Pourquoi le pr�sident Bouteflika se pla�t-il � retarder l�annonce de sa candidature, alors qu�il ne subsiste d�sormais l�ombre du moindre doute sur son d�sir de se maintenir dans la haute fonction de l�Etat au-del� d�avril 2009 ? Il n�est certainement pas rattrap� par un quelconque doute ni oppress� par un handicap. Il attend seulement de faire la revue compl�te de ses potentiels li�vres. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le pr�sident Bouteflika et son clan vivent la hantise de devoir se r�signer � animer une campagne �lectorale des plus fades tant ce qu�elle aura int�ress� comme autres comp�titeurs aura plut�t le r�le de �majorettes� que de s�rieux rivaux. Auquel cas, il faut en convenir, l��lection pr�sidentielle souffrira de manque de cr�dibilit�. Et, � cent jours du rendez- vous avec l�urne, le clan pr�sidentiel ne voit rien pointer qui �viterait le sc�nario tant craint : une �lection orpheline de candidats de poids qui cr�dibiliseraient la reconduction de Bouteflika pour un troisi�me mandat � la magistrature supr�me. Jusque-l� en effet, seuls Moussa Touati et Fawzi Reba�ne se sont enthousiasm�s � se d�clarer partants pour l��lection pr�sidentielle. Louisa Hanoune, que les observateurs politiques cataloguent parmi les potentiels candidats, se pla�t � faire durer le suspense. Par ailleurs, dans l�univers partisan et le microcosme de personnalit�s nationales de poids, point de vell�it�s de candidatures manifestes. Cautionner la reconduction de Bouteflika est un r�le que les chefs de partis bien ancr�s et les personnalit�s � l�aura et aux comp�tences av�r�es refusent de jouer. Attitude fort raisonnable de leur part. Car, dans le cas contraire, ils tailleront consciemment dans leur chair, puisqu�il ne s�agira pas, en avril 2009, de comp�tition � proprement parler, d�s lors que le vainqueur est d�sign� d�avance. Ce refus de servir de caution � une ambition que Bouteflika et son clan ont clairement affich�e, � travers notamment le remodelage constitutionnel qu�ils ont op�r� le 12 novembre dernier, angoisse le clan pr�sidentiel. Ce dernier, conscient qu�il lui est quasiment impossible de r��diter le sc�nario de 2004, tente de faire croire qu�il se pourrait que Bouteflika renonce � postuler pour un troisi�me mandat cons�cutif. La rumeur court. Elle n�est pas du tout innocente. Elle est l��uvre du laboratoire o� op�rent les �g�ries du pr�sident. Une rumeur que le politologue Rachid Grim a admirablement analys�e et comment�e dans une contribution au journal El Watan dans sa livraison du mercredi 17 d�cembre. Cette rumeur, telle que nous l�a restitu�e R. Grim, s�articule autour de trois vecteurs : un Bouteflika qui voudrait par son abstention marquer l�histoire, un Bouteflika qui rechigne � gouverner en p�riode de crise et, enfin, un Bouteflika malade. Le politologue, d�cortiquant ces trois �l�ments de charpente qui soutient cette rumeur servie, conclut � une p�che aux li�vres mais surtout aux li�vres de qualit�. Concomitamment � cette rumeur, le ministre de l�Int�rieur, pour le m�me objectif de susciter des candidatures de qualit�, dit ne pas trouver d�inconv�nient � une observation internationale de l��lection pr�sidentielle. Le gouvernement, rappelons-le, a jusque-l� exclu le placement de l��lection sous une surveillance internationale, estimant que l�administration peut bien s�acquitter de la t�che. Mais toutes ces man�uvres qui s�orchestrent r�ussiront-elles � �viter � Bouteflika une �lection pire que celle qui l�a vu monter sur le tr�ne en 1999 ?