La r�cup�ration des d�chets ferreux s�est transform�e, pour ses animateurs, en v�ritable Eldorado. Le produit est issu des collectes de ferraille ou des vols de c�bles t�l�phoniques, rails de chemin de fer, couvertures de bouches d��gout. L�activit� est vou�e � une anarchie sans pr�c�dent. Elle avait permis � 10 pr�tendus op�rateurs, connus sur la place publique d�Annaba, d�amasser des richesses sans �tre inqui�t�s. R�v�l�e en 2002, cette affaire avait mis au jour un pr�judice de plusieurs milliards de dinars, de vraies fausses franchises fiscales et de fausses exportations. Nomm�ment cit�s, les 10 g�rants des soci�t�s de r�cup�ration agissaient sous des pr�te-noms, alors que l�adresse des soci�t�s en question �tait fictive. Actuellement, les animateurs de ce secteur affirment que leur activit� de r�cup�ration de d�chets ferreux est synonyme de mine aurif�re. Selon des sources proches des services des douanes et des imp�ts, ces animateurs, qui roulent carrosse, n'affichent plus leur vrai chiffre d�affaires annuel. Ils s�adonneraient �galement au blanchiment d�argent, en appliquant divers subterfuges, dont des investissements dans le secteur de l�immobilier. Entre-temps, faute d�investissements dans la transformation, les r�gions de l�est du pays se vident de d�chets ferreux. Ils sont quotidiennement charg�s sur des navires � fort tonnage, nombreux � se positionner en rade � proximit� du port d�Annaba. Ces derniers mois, la bataille pour s�arroger le droit de disposer d�un des postes de chargement, ou m�me des deux existants sur le quai sud, fait rage. Elle oppose des �ferrailleurs � influents � ceux dits sans envergure. Chaque jour, un carrousel impressionnant de poids lourds d�versant leurs cargaisons est visible. D�o� cette impression unanime que l�entreprise charg�e de la gestion du port est soumise � un si�ge en r�gle. Tous les moyens sont bons pour tenter de b�n�ficier d�un passe-droit � l�effet de permettre aux navires d�accoster et de charger rapidement. D�autres op�rateurs se sont fix�s pour objectif de contraindre les responsables du port � leur d�signer d�autres postes de chargement des d�chets ferreux. Alors que les quartiers et cit�s � proximit� du port sont confront�s � une pollution de leur environnement, les sp�cialistes de la r�cup�ration se frottent les mains apr�s v�rification de leurs comptes bancaires en Alg�rie et � l��tranger. Il y a ceux qui crient au loup, parce que surpris en infraction. C�est le cas de cette soci�t� turque du fer, l'Alg�ro-Turque du fer (ATF), dont le si�ge est � Annaba. Son g�rant, un �tranger, arabe isra�lien, jouissant de la nationalit� fran�aise, ne cesse de pr�tendre �tre victime �d�une cabale mont�e de toutes pi�ces par la mafia du fer�. Ce que d�ment cat�goriquement M. Messikh, directeur des imp�ts de la wilaya d�Annaba. Notamment sur la question fiscale. �Cette soci�t� active le plus normalement du monde. A la suite de poursuites judiciaires que nous avons engag�es pour une infraction qu�elle a commise, ATF avait �t� condamn�e � payer 1,93 milliard de dinars. Ce qu�a tent� de contester le g�rant. Il s�est adress� aux plus hautes institutions judiciaires du pays dont le Conseil d�Etat. Toutes ont confirm� le bien-fond�, dans la forme et dans le fond, de la condamnation initiale. Maintenant, si ce g�rant a eu gain de cause sur le plan p�nal, grand bien lui fasse. En ce qui nous concerne, nous avons �tabli un �ch�ancier de paiement. Il doit le respecter � raison d�un paiement de 20 millions de dinars par an. C�est ce qu�il est en train de faire. Au 31 d�cembre 2008, il devra apurer sa dette envers le Tr�sor public alg�rien.� Hormis cette affaire qui a permis aux imp�ts d�Annaba de r�cup�rer par voie de justice leurs droits, l�activit� est entour�e d�un flou juridique. Ce dernier rend difficile la lutte contre l�anarchie g�n�ralis�e dans la r�cup�ration des d�chets ferreux. La complicit� de certains repr�sentants d�institutions de l�Etat, infiltr�es par les ferrailleurs, est largement visible dans ce qui ressemble � un vrai pactole au quotidien. �Il est urgent d�en finir avec le climat d�l�t�re de suspicion qui handicape cette activit�, ont estim� des responsables � diff�rents niveaux de l�administration de l�Etat. Entre-temps, la mise � sac se poursuit toujours. Tant et si bien que les d�linquants s�y sont mis. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu�Alg�rie T�l�com n�ait � enregistrer un vol de plusieurs de ses c�bles, l�APC des couvertures de bouches d��gout et regards, la SNTF d�importantes longueurs de rails. Les services de s�curit� semblent impuissants face � ce ph�nom�ne. �Pourtant, il suffirait de qualifier de receleurs les ferrailleurs qui acqui�rent ces produits vol�s, facilement identifiables, et de les condamner conform�ment � la loi. Et surtout que certains ne se fassent pas les porte-parole des ferrailleurs�, ont affirm� de nombreux citoyens victimes de la coupure de leur num�ro de t�l�phone et internet.