La visite du pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika, dans la wilaya de Blida a �t� effectu�e sans qu�une grande partie de la presse nationale n�y soit convi�e. Cette sortie a �t� timidement annonc�e lundi en fin d�apr�s-midi. Qu�y a-t-il derri�re cette �nouvelle politique� de la pr�sidence � ne pas faire trop de bruit sur les sorties de Bouteflika sur le terrain, � moins d�un an de la fin de son second mandat ? Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - Le pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika, a effectu� hier une visite d�inspection dans les wilayas de Blida et Alger, a-t-on appris de l�APS. Cette agence a �voqu� l�inauguration de plusieurs projets � caract�re socio�conomique dans les deux wilayas. La plupart des quotidiens nationaux n�ont pas �t� invit�s, cette fois-ci, � suivre le d�placement du pr�sident, les laissant ainsi se poser de nombreuses questions auxquelles ils n�ont pu trouver de r�ponses. Pourtant, il y a une semaine, les journalistes des diff�rents quotidiens nationaux ont �t� laiss�s, sans aucune difficult�, relier les diff�rentes �tapes du d�placement de Bouteflika dans la wilaya de Bouira, annonc� plusieurs jours � l�avance. Cette fois-ci, l�information a �t� timidement donn�e, au conditionnel, par certains quotidiens, sans qu�elle ne soit vraiment confirm�e par la pr�sidence. Cet inexplicable silence de la pr�sidence et des proches du pr�sident est-il li� � des raisons s�curitaires. Peut-�tre, diraient certains sans pour autant fournir de v�ritables explications. L�attentat kamikaze avort� contre le pr�sident, le 6 septembre 2007 � Batna, serait-il � l�origine du changement dans l�attitude du premier magistrat du pays ? Mais depuis cet attentat, Bouteflika a effectu� plusieurs sorties sur le terrain et la presse a toujours �t� inform�e � l�avance et invit�e sans qu�il y ait le moindre probl�me, feront remarquer les observateurs de la sc�ne politique nationale. Cela laisserait dire que l�attitude de la pr�sidence r�pond � d�autres consid�rations inavou�es. L�homme qui aimait que la presse parle de lui, relate �les progr�s enregistr�s par l�Alg�rie� depuis son arriv�e au pouvoir en 1999, a-t-il d�cid� de jouer la discr�tion ? Son aveu d��chec de la politique men�e jusque-l� par son gouvernement, concernant l�investissement �tranger en Alg�rie, serait-il � l�origine de la distance prise par Bouteflika vis-�-vis de cette presse, jug�e trop critique � son �gard, notamment envers son projet de r�conciliation nationale ? Parall�lement � ces d�clarations, ce dernier continue toutefois d�effectuer des visites de travail et d�inspection � travers le pays, promettant � chaque fois de nouvelles enveloppes financi�res cons�quentes pour encourager le d�veloppement local. Pendant ce temps, tous les regards demeurent braqu�s sur l�annonce de la date de la r�vision constitutionnelle, conditionnant une probable candidature pour un troisi�me mandat du premier magistrat du pays. Bouteflika ne se comporterait- il pas dans ce cas comme un pr�sident en pr�campagne �lectorale pour tenter d�arracher un nouveau mandat, pouvant lui permettre de �rectifier le tir� et �corriger les erreurs du pass�? L��lection pr�sidentielle est pr�vue pour avril 2009. De nombreux secteurs accusent des retards �normes et la crise sociale s�amplifie de jour en jour. Les rapports �tablis par les organisations internationales sont souvent tr�s critiques vis-�-vis de notre pays, concernant notamment les questions de la libert� d�expression et les droits de l�homme. Seraient-ce toutes ces raisons qui contraindraient Bouteflika � choisir ses interlocuteurs, dans le milieu de la presse nationale, pour �puiser ce qui reste de son second mandat sans qu�il y ait la moindre critique � son �gard. De l�autre c�t�, le verrouillage op�r� sur l�acc�s � l�information ferait le reste. Dans ce climat de tension sociale, d��chec de toute une strat�gie du d�veloppement men�e par des personnes qu�il a lui-m�me choisies, le pr�sident Bouteflika ressemble � un homme qui voudrait v�rifier si un troisi�me mandat m�riterait d��tre accompli. Consid�r�e comme t�moin g�nant de tout ce qui se d�roule, la presse semble subir une mise � l��cart pour une �lection pr�sidentielle sans bruit.