Le ph�nom�ne de la violence conjugale et de la violence contre les mineurs conna�t une nette recrudescence en Alg�rie. Sur 13 152 victimes, on d�nombre 4 875 mineurs et 8 277 femmes pour la seule ann�e 2007. Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - Des chiffres terrifiants, rapport�s par les services de la direction g�n�rale de la S�ret� nationale. Des chiffres encore loin de la r�alit� Ph�nom�ne urbain, entretenu par la d�cennie noire, la d�ch�ance morale, la pauvret�, une crise de morale�. Ce sont les arguments apport�s par le panel de sp�cialistes et repr�sentants du mouvement associatif, r�unis, hier, au centre de presse d� El Moudjahid, pour d�battre du th�me de la violence conjugale et celle contre les mineurs. Diversifi�es, les formes de violence se ressemblent dans la gravit� et les cons�quences. Selon le commissaire Messaoud�ne Kheira, la violence � l��gard de la gent f�minine est �centralis�e dans les grandes villes� � savoir Alger, Annaba et Oran. D�apr�s les plaintes enregistr�es pr�s des services de s�curit�, on d�nombre 5316 femmes ayant subi des violences physiques, 2511 victimes de maltraitance, 256 agressions sexuelles, 20 cas de meurtre avec pr�m�ditation et 174 plaintes pour harc�lement sexuel. Le profil de l'agresseur n'est pas toujours celui que l'on s'imagine. �Les agresseurs peuvent �tre des gens instruits, jouissant d�un rang social �lev�, des ch�meurs et m�me des handicap�s�, commente Mme Messaoud�ne. M. Mekki, directeur ex�cutif de la Forem et membre de l�observatoire national des droits de l�enfant, pense que les agresseurs sont le plus souvent des analphab�tes. La majorit� des agresseurs seraient des hommes sans emploi. S�agissant des violences � l�encontre de femmes, on remarque une proportion tr�s importante d�agresseurs �trangers, de 73%, notamment sur les voies publiques ou les lieux de travail. Dans le cas des violences conjugales et familiales, les maris viennent en t�te du classement, suivis par les fr�res avec 4%, les enfants 3%, les amants 3% et les p�res 0,86%. Ces violences entra�nent des cons�quences dramatiques et peuvent parfois mener au suicide. Plusieurs femmes sont d�c�d�es sous les coups de leur agresseur, dans les violences domestiques. Les violences physiques viennent en t�te avec plus de 64%, suivies par les diverses maltraitances, meurtres et harc�lements sexuels. Pour ces derniers, les femmes actives sont les plus expos�es. �Concernant la violence � l��gard des mineurs, celle-ci aurait diminu� gr�ce � une prise de conscience de la part des parents�, explique le commissaire Messaoud�ne. Estim�s � 5 067 victimes en 2006, les victimes mineures ont atteint 4 875 en 2007. Parmi ces mineurs, 2 803 auront subi des violences corporelles, 1 546 des s�vices sexuels, 357 des cas de maltraitance. Par ailleurs, on enregistre 20 victimes de meurtre et 146 cas de rapt. Cependant, selon ma�tre Azzi �un arsenal juridique existe pour punir les agresseurs et apporter un soutien aux victimes�. Cet avocat d�nonce le mutisme des victimes et de leurs familles qui pr�f�rent se pr�server sous une �culture traditionnelle� comme dirait M.Mekki. Un mutisme qui ne permet pas � la justice l�entame des proc�dures.