Par Hassane Zerrouky Que ce soit le parti Kadima de Mme Livni, les Travaillistes d�Ehud Barak ou le Likoud de Netanyahu, voire l�extr�me-droite d�Avigdor Lieberman, une chose est s�re, les Palestiniens ne seront pas � la f�te. Soutien occidental aidant, il suffit de rappeler que depuis 1967, tous les gouvernements qui ont dirig� Isra�l ont eu pour d�nominateur commun d�entraver toute solution visant � la cr�ation d�un Etat palestinien. Et les pr�textes n�ont pas manqu�. Jusqu�en 1987, bien avant la cr�ation du Hamas, Isra�l justifiait son refus de n�gocier avec l�OLP de Yasser Arafat sous le pr�texte qu�il s�agissait d�une organisation terroriste visant � jeter les Juifs � la mer. Avant d�avancer comme second pr�texte le refus de l�OLP de reconna�tre Isra�l. Et bien que cette organisation a d� renoncer � la lutte arm�e, puis de reconna�tre Isra�l, acceptant la cr�ation d�un Etat palestinien englobant la Cisjordanie et Ghaza avec J�rusalem-Est pour capitale, avant de signer les accords d�Oslo devant mettre un terme � une crise qui dure depuis 1948, l�OLP n�a pas �t� pay�e en retour. La colonisation des territoires palestiniens et de J�rusalem s�est poursuivie, la r�pression n�a pas cess�, les checks-points entravant la libre circulation des Palestiniens sur leur propre terre n�ont pas �t� lev�s. Sous Sharon, les infrastructures palestiniennes, financ�es en grande partie par l�UE, ont �t� d�truites. Ainsi en �tait-il, � titre d�exemple, de l�a�roport et du port de Ghaza. A quoi s�est ajout�e la construction du mur de s�paration avec � la cl� l�amputation de pans entiers de la Cisjordanie. Les concessions palestiniennes n�ont donn� aucun r�sultat significatif. En bref, au regard des objectifs que s�est fix�s l�OLP, le moins qu�on puisse dire est que le bilan aura �t� n�gatif. Pire, les Occidentaux, Etats-Unis en t�te, ont contraint Mahmoud Abbas � organiser des �lections l�gislatives en 2006 remport�es par le Hamas mais refus�es par Isra�l, l�Union europ�enne et les Etats-Unis : �Oui aux �lections � et �non aux r�sultats�, r�sumait cette politique hypocrite de l�Occident capitaliste � l�endroit des Palestiniens. Et de fait, par son geste, aux yeux des Palestiniens et des peuples arabes et maghr�bins, cet Occident, qui parle de d�mocratie et de droits de l�Homme, a d�cr�dibilis� l�id�e d�mocratique et de pluralisme politique. La raison invoqu�e : le Hamas refuse de reconna�tre Isra�l et les accords d�Oslo. Or, la r�ponse � la question de savoir pourquoi une majorit� de Palestiniens a vot� en faveur du parti de Khaled Mecha�l sautait aux yeux de n�importe quel observateur au fait de la r�alit� dans cette r�gion : Isra�l n�a respect� ni ses engagements, ni les accords d�Oslo, ni non plus la feuille de route adopt�e � Annapolis en novembre 2007. Qui plus est, il n�a donn� aucune suite � l�offre de paix arabe adopt�e � Beyrouth en 2002, � savoir le retrait isra�lien de tous les territoires occup�s, y compris le Golan syrien, en contrepartie d�une normalisation des relations avec Isra�l. Et pour couronner le tout, l�Occident a jou� des divisions interpalestiniennes ayant conduit le Hamas � prendre le pouvoir � Ghaza. Le Hamas, il est vrai, a jou� la carte du pire. Mais est-ce une raison de refuser tout dialogue avec ce mouvement, de le diaboliser � l�extr�me comme �tant une menace pour la paix au Proche-Orient, alors qu�avant la guerre de Ghaza, ce parti ne repr�sentait pas plus de 30 % de l�opinion palestinienne ! Reste que quel que soit le vainqueur des �lections isra�liennes, il n��chappera pas � cette r�alit� incontournable : tant que les Palestiniens n�auront pas leur Etat, avec J�rusalem-Est pour capitale, le Proche-Orient restera une poudri�re.