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KIOSQUE ARABE
Troubles, harc�lements et condamnations Par Ahmed Halli [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 11 - 2008

Voici deux cas de harc�lement sexuel survenus dans deux pays diff�rents mais tr�s ressemblants, avec des cons�quences diff�rentes mais conformes aux logiques locales. En Egypte, une jeune cin�aste, Noha Rachid Salah, d�pose une plainte contre un chauffeur. Ce dernier est condamn� � une peine de trois ans fermes. La plaignante a �t� elle-m�me surprise par sa propre audace et par l'issue du proc�s. En Alg�rie, elles sont deux fonctionnaires � d�poser une plainte pour harc�lement contre un sup�rieur hi�rarchique.
Ce sont les plaignantes qui �copent de six mois de prison, ce qui vaut prorogation de permis de harceler � tous les m�les des administrations ou des usines. Deux proc�s impliquant des femmes, deux verdicts r�solument oppos�s montrant tout le chemin qui reste � parcourir. L'Egyptienne qui a gagn� a d�couvert en m�me temps qu'elle avait acquis droit de cit� dans le Guiness des records. C'est la premi�re fois qu'un proc�s de ce genre a lieu en Egypte o� le harc�lement sur les lieux du travail et dans la rue est un ph�nom�ne courant. Il tendrait m�me � se transformer en tradition puisque des groupes de jeunes se livrent � des harc�lements, souvent tr�s pouss�s, contre les femmes dans les espaces publics. Ces incidents, r�guli�rement rapport�s par la presse, sont rarement suivis de lourdes condamnations. Le cas de Noha est donc une premi�re dans une soci�t� o� la femme ne doit pas attirer l'attention m�me quand elle est agress�e. Enferm�e dans un carcan religieux de plus en plus �troit, la femme est rendue responsable des attentats sexuels commis contre elle par la m�le engeance. La condamnation d'un homme pour harc�lement, mot pudique pour d�signer souvent des gestes plus significatifs, peut marquer un sursaut. La justice �gyptienne, r�guli�rement montr�e du doigt, a rendu une sentence exemplaire dans une affaire exemplaire, quoique tr�s banalis�e. Mais, pour une femme reconnue victime que la justice n'a pas culpabilis�e, combien d'autres ont subi des voies de fait, avec l'opprobre en plus ? C'est sur cette Egypte qu'il ne reconna�t plus que le chroniqueur du magazine Elaph, Khaled Mountassar, jette un regard d�sabus�. Chez son coiffeur, il entend l'�ternel discours stigmatisant les femmes : �La fille qui ne porte pas le hidjab m�rite ce qui lui arrive lorsqu'elle est harcel�e, voire viol�e. C'est elle qui sort dans la rue sans respecter les prescriptions divines.� Ainsi proclame le manieur de ciseaux � couper les cheveux en quatre et � tron�onner les corps f�minins, non envelopp�s dans l'habit de la Charia. �Pourtant, r�plique Khaled Mountassar en son for int�rieur (1), ce ph�nom�ne de harc�lement collectif n'existait pas dans les ann�es soixante et au d�but des ann�es soixante-dix, lorsque les jeunes filles portaient des minijupes. Pourquoi cherchons-nous toujours des excuses au crime en accusant la victime ? Aujourd'hui, nous sommes dans un tel �tat de d�cadence que nous somme revenus � l'�poque de la femme-proie, la femme-permise. L'homme est ce m�le qui ne se contr�le plus � la vue du moindre lambeau de chair, de la plus petite m�che de cheveu per�ant sous l'�charpe. Il en a l'eau � la bouche, tombe alors en p�moison et se r�pand sur l'asphalte de la rue�. Oui, il faut � tout prix prot�ger l'homme des troubles que peuvent provoquer certains app�ts f�minins m�me si l'imagination peut transpercer les enveloppes les plus imperm�ables. Avec son ironie habituelle, Khaled Mountassar s'arr�te � cette fetwa �mise par un imam d'Egypte qui a oubli�, pour une fois, les femmes. Cette fetwa met, en effet, en garde les hommes contre les chemises demimanches. Cet habit doit �tre aussi boutonn� jusqu'au col afin de ne pas laisser voir les poils de la poitrine, � la mani�re de Rochdi Abaza et de Ahmed Ramzi (2). Tout ceci pour ne pas susciter d'�lans libidineux chez les femmes, nous dit notre confr�re, par ailleurs chef de la rubrique sexologie du magazine. �Pourquoi ne pas contraindre les hommes � porter le niqab, comme les femmes. Nous pourrions ainsi vivre �trangers les uns aux autres dans des linceuls noirs, pour satisfaire notre imam et son parti hors normes�, conclut Khaled Mounstassar. C'est la vision que pourrait bient�t nous offrir le cin�ma �gyptien avec la censure de plus en plus aiguis�e qui guette certains r�alisateurs comme In�s Degha�di. Elle est accus�e notamment de montrer au cin�ma ce que les Egyptiens font dans la vie courante. Elle s'ent�te � penser que ses compatriotes accepteront un jour de voir leur vie intime sur grand �cran. Pour l'instant, ils veulent �tre seulement acteurs enthousiastes, voire furieux, de sc�nes d'int�rieur mais hors cam�ras. En Alg�rie, et pour en revenir � ces affaires de harc�lement, le message adress� � tous les ronds de cuir, amateurs d'embuscades de couloirs, fait l'effet d'un puissant stimulant. Les harceleurs vont se sentir aussi ragaillardis qu'un d�put� voyeur qui vient d'assister en direct au viol de sa constitution. Que dire aussi du regard de la soci�t� ? Tout le monde se plaint du fait que les femmes doivent se pr�parer � un parcours du combattant lorsqu'elles s'aventurent dans les rues de certaines villes. Au d�but, ils ont voulu nous faire croire que si les femmes sont ainsi agress�es, c'est parce qu'elles portent des tenues provocantes. Dociles et soumis � la volont� divine, telle que nous l'expliquent Karadhaoui et consorts, nous avons supprim� la cause du mal. Les cheveux, source de fitna foudroyante, les chevilles, les poignets qui font saliver, pour ne pas dire autre chose, ont �t� chastement recouverts. Le r�sultat est le m�me, il suffit juste de tendre l'oreille pour entendre les r�flexions salaces et les projets caress�s � haute voix par des machos � la petite t�te. C'est ainsi que se comporte la g�n�ration de la Sahwa, messieurs les bien-pensants. Vous parlez de g�n�ration de l'�veil mais sans pr�ciser de quel genre d'�veil il s'agit. Avec un rien de lucidit�, vous pourriez voir que cette jeunesse de l'�veil est la m�me qui a trouv� le moyen de s'octroyer deux ou trois pauses par jour pour cause de pri�re. C'est aussi la m�me qui se dirige en processions le vendredi vers les mosqu�es � la mode, un tapis de pri�re sur l'�paule. Et pour entendre l'�ternel sermon sur la femme, ce diable tentateur, qui s'�vertue � hanter nos fantasmes les plus secrets. Pour vous donner une id�e de la profondeur du gouffre, voici des statistiques qu'on ne vous a pas propos�es lors du dernier Salon du livre d'Alger : Isra�l traduit annuellement vers l'h�breu 15 000 ouvrages environ. Tous les Etats arabes r�unis n'en traduisent que 330 en une ann�e. Autres donn�es : tous les ouvrages �trangers traduits en arabe depuis Al-Ma'moun, successeur du fameux Haroun Al-Rachid, repr�sentent quatre ann�es de traduction chez les Isra�liens. C'est celle-l� la v�ritable arme fatale de l'Etat sioniste, et ni la bombe iranienne ni l'alliance tactique du Hamas et du Hezbollah n'y peuvent rien.
A. H.
(1) Allez donc d�battre de tels sujets avec votre coiffeur au moment o� il brandit ciseaux et rasoir ! Vous verrez qu'il vaut mieux acquiescer, voire se taire plut�t que de se risquer � contredire son coiffeur. Et � ce niveau-l�, chacun de vos contradicteurs est un coiffeur en puissance qui peut m�me vous raser gratis. (2) Acteurs des ann�es fastes du cin�ma �gyptien, � l'�poque o� il ne fallait pas �tre Obama pour oser embrasser sa femme en public. Aujourd'hui, les sc�nes de s�duction de Rochdi Abaza ne passeraient pas le premier niveau de censure. Tout ceci gr�ce � la Sahwa bien s�r.


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