En regardant les documents d�archives que l�ENTV a diffus�s � l�occasion du 5 Juillet, on se surprend � voir ces combattantes � sont-elles encore de ce monde � soigner des fellahs, vacciner des enfants, arm�es de leurs mitraillettes, prendre part aux combats � en treillis, coiff�es de leurs casquettes leur donnant cette image de gu�rilleros, qu�un certain discours cherche � masquer. Par Hassane Zerrouky Ces images-l�, le discours officiel prend bien soin de ne pas les commenter. Donner � la jeunesse cette image de femmes, sans voile islamique, indiquant que cette guerre de Lib�ration nationale ne visait pas l�instauration d�un Etat islamique n�est peut-�tre pas le genre de la maison. Pas depuis qu�Abdelaziz Bouteflika est au pouvoir, mais depuis la fin des ann�es 1970, peut-�tre m�me avant. Certes, les jeunes g�n�rations, comme ce fut le cas de beaucoup d�entre nous, ne font plus attention � ces images tellement on les a inond�es au point de d�valoriser la lutte de leurs parents. Mais il n�en reste pas moins qu�elles sont d�rangeantes si d�aventure quelque cin�aste voudrait les mettre en avant. Se souvient-on de cette image de Paris-Match montrant Djamila Bouhired � elle �tait belle � faisant ce geste de victoire � sa sortie de prison ? Ou de cette photo de Yasmina, l��pouse du commandant Azzeddine, en treillis de paras, voire de sa ni�ce, Z�hor Zerrari ? Et ce, sans oublier Louisette Ighil Ahriz. Hassiba Ben Bouali, Djamila Boupacha que Picasso avait dessin�e au fusain sur une simple photo de presse, pour ne citer que les plus m�diatis�es. Les autres, les anonymes, on les voit furtivement dans ces documentaires diffus�s � l�occasion par l�ENTV. Aucune ne portait le hidjab, cette tenue import�e du Moyen-Orient que l�id�ologie r�actionnaire en vogue de nos jours cherche � accr�diter. J�en veux � ce pouvoir, depuis la mort de Boumediene, � qui on peut reprocher bien des choses, de ne pas avoir mis en valeur ces femmes connues ou non m�diatis�es, dans la guerre de Lib�ration nationale. Allons plus loin, regardons les archives � pas celles de la bataille d�Alger � celles du 11 D�cembre 1960 et observons ces jeunes femmes en tenue moderne faisant face aux paras de Massu. En ces temps qui courent, il est de bon ton de parler de la glorieuse r�volution de novembre 1954, de la f�te de l�ind�pendance o� certains n�ont pas h�sit� � maquiller des moudjahidine morts au combat, en leur dessinant des barbes, afin de faire croire aux g�n�rations actuelles que quelque part, ils �taient islamistes. Le discours officiel nous dit qu�il faut �crire l�histoire de la guerre de Lib�ration nationale. Ok, allons-y. Sans ignorer le poids des pesanteurs sociales de l��poque, de ce dirigeant du FLN qui avait r�pondu � l�une de ces combattantes, �maintenant, il faut retourner � vos cuisines�, il faudra bien dire aux g�n�rations actuelles, enseigner � nos enfants que ces moudjahidate vivantes ou mortes au combat, fussent-elles minoritaires, qu�elles ne portaient pas le hidjab. Elles �taient tout simplement des patriotes. Ecrire l�histoire, la vraie, c�est cela, sans pour autant faire l�impasse du poids du conservatisme existant dans le mouvement national alg�rien. Dire la v�rit�, rendre hommage � ces femmes, ne pas maquiller leur combat par l�id�ologie islamiste, est une t�che de l�heure.