Encadr�e par un dispositif s�curitaire impressionnant, l�op�ration de recasement des habitants du quartier Bardo a commenc�, hier, sans incident. Le recours des autorit�s locales � la distribution de plus de 100 logements suppl�mentaires � la veille m�me de cette op�ration avait apais� un tant soit peu les esprits, mais ce calme reste pr�caire sachant que personne parmi les propri�taires n�a encore quitt� les lieux et qu�aucun bulldozer n�a encore emprunt� les d�dales de ce quartier. En fait, ils n�ont m�me pas pens� au d�m�nagement � partir du moment o� l�Etat ne les a pas encore indemnis�s. Tous les commerces �taient ouverts, le plus normalement du monde, sauf que la mesure prise par les services de la wilaya ayant trait � la coupure de l�alimentation en �lectricit� et en gaz de ville, et aussi le d�part de plusieurs dizaines de locataires ont perturb� quelque peu leur activit�. A l�int�rieur des deux �tablissements touch�s par l��radication de ce vieux quartier, � savoir le coll�ge Omar-Ibn-El-Khattab et le lyc�e Tayeb-El-Okbi, les parents d��l�ves non concern�s par le relogement au cours de cette premi�re �tape, qui sont venus s�enqu�rir de la situation de leurs enfants, lesquels avaient sign� une p�tition avant-hier sollicitant le maintien de l�activit� scolaire jusqu�� la fin de la saison en cours, se sont retrouv�s devant le fait accompli. Les d�cisions portant orientation des �l�ves de ces deux �tablissements vers d�autres CEM et lyc�es implant�s � travers la ville de Constantine ont �t�, sit�t, annonc�es. L�arriv�e du chef de da�ra et les membres de la commission charg�e par le wali de g�rer le dossier des recours a provoqu� une ru�e de certains contestataires qui n�ont pas eu la chance d�avoir un logement dans le quota distribu� hier. Dans ses palabres avec les citoyens qui demandaient une r�gularisation de leur situation encore improbable, le pr�sident de la commission, un universitaire qui porte la casquette FLN, selon ses dires, a exprim� ses intentions politiques qui sont derri�re l�acceptation de la mission que le wali lui a confi�e. �Ce n�est pas moi qui ai dirig� le recensement ni les enqu�tes y aff�rentes, mais j�ai pu avoir une bonne centaine de logements suppl�mentaires. Je sais qu�un bon nombre de concitoyens, usant de tricherie, ont b�n�fici� de logements, mais �a ne m�int�resse pas. Pour moi, ils ont dup� la commission, et tant mieux pour eux. En tout cas, j�essayerai de grignoter d�autres unit�s habitables pour vous. N�anmoins, votez FLN d�s que l�occasion se pr�sentera�, a-t-il appel� sans scrupules. Cependant, une anarchie a r�gn� pendant un moment autour de ces responsables avant qu�ils n�installent, vers 10h45 leur PC � l��cole Okba-Ibn-Nafa� pour recevoir les dol�ances des contestataires et �tudier, au cas par cas, leurs dossiers. Les �l�ves ont d� sortir durant la pause de midi par la porte inf�rieure de cette �cole. En tout �tat de cause, cette commission avait effectu�, la veille du recasement, une op�ration de tirage au sort pour ces nouveaux heureux, laquelle a dur� jusqu�� une heure tardive avant-hier. Apr�s l��tude des recours, 101 nouveaux b�n�ficiaires ont eu droit � des F2 et des F3. Les recours introduits aupr�s de la commission charg�e du dossier ont atteint les 300. A A�n El Askar, en bas du quartier, o� habite la totalit� des concern�s par le relogement dans le cadre de la premi�re vague (600 familles + 101), seulement des locataires et autres habitants dans de v�ritable taudis ont pris le chemin de la nouvelle ville. La plupart des autres habitants du quartier, d�tenteurs �galement d�arr�t�s d�attribution, n�envisagent pas de partir. Il s�agit des propri�taires qui exigent l�indemnisation avant le recasement. Un propri�taire qui poss�de un R+3 avec deux locaux commerciaux au rez-de-chauss�e est all� � m�me d�exhiber la photo de son fils, un ex-militaire victime du terrorisme et autres distinctions de ce �martyr� sur le balcon de son immeuble. �J�occupe tout un �tage (5 pi�ces) alors qu�on m�a octroy� un F2. Ils n�ont, d�ailleurs, pas pens� � mon commerce. O� pourrais-je emmener toute cette marchandise ? Nous sommes une famille de moudjahidine , mais sans pr�tention aucune, nous n�avons rien demand� � l�Etat sauf qu�il nous indemnise correctement et nous quitterons l�immeuble sans probl�me, sinon nous n�irons nulle part�, a avanc� un sexag�naire. Enfin, les moyens mobilis�s par la wilaya pour cette op�ration n�ont pu transporter que les meubles d�environ 60 foyers � midi. Un chiffre qui atteindra les 100 � la fin de la journ�e, selon un responsable de l�ex�cutif, soit un sixi�me des familles comme premi�re �tape.