Et voil� que la question de l��valuation du ch�mage dans notre pays occupe, une nouvelle fois, la rue de la conjoncture �conomique et, par d�j� cette question, c�est tout le dossier de l�information �conomique et de la production des statistiques, probl�me lancinant s�il en est, qui interpelle nos d�cideurs et nos policy- makers. Jusqu�� quand allons-nous assister � cet pataqu�s (�khallouta � chez nous !) au sein m�me de l�ex�cutif sur l��valuation de la situation �conomique et sociale du pays ? Jusqu�� quand allons-nous assister � un pilotage �pifom�trique � de l��conomie nationale alors m�me que statisticiens qualifi�s, �conomistes de talent, informaticiens de haut niveau sont disponibles dans le pays et comme on dit �ici et maintenant� ?! Et que l�on ne nous invoque pas encore une fois, quelque guegu�re politique ou je ne sais quelle autre baliverne pour tenter de justifier l�injustifiable. Ce �coup de gueule� �tant l�ch�, de quoi s�agit-il ? Il y a quelques semaines, le ministre de l�Emploi et de la Solidarit� nationale annon�ait pour 2007, en pr�vision de cl�ture, un taux de ch�mage de l�ordre de 10%. Quelques jours plus tard, le d�l�gu� au plan, dans une communication en Conseil de gouvernement, annon�ait, toujours en pr�vision de cl�ture pour 2007, un taux de ch�mage de quelque 11,2%. Et voil� que l�ONS rend publics les r�sultats de son enqu�te �emploi aupr�s des m�nages� r�alis�e durant le dernier trimestre 2007. Le taux de ch�mage est de 13,8%. Il �tait, toujours selon la m�me source ONS, de 12,3% en 2006. En admettant les r�sultats de l�ONS, les chiffres sont sans �quivoque : le ch�mage a augment� !? Que nous apprennent d�autre ces derniers r�sultats ? En 2007, le taux d�emploi, c�est-�-dire la proportion des occup�s sur l�ensemble de la population en �ge de travailler (16-59 ans), est de 35,3%. Les salari�s repr�sentent 33,8% du total des occup�s. Parmi ces salari�s, il y a bien �videmment les salari�s temporaires. L�emploi non permanent, c�est-�-dire instable et pr�caire qui comprend les contrats � dur�e d�termin�e, les apprentis et les aides familiaux repr�sente 36,9% du total des occup�s. Il s�agit, pour l�essentiel, d�emplois aid�s, financ�s par la d�pense publique. Nous sommes ici en plein traitement social du ch�mage. Bien �videmment, lorsque l�Etat ne pourra plus financer ces emplois, c�est-�-dire lorsque la fiscalit� p�troli�re, actuellement bien prosp�re, sera d�un niveau plus faible, tous ces emplois seront menac�s. Sont directement concern�s ici quelque 3 169 500 personnes. Enfin, l�essentiel de l�emploi se situe dans les secteurs du commerce, des services et de l�administration qui occupent � eux trois, 56,7% de l�emploi. L�agriculture fournit 13,6% de l�emploi, l�industrie 12% et le BTP 17%. L�essentiel des emplois cr��s sont des emplois d�attente financ�s par l�Etat. Nous savons en effet que depuis plus de dis ans des dispositifs de soutien public � l�emploi aident l�Etat � g�rer le ch�mage. � Emploi salari� d�initiative locale (ESIL). � Contrats de pr�emploi pour les dipl�m�s du sup�rieur ch�mage (CPE). � Activit�s d�int�r�t g�n�ral (AIG) ou filet social. � Travaux d�utilit� publique � haute intensit� de main-d��uvre (TUP HIMO). � Emplois des jeunes (ANSEJ). Ces dispositifs ont permis sur les neuf premiers mois de 2007 le placement de 497 000 jeunes mais il s�agit l� d�emplois temporaires, � dur�e d�termin�e, c�est-�dire des dispositifs de traitement social du ch�mage financ� par la d�pense publique et non ins�r� productivement dans l��conomie nationale, emplois �ph�m�res s�il en est. Qu�en est-il du ch�mage ? Le ch�meur est une personne �g�e de 16 � 59 ans, non pourvue d�un travail salari�, ni d�un travail non salari�, disponible pour travailler et qui cherche un travail. Ces personnes sont au nombre de 1 374 663. L�enqu�te de l�ONS r�v�le aussi que 72% de l�ensemble des ch�meurs ont moins de 30 ans, 43,4% sont �g�s de 16 � 24 ans et 31% de 20 � 24 ans. Le ch�mage frappe d�abord les jeunes et est un ch�mage de premi�re insertion et de longue dur�e. Tous ceux qui se posent encore des questions sur les raisons de la malvie et de la d�sesp�rance des jeunes Alg�riens trouvent ici l�essentiel de la r�ponse � leurs questions ! Des emplois cr��s pr�caires servent plus � g�rer le ch�mage qu�� injecter du travail dans la fabrication de la croissance �conomique ; des Alg�riens laiss�s au bord de la route encore nombreux, bien nombreux ; une jeunesse, force vive, qui n�arr�te pas de d�sesp�rer de son pays... malgr� des efforts financiers de l�Etat sans pr�c�dent. A l��vidence, il y a dans le r�glage des politiques �conomiques des rat�s difficiles � admettre pour ne pas dire inadmissibles. Reconstruire nos banques de donn�es, r�habiliter structures et instruments de pilotage de l��conomie, g�rer les connaissances et les savoir-faire alg�riens disponibles dans et en dehors du pays. Tout cela est bien �videmment faisable pour peu qu�on mette fin � l�immobilisme et � la d�qualification.