C�est un mois de novembre particuli�rement agit� que l�Eniem, fleuron de l�industrie de l��lectrom�nager en Alg�rie, aura v�cu. Pourtant, tout indiquait que les voyants �taient finalement revenus au vert apr�s qu�il e�t �t� annonc�, en septembre dernier, que l�Eniem avait d�finitivement �chapp� au spectre de la privatisation �sauvage � que les travailleurs redoutaient. Apr�s avoir longtemps vogu� en eaux troubles, voil� donc que son P-dg, M. Yadad�ne, annonce que l�Eniem pr�voit de r�aliser, pour l�exercice en voie de s�achever un chiffre d�affaires estim� � 5,4 milliards de dinars, soit une hausse de 18,15% par rapport au chiffre d�affaires de l�exercice pr�c�dent. Un chiffre qui, pour certains cadres ne faisant plus partie de l�entreprise, rappelle les �bons crus� d�entre 2002 et 2004. Certes, ce chiffre est une belle �claircie qui, dans le sillage de la d�cision de l�Etat de faire de l�Eniem une des entreprises d�sormais non privatisables, redonne de l�espoir aux travailleurs. Mais au regard du poids de la dette que tra�ne l�entreprise, l�embellie est vite relativis�e. En effet, avec une dette que le P-dg estime � 16 milliards de dinars, avec tout ce qu�elle engendre quant � l��quilibre financier, ces 5,4 milliards de dinars de chiffre d�affaires n�ont suscit� qu�un relatif satisfecit, notamment aupr�s du personnel ayant �chapp� aux plans sociaux, �labor�s depuis la seconde moiti� des ann�es 1990 pour r�duire les effectifs de 5 000 � 2 500 aujourd�hui dans les ateliers de l�usine de Oued-A�ssi, dans la banlieue est de Tizi-Ouzou, et de ses filiales. �L�endettement de l�Eniem n�est gu�re l�effet d�un acte de gestion, mais la cons�quence d�une conjoncture�, �tait oblig� de rappeler le Pdg pour expliquer la descente aux enfers de son entreprise jusqu�� faire craindre le pire, notamment lorsque la privatisation escompt�e n�avait pas abouti. Depuis des ann�es, en effet, l�Eniem annihile les m�faits de cette dette, accentu�e par un d�couvert bancaire ayant d�pass� 13 milliards de dinars aujourd�hui, g�n�rant � chaque fin d�exercice des charges financi�res suppl�mentaires, jusqu�� d�passer la masse salariale de l�entreprise qui, elle, atteint presque le milliard de dinars. Ce sont, en grande partie, ces d�s�quilibres qui ont d�courag� les potentiels repreneurs ayant r�pondu � l�appel d�offres, pour la privatisation, lanc� par le minist�re de l�Industrie et de la Promotion des investissements, il y a pr�s d�une ann�e maintenant. La v�ritable �claircie, � l�Eniem on l�attend pour tr�s bient�t, peut-�tre au d�but de l�ann�e, lorsque les pouvoirs publics r�pondront enfin au v�u du P-dg qui, il y a pr�s de deux ans, donc bien avant que l�Etat d�clare l�Eniem non privatisable, pour �voquer la lancinante question concernant le traitement de la dette de son entreprise. Ce dernier pr�conisait : �Cela rel�ve, avant tout, de la responsabilit� de l�Etat, en sa qualit� de propri�taire et premier actionnaire.� Un effacement de la dette qui devrait donc intervenir dans le sillage de la d�cision de �non privatisation � de l�Eniem, que le secr�taire g�n�ral de l�UGTA a �t� charg� de signifier lors d�une visite, il y a quelques semaines. En attendant, le P-dg et son �quipe doivent faire preuve de beaucoup de doigt� pour g�rer les conflits qui minent l�entreprise depuis quelques semaines, avec des d�brayages qui ont valu aux travailleurs une revalorisation de leur salaire. Plus r�cemment encore, il y a eu la r�int�gration de trois agents ayant �t�, selon diverses sources, accus�s d��tre � l�origine de ces conflits