�L�organisation communautaire en Alg�rie� a �t� le th�me central du 6e colloque national de sociologie ouvert hier � la facult� de Bouzar�ah, � Alger. Comme dans tous les pays du monde o� le ph�nom�ne est plus ou moins visible, l�Alg�rie d�aujourd�hui n��chappe pas � la persistance des formes communautaires et d�organisation sociale traditionnelle (arouch, tribus, touiza, azzaba�). Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - Pour Rachid Hamadouche, sociologue et professeur � l�universit� d�Alger, �le poids du communautarisme a toujours exist� mais sous un habit moderne�. �La modernit� n�affaiblit pas les communaut�s et les liens sociaux mais les modifie sans les faire totalement dispara�tre �, poursuit-il. Il s�agit donc d�un �tat de �rel�chement des r�flexes traditionnels susceptibles de ressurgir en de multiples occasions�. Les �v�nements qui ont secou� derni�rement la r�gion de Gharda�a opposant des communaut�s distinctes et les luttes tribales qui surviennent sporadiquement dans le fin fond de la steppe alg�rienne expliquent cette approche de r�surgence du traditionnel. En termes plus simples, Rachid Hamadouche r�sume cette situation par l�exemple du �jeune Alg�rien d�aujourd�hui qui a le r�flexe �traditionnel� de demander l�avis de son environnement familial avant de se marier�. Si pour certains, la persistance des formes d�organisation communautaire dans les soci�t�s contemporaines pourrait �tre consid�r�e comme un archa�sme, un obstacle au progr�s, au d�veloppement �conomique et social, voire � la bonne gouvernance, Abderrahman Bouzida souligne au contraire que le XXIe si�cle sera celui �du retour progressif au communautarisme� � travers le monde. Ce professeur explique que �le pouvoir communautaire de par son r�le dans l�affaiblissement du contr�le de l�Etatnation pourrait mieux s�adapter � la mondialisation�. Ainsi, la permanence des formes communautaires est l�expression de particularismes sociaux dans l��volution de la soci�t� alg�rienne dans le contexte de la mondialisation. De la tribu au pouvoir occulte Revenant sur l��volution du communautarisme en Alg�rie, Abderrahman Bouzida a soutenu que la disparition des grandes tribus dans le Maghreb a provoqu� l�apparition de plusieurs petites tribus incapables de se constituer en nation. �Ce fut un conflit n�gatif qui a plong� la r�gion dans un �tat de guerre civile permanente�, note le professeur. Apr�s la p�riode ottomane o� les tribus �taient organis�es en zaouias destin�es � garantir un semblant de �paix sociale�, la France, � sa colonisation de l�Alg�rie, a d� organiser les petites tribus dans des villages pour fixer la population et donc mieux la contr�ler. Mais, ni les Ottomans, ni la colonisation fran�aise n�ont pu faire dispara�tre l�esprit communautariste dans la soci�t� alg�rienne. A l�ind�pendance, on retrouve durant les premi�res ann�es post-ind�pendance l�organisation communautaire dans les gouvernements successifs qui avaient pour point commun d��tre �repr�sentatifs des quatre r�gions du pays�. Actuellement, le travail communautaire prend une nouvelle forme, celle du mouvement associatif organis� en r�seaux sociaux tr�s efficaces et qui repr�sentent le �pouvoir occulte �. �Une nouvelle forme d�organisation communautaire bas�e sur le renforcement du capital social et dont le seul but est le partage de la rente�, souligne Abderrahman Bouzida.