Le chef du gouvernement espagnol, Jos� Luis Rodriguez Zapatero, vient officiellement de rallier le pr�sident fran�ais, Nicolas Sarkozy, dans sa d�marche pour la construction d�une Union m�diterran�enne. A l�occasion de la tenue � Paris du 20e sommet France/Espagne, M. Zapatero a affich� l�adh�sion de l�Espagne � ce projet, et m�me plus. Les deux dirigeants europ�ens travailleront �la main dans la main� sur ce projet et pr�pareront ensemble une tourn�e commune en M�diterran�e, dans la perspective de l�organisation d�un sommet euro-m�diterran�en, le 13 juillet � Paris, voire juste apr�s la succession de la France � la pr�sidence de l�Union europ�enne pr�vue pour le 1er juillet 2008. Ainsi donc, il n�a pas fallu beaucoup de temps pour le pr�sident fran�ais de convaincre ses partenaires en Espagne et en Italie de la n�cessit� de fonder un partenariat exceptionnel et une nouvelle politique de bon voisinage avec les pays de la M�diterran�e. Il faut rappeler que ces deux pays de l�Europe �taient parmi les premiers � �tre consult�s sur ce projet et ont approuv� l�id�e, � condition que celle-ci soit plus claire. Nicolas Sarkozy s�est montr� ainsi convaincant en pr�cisant que son projet pr�conise �une politique Euromed resserr�e. Avec, sur la rive nord, sept acteurs (France, Italie, Espagne, Portugal, Gr�ce, Chypre et Malte) et, au sud, le Maghreb, l'Egypte, Isra�l, l'Autorit� palestinienne, le Liban, la Syrie et la Turquie. Les pays europ�ens ont, d�s lors, compris les enjeux, notamment ceux relatifs � la consolidation et � la protection de l�espace europ�en, face � la concurrence asiatique et am�ricaine. D�autant plus que des contrats strat�giques lient les deux rives de la M�diterran�e. �L�Union m�diterran�enne aura pour vocation d��tre le c�ur et le moteur de la coop�ration en M�diterran�e et pour la M�diterran�e. Elle devrait viser � rendre plus claires et visibles les actions que les diff�rentes institutions d�veloppent en faveur de la M�diterran�e. L�Union devrait �tre fond�e sur le principe de la coop�ration et non sur celui de l�int�gration�, avait annonc� auparavant le pr�sident fran�ais. Si la politique de ce projet se clarifie aux multiples �changes et rencontres entre chefs d�Etat europ�ens, il n�en demeure pas moins qu�un travail de proximit� doit �tre engag� � l�encontre des pays de la M�diterran�e et les associer � ce projet. C�est le travail qu�a tent� de faire le pr�sident fran�ais lors de sa tourn�e en juillet 2007 dans les pays du Maghreb, mais qui n�a pas lev� toutes les interrogations sur les enjeux cach�s de cette nouvelle union. M�me si le pr�sident Bouteflika s�est montr� favorable � ce projet, il est cependant pr�matur� de conna�tre la position claire de l�Alg�rie, tant les lignes directrices de cette nouvelle politique eurom�diterran�enne ne sont pas encore balis�es. Faut-il dans ce sillage rappeler le refus d�Alger pour la politique europ�enne de voisinage qui imposait des conditions draconiennes en mati�re de d�mocratie, de justice, de lutte contre la corruption et la lutte antiterroriste. La crise au Proche-Orient n�a pas, non plus, fait l�unanimit� des pays du Maghreb dans le cadre du processus de Barcelone. Alors, qu�elle sera la position du Maghreb concernant l�Union m�diterran�enne, en sachant que celle-ci est une conciliation entre les deux politiques suscit�es. Toutes ces questions seront �tudi�es et trouveront, certes, des r�ponses lors de la r�union qui regroupera les chefs d��tat et de gouvernement des pays riverains de la M�diterran�e avec les pays de l�Union europ�enne le 14 juillet � Paris pour d�finir leur vision commune de ce projet. Mais avant cela, le pr�sident fran�ais a convenu avec ses homologues italien et espagnol d�entamer, d�s les mois qui viennent, des travaux pr�paratoires en �troite consultation avec les pays appel�s � y participer. Ces travaux auront pour but d�identifier les domaines de coop�ration prioritaire, les projets les plus appropri�s, l��tude de leur faisabilit� et des sources de financement. Ces rencontres seront l�occasion de d�finir la liste des acteurs qui souhaiteraient s�engager dans chaque projet concret et de fait, dans l�Union m�diterran�enne. Avec la pr�cision de l�Europe que la nouvelle Union m�diterran�enne �n�aura pas la vocation � se substituer aux proc�dures de coop�ration et de dialogue qui r�unissent d�j� les pays de la M�diterran�e, mais de les compl�ter, et � leur donner une impulsion suppl�mentaire dans un esprit de compl�mentarit� et de coop�ration avec toutes les institutions existantes�.