L�Opep devrait-elle augmenter sa production ? A cette question, le ministre de l�Energie, Chakib Khelil, qui en pr�sidera les destin�es d�s janvier 2008, oscille, dans ses r�ponses, entre le oui, peut-�tre ! et non, pourquoi ?. Des incertitudes accrues par l�incapacit� de l�organisation � influer r�ellement sur des cours qui jouent au yo-yo, oscillant entre les 90 et 100 dollars le baril, voire atteignant les 250 dollars. Lundi dernier, le ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, est intervenu � Limassol, dans le sud de Chypre, lors de la 5e Conf�rence minist�rielle euro-m�diterran�enne sur l�Energie. En marge de cette conf�rence, Chakib Khelil n�a pas �exclu� que l�Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep) dont il pr�sidera les destin�es dans quelques jours, augmente sa production en f�vrier prochain. Cette augmentation, le cartel devrait en d�cider ou non lors d�une r�union extraordinaire pr�vue le 1er f�vrier 2008 � Vienne. �Je n'exclurai pas la possibilit� d'une augmentation de la production si, bien s�r, les march�s le souhaitent�, a-t-il d�clar�, en ajoutant n�anmoins : �Mais pour le moment je pense que nous avons suffisamment de r�serves.� Or, le 5 d�cembre dernier, en marge de la r�union minist�rielle de l�Opep � Abou- Dhabi, Chakib Khelil avait d�clar� qu�il n�y �a pas besoin de plus de p�trole sur le march�, tout en pr�cisant : �Nous ferons avec le consensus.� Lors de cette r�union, l�Opep avait d�cid� de maintenir inchang�s ses niveaux de production, � 27,25 millions de barils par jour. Et quelques jours auparavant, � Alger, en marge de la 1re Conf�rence internationale sur les ressources min�rales (Cirma 1), Chakib Khelil avait affirm�, � propos de l�augmentation, que �c�est possible�, mais �s�il y a une r�elle demande (de p�trole) et si nous allons la satisfaire�. A vrai dire, � la question : l�Opep devrait-elle augmenter sa production ?, Chakib Khelil oscille, dans ses r�ponses, entre le oui, peut-�tre ! et non, pourquoi ? Les incertitudes et incapacit�s de l�Opep Des r�ponses qui refl�tent, est-il besoin de le rappeler, l�incapacit� de l�Opep qui fournit environ 40% du p�trole mondial, limit�e par sa qu�te de stabilit� et sa propension � la prudence. Un cartel qui n�a eu de cesse de r�p�ter que la hausse des prix est due � la sp�culation et aux tensions g�opolitiques, et ne refl�te en rien la r�alit� de l'offre et la demande. Une attitude motiv�e par le souci d��viter une r�p�tition du sc�nario catastrophe de la crise asiatique de 1997, quand il avait augment� sa production pour voir les prix s'effondrer jusqu'� 10 dollars le baril en 1999. Une organisation embourb�e dans ses incertitudes et ses incapacit�s. Notamment celles de pouvoir contrer la sp�culation, ne pas d�pendre de l��tat de l��conomie am�ricaine, r�agir aux desiderata des pays industrialis�s consommateurs, et influer r�ellement sur les cours du baril. Ces derniers poursuivent leur jeu du yo-yo depuis des semaines, et qui oscillaient, voil� deux semaines, entre 90 et 100 dollars le baril, un niveau que Chakib Khelil avait n�anmoins exclu. Mais des cours qui risquent de d�passer cette barre, voire d�atteindre les 250 dollars, selon des experts, en cas de fermeture du d�troit d�Hormuz par lequel passent 33% des exportations mondiales de p�trole. Forte chute des stocks de brut am�ricains Cela �tant, les prix du brut ont pris jeudi une tendance relativement stable � Londres et � New York, malgr� l'annonce faite la veille d'une forte chute des stocks de brut aux Etats-Unis. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en f�vrier valait 91,25 dollars, en baisse de 23 cents par rapport � la cl�ture de la veille. A New York, le prix du baril de �light sweet crude� pour livraison en f�vrier, s'�changeait � 91,64 dollars, en hausse de 40 cents. Pour la cinqui�me semaine cons�cutive, les stocks am�ricains de brut continuaient leur baisse vertigineuse, a r�v�l� mercredi le d�partement d'Etat am�ricain de l'Energie ( DoE), en chutant de 7,6 millions de barils la semaine derni�re. A 296,9 millions de barils, les r�serves sont � leur plus bas niveau depuis f�vrier 2005. Aussi, les importations am�ricaines de p�trole provenant du golfe du Mexique ont connu de grandes perturbations. Le port p�trolier de Huston a �t� ferm� la semaine derni�re pendant 78 heures en raison du brouillard, ce qui a fait baisser les importations de brut. Un march� instable et allergique� Selon les analystes, la faible r�action du march� � cette nouvelle haussi�re t�moigne du nouveau climat qui s'est install� sur le march�. Les craintes de ralentissement �conomique et, par cons�quent, d'une baisse de la demande p�troli�re, sont devenues le th�me dominant. Les cours restent pouss�s �galement par les tensions g�opolitiques qui p�sent sur l'offre, en particulier en Iran et au Nigeria, premier producteur africain de brut, et le conflit entre l'arm�e turque et les Kurdes r�fugi�s dans le nord de l'Irak. Des prix qui progressaient l�g�rement hier matin, tir�s par le rebond des Bourses mondiales. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en f�vrier, valait 91,30 dollars, en hausse de 30 cents par rapport � la cl�ture de la veille. A New York, le baril de �light sweet crude�, pour la m�me �ch�ance, co�tait 91,47 dollars, en hausse de 47 cents. La veille, jeudi, le Dow Jones avait gagn� 0,29% et le Nasdaq 1,53%. Vendredi matin, la Bourse de Londres �voluait en nette hausse, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnant pr�s de 1% par rapport � la cl�ture de jeudi. Toutefois, le march� demeure instable, partag� entre d'une part la crainte qu'une r�cession �conomique globale n'affecte la demande p�troli�re, et d'autre part les inqui�tudes sur les approvisionnements. Des cours oscillant entre baisse et hausse Mais des cours qui ont cl�tur� en baisse jeudi apr�s une s�ance agit�e � New York, dans un march� allergique � toute information susceptible de changer le rapport de force entre l'offre et la demande mondiales de brut. Les cours ont ainsi connu une s�ance tr�s irr�guli�re alternant baisse et hausse, suivant des informations indiquant soit des craintes sur l'approvisionnement de brut, soit un �ventuel recul de la demande. Parmi les facteurs baissiers, les analystes ont not� les incertitudes persistantes sur un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, qui absorbent � eux seuls environ 15% de la production mondiale de brut. Un coup de frein de l'�conomie am�ricaine pourrait en effet entamer la demande de p�trole. La chute plus forte qu'attendu des r�serves p�troli�res am�ricaines annonc�e la veille et les rumeurs circulant sur une baisse de la production de l'Opep ont pour leur part soutenu la hausse sporadique des cours. Le baril � 250 dollars si l�Iran ferme le d�troit d�Hormuz Les prix du p�trole atteindront leur plus haut niveau, probablement � 250 dollars le baril en cas de fermeture du d�troit d'Hormuz, ont mis en garde des experts au terme d'une conf�rence organis�e par l'Institut royal des services unis, � Londres, sur la s�curit� du d�troit d'Hormuz. Selon les experts, l'Iran ne recourra pas � la fermeture du d�troit d'Hormuz, ses exportations de p�trole �tant les plus menac�es, affirmant que toute attaque contre la marine marchande au niveau du d�troit d'Hormuz bloquera les exportations de p�trole du plus grand producteur de l'Opep et portera un grand pr�judice aux �conomies naissantes des pays du Golfe. 33% des exportations mondiales de p�trole passent par le d�troit d'Hormuz, a indiqu� l'Unit� des renseignements du fret maritime relevant de la compagnie Lloyds, sp�cialis�e en s�curit� maritime, se basant sur les chiffres de 2006. Selon la m�me source, 88% des exportations de p�trole brut de l'Arabie saoudite, la totalit� des approvisionnements de p�trole des Emirats arabes unis, du Kowe�t et du Qatar, toutes les exportations irakiennes et pr�s de 90% des approvisionnements iraniens seront affect�es si le d�troit est ferm�. Le Japon, dont 26% des importations de p�trole brut passent par le d�troit d'Hormuz, sera le plus touch�, pr�vient la m�me source. L�impact d�sastreux de la fermeture du d�troit Dans tous les cas, le d�clenchement d'un conflit au niveau du d�troit aura un impact d�sastreux sur les �conomies des pays du Golfe, estiment les experts qui s'attendent �galement � des r�percussions n�gatives sur les approvisionnements de p�trole du Japon, de la Cor�e du Sud et des Etats- Unis. Selon le directeur de l'Institut royal des services unis, Michael Clarke, �le fait de l'existence de menaces sur le d�troit aura un impact psychologique important... voire, une simple allusion sur une �ventuelle restriction provoquera une flamb�e des prix du p�trole�. Or, �l'Iran est le pays dont les exportations de p�trole d�pendent le plus de ce passage�, estime un expert de la facult� britannique Kings de Londres, qualifiant la situation de paradoxale. T�h�ran avait annonc� le 25 novembre �coul� son intention de mener, au mois de f�vrier prochain, des man�uvres militaires durant lesquelles �la mer d'Oman� verra la naissance d'un nouveau type de sous-marins iraniens. Tout en tenant � rassurer le monde que l'Iran n'a aucun plan de fermeture du d�troit, mais que �nous sommes pr�ts � mener toute op�ration n�cessaire pour prot�ger nos int�r�ts�. De son c�t�, la marine am�ricaine a r�pliqu� en annon�ant des man�uvres militaires pour la m�me date pr�s du d�troit pour parer � toute �ventuelle d�cision iranienne de fermer le passage, ce qui risque d'exacerber les tensions dans la r�gion, pr�viennent les observateurs.