Combien sont-elles ces femmes qui accouchent de b�b�s mort-n�s ? Combien de nouveau- n�s d�c�dent pendant les quelques minutes qui suivent leur naissance ? Pourquoi 26,9 pour 1 000 naissances d�c�dent en Alg�rie annuellement, sans pour autant susciter un s�rieux d�bat sur les v�ritables causes � l�origine de cet �tat alarmant de taux de mortalit� pr�natale et n�onatale ? La mise en place, en avril 2006, d�un programme national de p�rinatalit�, en ex�cution du d�cret minist�riel n� 05-439 du 10 novembre 2005, portant normalisation de la n�onatologie, a fait ressortir les insuffisances et les aberrations constat�es dans la prise en charge des grossesses pendant et apr�s l�accouchement. Si le manque de professionnels en gyn�cologie et en obst�trique a fait d�bat l�ann�e derni�re dans le milieu sanitaire, il est urgent aujourd�hui d�attirer l�attention sur la mortalit� infantile. Selon un rapport pr�sent� derni�rement devant les cadres du minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, par le professeur Lebbane, chef de service de n�onatologie, au CHU Mustapha Pacha, 53% des d�c�s maternels auraient pu �tre �vit�s. Les diagnostics tr�s tardifs et la perte de temps affich�s par le personnel dans la prise en charge de la femme qui accouche ou de son b�b� en danger de mort apr�s la naissance, sont les principales causes de la mortalit� infantile. Le rapport fait ressortir, �galement, que 36,26% des d�c�s durant la p�riode pr�natale sont dus � des h�morragies g�nitales, alors que ce taux ne d�passe pas les 5% dans les pays d�velopp�s. 16,48% de b�b�s meurent durant la m�me p�riode par rupture ut�rine, 12,08 par l�hypertension et 9,89% d�c�dent � la suite d�une infection puerp�rale. Faut-il le pr�ciser, ces chiffres concernent uniquement les 234 structures de r�f�rences (polycliniques et CHU) cens�es appliquer le programme national de p�rinatalit�. Le service n�onatologie en lui-m�me, n�existe que dans deux CHU, � savoir Alger et Constantine. Un autre service va bient�t ouvrir � Parnet. Mais est-ce que cela justifie la n�gligence des services gyn�cologies implant�s � travers le territoire national ? Selon le professeur Lebbane, l�application du programme national de p�rinatalit� ne n�cessite pas, outre mesure, une technologie de pointe ni des moyens colossaux pour sauver la vie des nouveau-n�s. �C�est une question d�organisation, de coordination et de formation �, dit-il. Notre interlocuteur ne trouve pas d�explication au fait que 9,2% seulement des femmes diab�tiques enceintes sont prises en charge et 32% seulement des femmes hypertendues. Ce n�est pas �tonnant, lorsqu�on sait que seules 20 wilayas sur les 48 ont am�nag� des centres de r�f�rence pour la p�rinatalit�. Le service de n�onatologie de Mustapha-Pacha, lui-m�me, ne r�pond pas et ne respecte pas, selon le professeur Lebbane, la r�glementation qui r�git cette structure sp�cialis�e. Les salles de soins intensifs ne sont pas �rig�es, effectivement, dans l�ensemble des services maternit�, ce qui met, souvent, le nouveau-n� en danger de mort, dans le cas de complications de son cas. �Il est tr�s grave de constater, que l�asphyxie des b�b�s, provoque chez ces derniers des retards mentaux�. En effet, une n�gligence de 5 � 10 minutes de la part du personnel m�dical ou par manque de mat�riel respiratoire, peut cr�er des handicaps � vie � ces nouveau-n�s, qui deviennent � l�avenir des charges pour leurs familles et l�Etat. �Il y a des budgets qui sont d�bloqu�s dans le cadre de ce programme, c�est pourquoi nous restons perplexes devant les retards enregistr�s dans son application�, affirme le Pr. Lebbane, qui estime toutefois, que les r�sultats de ce programme, m�me s�ils sont insuffisants, restent tr�s positifs, dans le sens o� une prise de conscience commence � �merger dans le milieu m�dical. Cependant, il rel�ve le manque de formation dans cette sp�cialit�. Selon lui, les r�sidents en p�diatrie effectuent quatre mois de stage, durant la premi�re ann�e de leur sp�cialisation, dans les maternit�s. �Il est irresponsable et inconscient de confier les nouveau-n�s � des stagiaires de premi�re ann�e, sans qu�ils soient encadr�s par un personnel plus qualifi� et plus exp�riment�, s�insurge-t-il. En somme, apr�s 22 ann�es de la tenue de la premi�re conf�rence nationale sur la p�rinatalit�, � Oran, et durant laquelle tous ces probl�mes ont �t� �voqu�s, l�Universit� alg�rienne n�a pas pris en consid�ration le volet formation dans cette sp�cialit� et aujourd�hui la question de formation ressurgit comme priorit�. Il est important de signaler que les centres de r�f�rence retenus dans le cadre de ce programme, ont deux mois, voire novembre 2007 pour se conformer aux r�gles et l�gislation qui les r�glementent. Dans le cas contraire, des mesures s�v�res seront appliqu�es par le minist�re de la Sant�, � qui reviendra, d�s cette date, la gestion de ces centres.