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BELGIQUE, LE ROYAUME D�SUNI, COURT VERS L'�CLATEMENT Les d�put�s flamands votent la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
La Belgique sortira-t-elle vivante de la grave crise actuelle qu�elle traverse ? Cette question n�est pas aussi superflue qu�il n�y para�t. Le royaume, sans gouvernement �lu depuis, maintenant, presque deux mois, n�arrive pas, n�arrive plus � trouver une configuration tenable pour les quatre prochaines ann�es. Le syst�me �lectoral belge, tr�s d�mocratique, il est vrai, mais aussi extr�mement complexe, a d�gag� en juin dernier une forte majorit� n�erlandophone tr�s autonomiste, voire ind�pendantiste. Le Cartel CDNV-NVA (chr�tiens, d�mocrates et nationales flamands) ont men� campagne, tambour battant, autour d�une r�duction substantielle du f�d�ralisme pour sinon l��liminer, du moins le r�duire � sa plus simple expression. Ives Leterme, chef de la coalition qui a remport� les �lections, a d� remettre d�j� une fois le tablier pour �tre remis en selle gr�ce � des t�nors de sagesse et de diplomatie du roi Albert II. L�un des rares, si ce n�est le seul symbole de l�unit� nationale, actuellement. La question communautaire est, donc, comme attendu, revenue hier, sur le tapis �glissant� des n�gociations. L�Orange bleue, la majorit� fragile et composite form�e des lib�raux et chr�tiens tant n�erlandophones que francophones, qui discutait tant bien que mal, plut�t mal que bien, pour tenter de mettre sur pied un ex�cutif, a �t� carr�ment assomm�e, hier. Peut-�tre m�me assassin�e. Les d�put�s flamands, alors m�me que les d�bats f�d�raux n��taient pas encore � leur terme, prennent la lourde responsabilit� de voter la scission de l�arrondissement de Bruxelles- Hal Vilvorde. BHL, comme cet arrondissement est d�sign� ici, est territorialement situ� en Flandre, mais compos� d�une majorit� de francophones. Le royaume de Belgique est divis�, en effet, en trois r�gions. La Flandre, la Wallonie et Bruxelles-capitale. Les communaut�s linguistiques ne recoupent pas cependant les fronti�res �tablies par le f�d�ralisme de Belgique. Les Flamands (57%) de la population r�sident en Flandre et, pour une partie, 15% � Bruxelles. Les francophones se trouvent en Wallonie, sud du pays, et forment 85% de la population de Bruxelles (bilingue) alors que 20% vivent dans les communes flamandes. Pour les Wallons, les Bruxellois et les autres francophones, la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde annonce les fronti�res de la future Flandre, ce qui reviendrait � couper le pays en deux. Autant donc en finir avec la Belgique unie ! Les francophones ne sont pas dupes et n�ont pas tort. Une substantielle majorit� de flamands veut, en effet, avec la configuration actuelle du royaume qui, selon elle, a �t� �dict�e du temps de l�industrie de la houille et du charbon, et surtout du temps o� le n�erlandais n��tait pas reconnu comme langue officielle dans le royaume. Apr�s la d�sindustrialisation et le d�clin de la Belgique du Sud, selon les Flamands, le �d�clin des francophones�, le nord du pays, besogneux, combatif et profitant � l�extr�me des nouveaux rapports de force induits par le capitalisme financier, devient le p�le le plus riche et le plus performant de l�Europe. Le s�paratisme flamand tient, en fait, � deux �l�ments constitutifs, une revanche historique par rapport � l�insolence wallonne qui, aux XIXe et XXe si�cles, 7e puissance industrielle du monde, rel�guait la Flandre et les Flamands � une entit� congrue, dont la langue n�est m�me pas identifi�e dans la Constitution. Et une volont� de s�affranchir du carcan francophone, d�pensier, socialisant et qui paralyse la marche en avant de la Flandre. Restent deux �cueils majeurs devant la volont� flamingante de faire chambre � part le roi et le statut de Bruxelles capitale de Flandre, de la Belgique et de l�Europe. Compos�e, majoritairement de francophones et abritant l�essentiel des institutions europ�ennes et de l�OTAN. Le royaume de Belgique s�enfonce, c�est certain dans une profonde crise.