Le Laboratoire pharmaceutique alg�rien LPA, � travers sa filiale Digropharm, est impliqu� dans le trafic et la commercialisation de plus de 4 millions de comprim�s de psychotropes. Une enqu�te, men�e � partir de Constantine par les �l�ments de la Gendarmerie nationale, a mis en �vidence la vente illicite et la circulation de ces tranquillisants. Le g�rant du laboratoire et son fr�re sont d�ailleurs plac�s sous contr�le judiciaire en attendant l�ach�vement de l�enqu�te. Ilhem B. Tir - (Le Soir) - Le trafic des psychotropes, notamment le Rivotril et le Diazepam class�s parmi les plus demand�s, est de plus en plus florissant. Des lots importants de stocks sont achemin�s de Constantine pour �tre puis�s � l�ouest du pays par ce qu�on appelle la fili�re de l�Ouest. La bande frontali�re ouest notamment dans les zones d�limit�es par la boucle reliant Maghnia, Marsat-Ben-M�hidi, Ghazaouet, Nedroma, Remchi et Sidi Djillali, se refermant � Maghnia avec des extensions vers Tlemcen et Sebdou, est de plus en plus active selon les sources douani�res. Le Rivotril, par exemple, se vend � travers des officines pharmaceutiques � raison de 2500 DA la bo�te de 40 comprim�s. Ces officines s�approvisionnent chez des grossistes �coulent les stocks de Digropharm en contre-partie d�une marge b�n�ficiaire consid�rable et qui peut atteindre les 25% selon nos informations. De grandes quantit�s de ces psychotropes sont vendues par la filiale de LPA aux grossistes et parfois m�me aux officines directement sans ordonnancier pour �chapper ainsi � tout contr�le. Cependant, le coup de filet effectu� au mois d�avril 2007 par la brigade de recherche du groupement de la Gendarmerie nationale de Constantine a �t� derri�re la d�couverte de l�existence d�un r�seau de trafic sp�cialis� dans la commercialisation ill�gale de psychotropes. Il s�agit d�une grande soci�t� de distribution de m�dicaments, Sarl Word MAD, implant�e � Constantine qui est parvenue � �couler en l�espace d�une ann�e, pas moins de 4 046 120 comprim�s de Rivotril. Le pr�judice caus� � l�administration fiscale par ce trafic a �t� �valu� � hauteur de 1,3 milliard de centimes. C�est cette piste qui a permis de remonter vers le laboratoire LPA. L�ampleur du ph�nom�ne est due � l�existence de plus de 200 grossistes � travers tout le territoire national dont 79 � Constantine. Ces derniers agissent en toute impunit� sans ordonnancier ni contr�le. L�est du pays est, en effet consid�r� comme un lieu de concentration de ce type d�activit� et le manque consid�rable d�inspecteurs ne peut que faciliter la t�che aux trafiquants. M�me si une partie non n�gligeable du trafic est produite dans les cha�nes de fabrication de Saidal, il a �t� d�montr� que le trafic du LPA d�passe les chiffres avanc�s par le commandement g�n�ral du corps d��lite de la D�fense nationale dans son rapport publi� en 2004 o� il pr�cise que l�op�rateur public Saidal en l�occurrence, a �t� consid�r� comme �tant impliqu� indirectement dans le trafic car des dizaines de grossistes dont l�agr�ment est suspendu continuent de s�approvisionner normalement chez Saidal � Alger, Batna et Oran.