Sa�d Sadi, le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), n�est pas homme politique � �prouver une tendresse � l��gard d�un pouvoir qui tord le cou au principe de l�alternance en ordonnant ses fun�railles aujourd�hui au palais des Nations � Alger. Pour lui, la r�vision de la Constitution est �un holdup �, une �constitutionnalisation de la tribalisation du pouvoir�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Aussi, c�est un refus net et cat�gorique que son parti oppose � cette r�vision constitutionnelle. Un refus qui s�exprimera aujourd�hui par un vote contre. Le boycott, qui aurait pu convenir comme expression de refus, a �t� �vacu�, tant, selon Sa�d Sadi, il pourrait, chez certains, �tre interpr�t� comme une attitude de d�mission. L�argument justifiant ce rejet de la r�vision constitutionnel y coule abondant, que ce soit dans le fond que par rapport � la forme. De prime abord, le pr�sident du RCD rel�ve qu�il n�est pas dans la pr�rogative du Parlement de se prononcer sur les amendements constitutionnels propos�s et, en le faisant, il commettra une forfaiture. Ceci parce que, contrairement � ce que le pouvoir ass�ne comme consid�rants, la r�vision constitutionnelle attente bel et bien et de fa�on flagrante aux �quilibres des pouvoirs. �Les amendements propos�s remettent en cause les �quilibres formels des pouvoirs pour consacrer la personnalisation du r�gime dont le pire des avatars est l�officialisation de la tribalisation de l�Etat.� Sa�d Sadi, qui a qualifi� Ahmed Ouyahia d�intermittent de la chefferie du gouvernement, apr�s avoir rappel� qu�il a d�fendu en 1996 le principe de la limitation des mandats de la m�me mani�re qu�il le fait aujourd�hui pour l�abolition de ce principe, a soulign� que �le Premier ministre ne sera qu�un chef de cabinet, ne jouissant d�aucune pr�rogative, contrairement au chef du gouvernement qui jouissait de certaines pr�rogatives�. Mais il n�y a pas que l�asservissement de l�ex�cutif qui fait ainsi r�agir le pr�sident du RCD. Il y a �galement ce qu�il a qualifi� de d�tournement du patrimoine symbolique de la nation. �La confiscation et l�asservissement de l�ex�cutif sont adoss�s au d�tournement du patrimoine symbolique de l�Etat. Plus que partout ailleurs, l�ordre colonial a commis en Alg�rie d�innombrables crimes qui le condamnent irr�m�diablement au regard des hommes et de l�Histoire. Le moment de v�rit� est arriv�. Le mensonge d�Etat, qui a falsifi� donn�es chiffr�es et �v�nements historiques, est � l�origine de l�impasse � l�alg�rienne. Ceux qui commettent le sacril�ge de l�inflation des faux moudjahidine et des victimes de la guerre n�ont pour unique souci que la Constitution et l��largissement des client�les qui l�gitiment un syst�me de pr�dation�, a affirm� Sa�d Sadi. Et, sur cette question de la m�moire et du patrimoine historique, Sa�d Sadi apporte, au pouvoir, la contradiction, preuve � l�appui. Sa�d Sadi a cit� le cas de la famille du chahid Si Lakhdar de la Wilaya IV spoli�e de ses biens par un �agent actif� des services fran�ais, Taher Lembarek, en l�occurrence, dont la qualit� d�agent actif est attest�e par des documents datant de 1959 remis � la presse par le pr�sident du RCD. Par cette illustration, outre la d�nonciation de la grave injustice, le pr�sident du RCD signifie que le pouvoir n�est pas v�ritablement int�ress� par la protection de la m�moire et du patrimoine historique. �De tels cas ne sont pas isol�s. Ils renseignent sur la nature d�une bonne partie de la base sociale du r�gime en place. Le triptyque d�tournement de la m�moire, d�tournement de la volont� populaire, d�tournement de la richesse nationale se v�rifie quotidiennement. � A l�occasion, Sa�d Sadi a fait part de la destitution ill�gale du P/APC de Berriane, le jour m�me o� Yazid Zerhouni s�est rendu chez la famille du maire RCD de Timezrit, assassin� par les terroristes. Sa�d Sadi, qui a inform� qu�une plainte allait �tre d�pos�e, a estim� que c�est l� �une d�clinaison locale par anticipation de la r�vision constitutionnelle �. Par ailleurs, s�il qualifie la r�vision constitutionnelle de putsch, Sa�d Sadi ne se g�ne pas pour nommer ses auteurs : le clan d�Oudjda. �Les adversaires de l�Etat d�mocratique et social de Novembre et de la Soummam qui ont organis� le putsch de l��t� 1962, consolid� par celui du 19 juin 1965, s�imposent une nouvelle fois par un coup de force constitutionnel. � Le pr�sident du RCD a inform� �galement que la proposition de vote � bulletin secret a �t� rejet�e. S. A. I. Pr�sidentielle d�avril 2009 Interrog� sur la vell�it� qui lui est pr�t�e de se porter candidat � la pr�sidentielle de 2009, Sa�d Sadi dira : �Il n�est pas question pour nous de nous pr�senter s�il n�y a pas d�observation internationale de qualit� et massive qui disqualifiera totalement l�administration. �