Le sauvetage des banques am�ricaines est finalement assur� gr�ce au plan soumis hier au vote du Congr�s. Et cela au moment o� la nationalisation, en guise de bou�e de sauvetage, a �t� d�cid�e pour plusieurs banques europ�ennes. Le Congr�s am�ricain devait voter hier sur un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars. Le texte de loi devait �tre pr�sent� hier lundi pour adoption � la Chambre des repr�sentants et ensuite au S�nat dans l'apr�smidi. Une d�cision tr�s attendue, cens�e aider � juguler la crise financi�re internationale. A l'issue d'une semaine d'�pres n�gociations, les chefs de file du Congr�s et l'administration du pr�sident George W. Bush sont parvenus � un compromis dimanche sur les dispositions du plan de sauvetage destin� � renflouer le secteur bancaire. Du c�t� r�publicain, on avait vu d'un mauvais �il cette main de l'Etat soutenir Wall Street. Les d�mocrates, majoritaires au Congr�s, soulignent que le projet de loi, de plus d'une centaine de pages, am�liore le texte original de trois pages pr�sent� par la Maison Blanche. �Ce n'est pas la rescousse de Wall Street (...) c'est un message pour dire � Wall Street que la f�te est termin�e �, a d�clar� la pr�sidente de la Chambre, la d�mocrate Nancy Pelosi. Le secr�taire am�ricain au Tr�sor Henry Paulson s'est f�licit� dimanche de l'accord obtenu au Congr�s, affirmant que �ce projet fournit les outils n�cessaires pour d�ployer jusqu'� 700 milliards de dollars et r�pondre aux besoins urgents de notre syst�me financier�. De son c�t�, le pr�sident am�ricain a exhort� le Congr�s � adopter rapidement ce plan m�me s�il a averti que cela ne r�glerait pas toutes les difficult�s de l'�conomie am�ricaine. Si le texte est adopt� d�s le d�but de la semaine, les autorit�s et le Congr�s am�ricain seront parvenus � forger, en une semaine, une intervention massive de l'Etat dans le secteur priv�, sans pr�c�dent dans l'histoire am�ricaine et � six semaines d'une �lection pr�sidentielle. Et ce alors que les autorit�s am�ricaines ont annonc� hier le rachat de la banque Wachovia par Citigroup, qui absorbera jusqu'� 42 milliards de dettes de la banque de Charlotte (Caroline du Nord, sud-est). Un vent de nationalisations et de rachats en Europe Mais depuis dimanche, les annonces de nationalisations et de rachats se multiplient, notamment en Europe. La banque britannique Bradford & Bingley va �tre nationalis�e, c�dant ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander pour 612 millions de livres (773 millions d'euros) et ses 20 milliards de livres de d�p�ts ont �t� transf�r�s � sa filiale britannique Abbey. Au Royaume-Uni, c'est la quatri�me institution qui se retrouve le dos au mur cette ann�e, apr�s Northern Rock, Alliance & Leicester et HBOS, qui va �tre achet�e par sa rivale Lloyds TSB. Dimanche soir, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont annonc� � l'issue d'une r�union de crise la nationalisation partielle de Fortis en apportant 11,2 milliards d'euros, dans le cadre d�une recapitalisation de 30 milliards d�euros. Au Danemark, la banque Roskilde Bank a �t� rachet�e par trois instituts financiers et Bonus Bank par Vestjysk Bank qui fusionne avec un autre institut r�gional. La banque allemande Hypo Real Estate (HRE) a d�croch� in extremis une ligne de cr�dit de �plusieurs milliards d'euros� aupr�s d'un consortium de banques allemandes qui lui permet d'�viter la faillite. L'Etat belge est pr�t � soutenir �galement la banque francobelge Dexia, comme il l'a fait avec Fortis, en cas de difficult�s, a indiqu� hier le ministre belge des Finances Didier Reynders, alors que le cours en Bourse de Dexia chutait de plus de 29%. Les places boursi�res en baisse La Banque centrale europ�enne (BCE) a allou� hier 120 milliards d'euros aux banques de la zone euro dans le cadre d'une op�ration sp�ciale visant � soulager les tensions sur les march�s mon�taires. Dans ce contexte, les trois principales places boursi�res europ�ennes, Paris, Londres et Francfort, �voluaient en forte baisse hier matin. A 7h55 GMT, le Footsie c�dait 2,22% � Londres, le Dax abandonnait 2,31% � Francfort, et le CAC 40 l�chait 3,11% � Paris. Les valeurs bancaires �taient particuli�rement chahut�es. En Asie, les Bourses �taient circonspectes sur l'efficacit� du plan am�ricain pour enrayer la pire crise financi�re depuis les ann�es 1930. La Bourse de Tokyo a perdu 1,26% et celle de Hong Kong 4,3%.
AU LENDEMAIN DE L�ACCORD AU CONGR�S AM�RICAIN Les cours du p�trole en baisse de 3 dollars hier Les cours du p�trole ont ouvert la semaine en baisse de plus de 3 dollars lundi matin en raison de craintes sur la demande amplifi�e par l'extension de la crise am�ricaine � l'Europe et le d�part des investisseurs du march� p�trolier. De fait, l'accord annonc� au Congr�s am�ricain concernant le plan de sauvetage des banques n'ayant pas r�ussi � r�instaurer le climat de confiance esp�r�. A Londres, le baril de p�trole Brent pour livraison en novembre reculait de 3,39 dollars � 103,50 dollars en milieu de matin�e, apr�s une br�ve incursion sous la barre des 100 dollars en d�but d'�changes, o� il est tomb� jusqu'� 99,51 dollars. A New York, le prix du baril de light sweet crude pour livraison en novembre perdait 3,29 dollars � 100,25 dollars le baril. Pour les analystes, les perspectives de consommation mondiale de p�trole se sont encore assombries hier, quand le march� a pris conscience que la crise financi�re am�ricaine mena�ait d�sormais le c�ur de l'Europe conduisant � la nationalisation de plusieurs banques. Face � cette d�ferlante de mauvaises nouvelles, la perspective d'un accord imminent sur le plan am�ricain de sauvetage du secteur financier n'a pas suffi � rassurer le march�, rel�vent-ils. Dans ce contexte de grande frilosit� et de rapatriement en urgence de capitaux, le d�part des investisseurs du march� p�trolier se poursuit. La valeur du dollar pesait �galement sur les prix hier matin : vers 10h00 GMT, l'euro c�dait nettement du terrain face au billet vert, � 1,4357 dollar contre 1,4613 dollar vendredi vers 21h00 GMT. Or, le regain du dollar d�courage les acquisitions de mati�res premi�res en dollar, car il �rode le pouvoir d'achat des investisseurs.