Une vraie le�on de courage que celle que nous venons de recevoir de Boulouaret Khaled et de Ghezali Yacine. Ces deux derniers, en d�pit de leur surdit� et tout ce qu�elle repr�sente comme difficult�s, ont r�ussi avec brio, � d�crocher leur baccalaur�at. Il s�agit, selon l�association des sourds-muets Yemma Gouraya des �premiers sourds-muets alg�riens� � passer leur baccalaur�at avec succ�s et ce, �depuis l�ind�pendance du pays�. Une sorte de revanche pour tous les sourds-muets � travers le pays. Les associations de sourds-muets nous affirment que �le taux d�analphab�tes parmi cette population est tr�s �lev�, et les enfants en repr�sentent 70%. Malgr� leur d�ficience physique et m�me si les moyens d�encadrement font souvent d�faut au sein des �tablissements scolaires, les deux lyc�ens ont prouv� que la r�ussite �tait au bout de l�effort. Ainsi, face � ces manques, l�absence de mat�riel r�pondant � leurs besoins �sp�cifiques �, cens�s leur faciliter les �tudes, Yacine et Khaled se sont �surpass�s � en s�imposant un surcro�t de travail. En effet, l�absence d�un interpr�te ne leur a gu�re facilit� la t�che. L�assistance d�un r�p�titeur est, faut-il le mentionner, tr�s importante dans de tels cas. Obstin�s, ils auront donc consacr� des heures suppl�mentaires de travail � leurs r�visions et devoirs. Et l�effort �a paye ! Au final, nos deux lyc�ens ont r�ussi � d�crocher leur baccalaur�at. Une belle preuve de courage et de pers�v�rance, qualit�s qui leur ont d�ailleurs permis de surmonter un tas d�emb�ches qui entravaient leur chemin vers le succ�s. En tout cas, cette nouvelle a laiss� sans voix leurs familles respectives, mais aussi la grande famille des sourds-muets � travers le pays. Un tel exploit fait montre que la surdit�, ou n�importe quelle autre forme de handicap, ne peut constituer une entrave dans le parcours estudiantin aux d�ficients physiques. Nos bacheliers b�tissent de grands espoirs, en misant sur des �tudes sup�rieures. Pour Khaled, l��chec de l�ann�e derni�re aux m�mes �preuves ne l�a aucunement d�courag� � tenter sa chance une seconde fois. Il s�est effectivement pr�sent� cette fois-ci en candidat libre. Son r�ve serait celui de devenir �professeur de sourds-muets �, et de cr�er �un lyc�e sp�cifique� pour cette frange de la population. Il faut signaler toutefois que des �tablissements de ce genre, quasiment inexistants actuellement, assureraient une meilleure prise en charge de ces personnes. Dans ce contexte, les associations et familles de sourds-muets ne cessent d�appeler � �la cr�ation d��coles et de centres de formation sp�cialis�s� pour cette frange de la soci�t�. Ce sont de telles infrastructures qui pourront aider r�ellement ces handicap�s dans leur vie quotidienne. Dans leur combat constant, les associations assurent que c�est la plus pr�cieuse aide que l�on puisse apporter aux sourds-muets. Une formation qualifiante leur facilitera l�acc�s au monde du travail et de ce fait, contribuer � l�absorption du ch�mage. Faut-il rappeler que ce dernier demeure tr�s �lev� parmi les sourds-muets. Ce d�sir �mis par Khaled est un �besoin� exprim� par tous ses semblables. Yacine, quant � lui, voudrait tout simplement �r�ussir ses �tudes sup�rieures�. Concernant ses projets d�avenir, une fois le dipl�me universitaire en poche, il aura toutes les opportunit�s de les concr�tiser. A travers cette nouvelle, pour certains �insolite �, les sourds-muets, tr�s souvent marginalis�s et vivant dans des conditions pr�caires, lancent un appel pour une meilleure prise en charge et une �r�elle� int�gration dans la vie sociale. Tout simplement, �couter leurs dol�ances. Des projets concrets destin�s � les �tirer de leur mis�re quotidienne� est la principale revendication des sourds-muets. A bon entendeur...