Ni essouffl�s ni fatigu�s, les lyc�ens, apr�s plus d�une semaine du d�but de leur gr�ve, poursuivent leur d�brayage. Les menaces de Benbouzid n�ont eu aucun effet. Pour eux, le but est de d�crocher leur baccalaur�at. Et pour cela, ils sont d�cid�s � lancer une p�tition et adresser une lettre ouverte au pr�sident de la R�publique. Meriem Ouyahia � Alger (Le Soir) - Ils continuent � boycotter leurs cours malgr� les menaces de Benbouzid. Un ministre charg� de ce d�partement qui n�a pour l�instant rencontr� aucun repr�sentant. Depuis son communiqu� laconique de jeudi dernier, le ministre de l�Education nationale a pour l�heure instruit tous les chefs des �tablissements scolaires de relever toutes les absences et de convoquer les parents des �gr�vistes �. Des menaces qui n�ont eu aucun effet sur les lyc�ens rencontr�s, hier, � Ben Aknoun � proximit� du lyc�e Amara-Rachid. Les d�l�gu�s et �l�ves de huit �tablissements scolaires des diff�rentes communes de la capitale se sont rencontr�s pour discuter. Il s�agit de ceux de Amara-Rachid, Ahmed-Issiakhem (Ch�raga), Hadj-Othmane (Z�ralda), Zoubida- Ould-Kablia (Draria), le Technicum de D�ly-Ibrahim, Abane Ramdane et El Mokrani 1 et 2. �Nous n�avons pas peur des absences. Et les parents d��l�ves sont avec nous. Ils savent tr�s bien ce que nous endurons� a soulign� Sofiane. Pour les �l�ves de terminale, ils n�arrivent pas � comprendre les d�clarations de Benbouzid. �Nous sommes pr�ts � le supplier pour nous �couter. Il faudrait qu�il sache que chaque enseignant a sa propre m�thode de travail. Il y a ceux qui ont entam� leurs programmes par la fin�, a expliqu� Oussama. �Alors comment cette commission install�e pourra-t-elle faire le point ?� s�est-il interrog�. �Du moment que nous devons �tudier comme en France alors pourquoi n�avons-nous pas le m�me syst�me d��valuation ? Nous n�avons pris que leur programme sans que rien d�autre ne suive. Ce n�est pas logique�, rel�ve Walid. A bout de nerfs, d�autres rel�vent : �Nous sommes des lyc�ens pas des voyous. Nous voulons r�ussir. Pourquoi, nous consid�rent- ils comme des cobayes ?� Un autre lyc�en soulignera : �C�est bien que l'application de l'approche par comp�tences ne soit pas appliqu�e. Mais ce n�est pas suffisant. Nos programmes sont surcharg�s.� Pour ce qui est de la manipulation de parties obscures, un lyc�en l�chera : �Nous ne sommes manipul�s par personne. Et si c�est le cas, nous le sommes par nos programmes. Cela est vrai !� Et pour cause : �Nous n�avons aucun moment de r�pit. Les enseignants eux-m�mes ne font que la dict�e de peur de voir le programme inachev�.� Et un autre de r�agir : �Franchement, les enseignants auraient d� �tre les premiers � r�agir et refuser d�engager des cours aussi volumineux.� �Quand le syndicaliste qui est mort (Redouane Osmane, ndlr) a dit que les cours sont surcharg�s, ils nous ont programm� des cours de rattrapage. Eh bien, les profs nous ont prodigu� des le�ons. Ils ont profit� pour nous faire encore de la dict�e�, rel�ve Redouane. Comme autre solution, une lettre ouverte a �t� r�dig�e et sera adress�e au pr�sident de la R�publique. Avec leurs mots et quelques fautes d�orthographe, ils veulent la faire signer. Il y est �crit : �Nous esp�rons attirer votre attention, nous les �l�ves de troisi�me ann�e secondaire, nouveau programme, au sein de tous les lyc�es d�Alger avec ce probl�me qui nous pr�occupe. Nous repr�sentons le futur de l�Alg�rie, et le pilier de notre soci�t�, avec ce nouveau programme et sa longueur nous courons � l��chec total. Nous osons, ici, dans cette lettre, Monsieur de le Pr�sident, exprimer notre crainte sur un �ventuel �chec � l��chelle nationale, en d�pit de tous nos efforts fournis tout au long de ces trois derni�res ann�es pour nous adapter � la nouvelle r�forme. Nous esp�rons de tout c�ur que vous vous pencherez sur nos revendications qui sont l�all�gement du programme qui nous handicape par sa surcharge et qui emp�che une bonne assimilation des cours. Nous voulons avoir des sujets au choix minimum dans toutes les mati�res afin de tenir compte de la comp�tence de chaque �l�ve. Dans l�espoir d��tre vus et lus, veuillez agr�er, Monsieur le Pr�sident, l�expression de notre profond d�vouement.� Notes catastrophiques au 1er trimestre Interrog�s sur leurs r�sultats au premier trimestre, les lyc�ens sont unanimes : �catastrophiques�. �Dans ma classe de lettres � Mentouri, sur 35 �l�ves, seuls 10 ont eu la moyenne. A Draria sur une classe de 31 �l�ves, 8 ont eu la moyenne. A Z�ralda, classe scientifique, sur 39 �l�ves, 10 ont eux la moyenne�, fusent les r�ponses. Des r�sultats qui d�montrent � eux seuls l�ampleur de la non-compr�hension des cours. �Vous savez, il y a des enseignants qui apprennent avec les �l�ves. Pis, des fois, ce sont les lyc�ens qui donnent des d�tails aux profs car ils ont fait la le�on dans les cours priv�s.� Ces lyc�ens restent d�termin�s. Ils ont lanc� un appel pour une gr�ve g�n�rale le 26 janvier prochain. �Nous informons tous les bacheliers que l�ann�e 2008 sera la derni�re ann�e du bac ancien programme. De plus, ceux qui conna�tront un �chec seront exclus d�finitivement car ils ne pourront en aucun cas repasser l�examen. Suite � cela, nous demandons � tous les concern�s de se mobiliser par une manifestation passive le samedi 26 janvier en r�clamant une deuxi�me session ou accorder le rachat�, est-il �crit. M. O. Les d�put�s demandent la r�union de la commission �ducation Deux d�put�s du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), membre de la commission �ducation, enseignement sup�rieur et affaires religieuses ont demand� la r�union de cette commission. �Nous ne devons pas rester passifs devant une crise qui menace l�avenir imm�diat de plusieurs dizaines de milliers de candidats au baccalaur�at�, expliquent ces deux d�put�s. S�adressant au pr�sident de cette commission, ils ont sugg�r� de r�unir la commission si possible en pr�sence du ministre de l�Education nationale dans les plus brefs d�lais. M. O. O� est l'ENTV ? �Pourquoi la t�l�vision n�a pas montr� les lyc�ens durant le sit-in ? Ce n�est pas normal�, se sont interrog�s les lyc�ens. Pour eux, cela n�est pas normal que seul le ministre de l�Education nationale ait pu expliquer son point de vue et que leur voix ait �t� tue. M. O.