Deux ans apr�s le drame qui a mis en �moi toute la population de Bouhanek, dans la commune de Mansourah, les mis en cause ont comparu devant la cour d�assises de Tlemcen. Ils sont quatre � �tre poursuivis pour le motif d�inculpation, meurtre avec pr�m�ditation et guet-apens. Cette affaire, au-del� de son aspect dramatique, reste unique dans les affaires criminelles trait�es par la justice. Elle a fait couler beaucoup d�encre et fait l�objet d�un suivi particulier de l�opinion publique � Tlemcen, et pour cause, le mobile de ce crime reste inconnu � ce jour et l�instruction a dur� plus de deux ans avant son renvoi devant la cour d�assises. Un bref rappel des faits : le 7 octobre 2006, aux environs de 21h30, Mohamed Merouane, un jeune lyc�en de 19 ans, mortellement bless�, succombe sur la table d�op�ration � l�h�pital. Au cours de son �vacuation au service des urgences, Merouane r�ussit malgr� ses profondes blessures, � parler. Il prononcera un nom avant de sombrer dans le coma, il ne se r�veillera plus, il rendra l��me dans la nuit du 15e jour du mois de Ramadan de l�ann�e 2006. L�autopsie r�v�lera que la victime a re�u 15 coups de couteau dans diff�rentes parties du corps, et c�est ce d�tail macabre qui sera par la suite un �l�ment qui s�mera le doute au sein de la famille de la victime. A. Mohamed, un lyc�en de 19 ans au lendemain du drame, qui avoue �tre l�auteur du crime, mais la famille de la victime ne croit pas � cette th�se et adressera plusieurs requ�tes au juge d�instruction pour un compl�ment d�enqu�te. Cette d�marche de la partie civile s�explique par le fait que la victime �tait de forte corpulence et de surcro�t sportive (un judoka de 1,80 m de taille et de 75 kg) et que les 15 coups de couteau n��taient pas l��uvre d�une seule personne. Le doute s�installe et un v�ritable bras de fer oppose la partie civile � l�instance judiciaire. Lors de la reconstitution du crime, c�est le coup de th��tre A. M. revient sur ses aveux et nie �tre l�auteur des faits et donne le nom de Z. Y., 30 ans, et exer�ant comme agent de s�curit� � l�universit�. Ce dernier est arr�t� le 24 juin 2007. Pour la famille de la victime, le v�ritable parcours du combattant commence alors. Le tribunal de Remchi est saisi de l�affaire et inculpe deux autres personnes : R. M. 49 ans, surnomm� �El djoundi�, et G. Z., 40 ans, ces quatre mis en cause habitent le m�me quartier et feront l�objet du m�me chef d�inculpation : meurtre avec pr�m�ditation et guet-apens. L�affaire est ainsi renvoy�e au tribunal criminel de Tlemcen. Le samedi 8 novembre, les quatre inculp�s sont dans le box des accus�s. Il est 10 h, la cour s�annonce, suivie d�un grand silence, le greffier commence la lecture des faits, certains d�tails donnent froid dans le dos. Le premier � �tre appel� � la barre est A. M., le plus jeune des coinculp�s, et qui joue sa vie devant la cour d�assises. Lui aussi lyc�en, il avait 19 ans au moment des faits aujourd�hui, il semble �tre ailleurs. Le pr�sident de la Cour le rassure en lui demandant de prendre tout son temps pour r�pondre aux questions qui lui sont pos�es. Il commence par narrer les faits au moment du proc�s et, il dira qu�il �tait menac� et avait re�u des garanties en �change de son silence. Ce qui fera dire au pr�sident �il faut vraiment �tre inconscient ou ne pas jouir de ses facult�s mentales pour s�accuser d�un tel crime quand on est innocent �. Le pr�venu reste impassible devant cette remarque, ce qui ne joue pas en sa faveur. Tout au long de son audience, ce lyc�en, qui devrait �tre aujourd�hui � l�universit� ainsi que le d�funt, qui �tait aussi son camarade de classe, a donn� l�impression d��tre seul face � son destin. Au bout d�une heure, il regagnera le banc des accus�s. C�est ensuite le tour de Z. Y. qui a �t� d�sign� comme l�auteur du crime par A. M. Ce dernier avait d�clar� � la Cour que Z. Y. avait frapp� la victime de trois coups de couteau et l�avait accueillie ensuite chez lui pour changer ses habits tach�s de sang. A. M. dira m�me qu�il avait demand� � Z. Y. de transporter le bless� � l�h�pital, mais ce dernier refusa en lui r�pondant que la blessure n��tait pas aussi grave. Devant les juges, Z. Y. rejettera en bloc ces accusations et affirme ne pas conna�tre la victime. Les deux autres accus�s ne reconna�tront pas les faits et affirment n��tre au courant de rien. Les avocats de la partie civile ont, dans leur plaidoirie, insist� sur le fait que ce crime n�est pas l��uvre d�une seule personne. Mes Barkat et Hadji ont reconstitu� la gen�se du crime pr�m�dit� et pr�par� de longue date et ex�cut� selon le sc�nario mis en place par les pr�venus. Selon les avocats de la partie civile, l�implication de Z. Y. ne fait pas l�ombre d�un doute et se posent la question sur de faux t�moins absents � l�audience. Le b�tonnier Me Hammadi, plaidant la cause de la partie civile, fera remarquer � la cour le manque de professionnalisme des uns lors de l�enqu�te, et dira : �La chose la plus �l�mentaire est de pr�server les empreintes digitales sur l�arme du crime et de faire analyser le sang, car cela aurait pu r�v�ler la pr�sence d�un autre sang que celui de la victime�, dira-t-il. S�agissant de la proc�dure, le b�tonnier parle de non-respect de la Constitution et des droits de l�homme. Les avocats de la d�fense ont tent� de justement je disculper leur client en axant leurs plaidoiries sur le manque de preuves. Tard dans la nuit, le verdict tombe, trois des inculp�s sont acquitt�s, et seul A.M. est reconnu coupable et �cope de 20 ans de prison ferme. L�univers s��croule pour ce lyc�en et c�est aussi la d�ception totale pour la famille de la victime. Ce proc�s tant attendu, au-del� du jugement n�a rien r�v�l�, le mobile du crime reste une �nigme. La question qui se pose : A. M. a-t-il agi seul en sachant que la victime a re�u� 15 coups de couteau. La partie civile a introduit un pourvoi en cassation, l�affaire Merouane n�est pas close�