, la privatisation de certains secteurs publics, l�assouplissement de la r�glementation, la flexibilit� du march� du travail. On l�aura compris : pour ces nouveaux sociaux-d�mocrates, la croissance �conomique passe par une politique de l�offre. L�entreprise doit �tre au c�ur des politiques �conomiques. Il est vrai que l��quit� sociale doit �tre am�lior�e, la pauvret� et l�exclusion combattues, mais, nous disent les nouveaux sociaux-d�mocrates europ�ens, la gauche doit �tre gestionnaire et savoir parler �conomie. La gauche doit apprendre � produire et � faire produire les richesses avant de songer prioritairement � les r�partir. Le constat de l��conomiste fran�ais D. S. Kahn du parti socialiste est sans appel : �La gauche sait r�partir la richesse mais ne sait pas la produire.� La troisi�me voie de Tony Blair a remis � l�ordre du jour la question, combien de fois d�j� d�battue mais non encore r�solue, du r�le de l�Etat dans l��conomie. Contrairement aux socialistes fran�ais, les blairistes soutiennent que l�Etat n�a pas pour r�le de cr�er des richesses mais seulement l�environnement qui les g�n�re. Dans le domaine des finances publiques, la r�gle d�or repose sur deux principes : 1/ N�emprunter et donc ne s�endetter que pour investir ; 2/ financer les d�penses de fonctionnement par les seuls revenus ordinaires de l�Etat (fiscalit� ordinaire). Les nouveaux sociaux-d�mocrates, d�fendant un lib�ralisme social, soulignent que l�Etat n�est pas l� pour faire tout lui-m�me. L�Etat est l� pour apporter des garanties. Il y a un nouveau partenariat, un nouveau contrat � construire entre l�Etat et le citoyen. Il faut �manciper le citoyen de la tutelle de l�Etat et celui-ci n�est pas l� pour confisquer la responsabilit� du citoyen. L�Etat est un facilitateur qui cr�e les conditions d�une prise du citoyen par lui-m�me. Le nouveau contrat Etat-citoyen repose sur deux principes : 1/ avec les droits viennent les devoirs ; 2) les chances offertes sont assorties d�obligations. Dans la partie �quit� sociale qui justifierait l�appellation de lib�ralisme social, l�Etat doit assumer quelques responsabilit�s. Il doit poursuivre ses efforts d�investissement public dans les secteurs de l��ducation, la sant� et les transports. D�autre part, et parce que la lutte contre l�exclusion passe par l�emploi , l�Etat doit financer l�emploi par la d�pense publique mais dans le cadre d�une r�forme profonde du march� du travail fond�e : 1) sur la flexibilit� (soutien des entreprises au recrutement, facilitations au licenciement) ; 2) la formation des travailleurs ; 3) la s�curit� des travailleurs par un march� du travail fluide qui emp�che le ch�mage de longue dur�e. Le lib�ralisme social de Tony Blair dont nous venons de rappeler les grandes orientations a connu une application de dix ann�es en Grande- Bretagne (1997/2007) quels qu�en ont �t� les r�sultats �conomiques et sociaux ? - La croissance �conomique a �t� meilleure sur les dix ann�es que celle obtenue dans les pays de l�Union europ�enne. Et bien meilleure que celle obtenue en France et en Allemagne. - Dans le domaine de la dette publique, les performances ont �t� meilleures que celles de l�Union europ�enne (moyenne) et de la France et de l�Allemagne. En 2006, la dette publique du Royaume- Uni est de 43,6% du PIB, celle de la France de 62,2% du PIB, celle de l�Allemagne de 66% et la moyenne europ�enne de 62%. - Le taux d�emploi est sur la p�riode meilleure en Grande-Bretagne qu�en France et en Allemagne comme l�indique le tableau qui suit : Population au travail Le ch�mage est moindre en Grande-Bretagne qu�en France : Mais il y a plus de travailleurs pauvres en Grande- Bretagne qu�en France. Dans le domaine social et des services publics, la situation en Grande-Bretagne est moins bonne que celle qui pr�vaut en France et en Allemagne comme l�indiquent les donn�es suivantes : 1) En 2006 le taux de �risque de pauvret� est de 29% en Grande-Bretagne, 25% en France, 23% en Allemagne et la moyenne de l�Union europ�enne est de 25%. 2) Dans le domaine de la sant�, les taux de mortalit� infantile sont les suivants : Mortalit� infantile 3) De m�me, la protection sociale est plus faible en Grande-Bretagne qu�en France et en Allemagne : D�penses de protection sociale par habitant (en �) Le social-lib�ralisme n�est pas aussi social que cela ? Il est bien plus lib�ral que social.