L�accession de l�Alg�rie � l�Organisation mondiale du commerce (OMC), en cours de n�gociations qui sont � un stade tr�s avanc�, soul�ve n�anmoins l�expression d�appr�hensions et des appels � l�organisation d�un d�bat national sur ses enjeux. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - En collaboration avec la Cnuced (Conf�rence des Nations unies pour le commerce et le d�veloppement), le Conseil de la nation organise depuis hier et jusqu�� aujourd�hui, en son si�ge, un s�minaire. Ce dernier, troisi�me du genre, porte sur l�accession de l�Alg�rie � l�Organisation mondiale du commerce (OMC), notre pays faisant partie des 29 pays qui n�gocient encore leur adh�sion � cette organisation multilat�rale du commerce. L�adh�sion � l�OMC soul�ve des appr�hensions Un s�minaire qui se voulait, selon le pr�sident du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, l�occasion de d�battre, hors de tout acad�misme et discours techniciste, des enjeux de cette adh�sion sur notre pays. Une d�cision �souveraine� et rendue in�luctable par la mondialisation, selon le pr�sident de la Chambre haute du Parlement. Et cette rencontre le fut puisqu�elle a soulev� une fois de plus, les appr�hensions, de figures politiques d�ob�diences partisanes divergentes et de membres de la soci�t� civile, � l�adh�sion de notre pays � l�OMC. Et des appr�hensions, la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, en a fait l�expression, en appelant � un d�bat national sur la question de l�adh�sion � �une organisation internationale qui n�est pas neutre�, citant clairement l�h�g�monisme am�ricain. Et d�autant, selon la porte-parole du PT, que trop de concessions ont �t� faites par notre pays lors de la n�gociation de l�accord d�association avec l�Union europ�enne. Un point de vue partag� par l�ancien ministre du Commerce, Bakhti Bela�d, qui a estim� que notre pays, longtemps fragilis�, a offert trop de concessions en rapport � cette association pour en donner davantage � 153 pays. Un d�bat national populaire auquel l�avocate et ancienne s�natrice Meriem Belmihoub Zerdani a �galement appel�, en estimant que l�OMC �ne nous apportera que mis�re�. Autre intervenant, l�ancien ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui, constatant �les r�formes �conomiques engag�es sans �tre achev�es�, s�est interrog� sur ce que notre pays gagnera � cette adh�sion. Or, ce gain, un expert aupr�s de la Cnuced, Kheireddine Remoul qui a explicit� le processus d�accession � l�OMC, le voit dans la possibilit� pour l�Alg�rie de renforcer le camp et les int�r�ts des pays en d�veloppement d�Afrique, Asie et Am�riques. Tout en pr�cisant que l�adh�sion, acte r�fl�chi, s�rieux, est une affaire relevant strictement de la souverainet� nationale. Or, cette accession, notre pays en a fait la demande depuis 1987 aupr�s du GATT (Accord g�n�ral sur le commerce et les tarifs, anc�tre de l�OMC) et il l�a relanc�e durant les dix derni�res ann�es. Un groupe de travail, compos� de 16 pays et entit�s membres de l�OMC, a �t� constitu� et prend en charge le dossier de l�accession de l�Alg�rie. Des discussions ont �t� engag�es au niveau multilat�ral et bilat�ral avec ces pays lors de dix rounds de n�gociations, un onzi�me round �tant pr�vu avant le mois de juin 2008. Les n�gociations sont � un stade tr�s �avanc� Des n�gociations qui sont � un stade �tr�s avanc� �, selon un expert et membre de l��quipe de n�gociateurs alg�riens, Sa�d Djellab, s�exprimant en marge de ce s�minaire. En relevant que notre pays n�gocie sur la base d�un rapport d�j� �labor� et en cours de maturation. Certes, des aspects relatifs au commerce d�Etat, le processus de privatisation, restent encore � n�gocier au niveau multilat�ral, selon Sa�d Djellab, qui a rappel� le principe de nondiscrimination et de transparence commerciale. En ce sens, l�Alg�rie est d�j� parvenue � un accord avec 5 pays membres de ce groupe de travail et poursuit ses n�gociations, �en bonne voie�, avec cinq autres pays, en pr�cisant que notre pays n�a pas encore sign� d�accords avec l�Union europ�enne et les Etats-Unis. Quant aux n�gociations bilat�rales, elles touchent aux volets de la tarification douani�re, notre pays devant fixer un seuil tout en ne pouvant changer ses tarifs et droits de douanes � la hausse. De m�me, la question du prix interne de l��nergie reste encore � n�gocier m�me si Sa�d Djellab s�est refus� � en divulguer les d�tails. Pour un repr�sentant de la Cnuced, Nobert Lebale, notre pays qui a honor� quasiment tous ses engagements, est �dans la ligne droite� vers son accession � cette organisation. En indiquant que les aspects li�s aux licences d�importation et r�gles d�origine restant en suspens et qu�il s�agit de mettre en place les juridictions d�appel en cas de litiges d�ordre commercial. Cela m�me si pour cet expert, il n�est pas opportun pour notre pays d��tablir un �ch�ancier car il risque de recevoir encore des demandes de concessions. Des concessions qui portent cependant sur des aspects techniques et non politiques et de souverainet� nationale, selon le n�gociateur alg�rien.