La secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, qui a m�nag� pendant longtemps le pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, l�a violemment critiqu� hier, � l�occasion du conseil national du parti, tenu � Z�ralda. Ces critiques vont survivre le temps d�une campagne �lectorale, durant laquelle la candidate du PT tentera de jouer convenablement son r�le de li�vre, en faisant un peu d�opposition. Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - La dirigeante du PT a qualifi� les derni�res annonces faites par Bouteflika, � propos de l�effacement des dettes des agriculteurs, de l�augmentation de la bourse des �tudiants et du r�glement des salaires impay�s de 22 000 travailleurs, de promesses �lectorales et d�cisions visant un apaisement social. Elle n�a pas h�sit� � qualifier l�augmentation des bourses des �tudiants d�insignifiante. Louisa Hanoune est pour l�effacement de la dette de ceux qu�elle consid�re comme de petits agriculteurs, mais aussi pour la condamnation de ceux qui ont d�tourn� l�argent de la relance du secteur agricole. Mod�rant un tant soit peu le ton, la candidate du PT dira que les mesures sociales et �conomiques qui ont �t� adopt�es par l�Etat restent insuffisantes. Louisa Hanoune, qui veut donner l�impression d��tre la parfaite concurrente du candidat du r�gime alg�rien, affirme que son parti a men� �une campagne propre pour la collecte des signatures�. Elle fustige les partisans de Bouteflika qu�elle accuse, sans les citer, d�exercer une pression sur les fonctionnaires des administrations publiques et de profiter de la situation pr�caire de certaines personnes pour collecter des signatures au profit de leur candidat. �Nous ne sommes pas de ceux qui se r�veillent le matin et se retrouvent avec une centaine, un millier, voire m�me un million de signatures, dont on sait la mani�re avec laquelle elles ont �t� obtenues�, indiquera- t-elle, parlant d�un chantage exerc� sur les consciences. Elle dit que son parti n�a pas eu recours � ce genre de pratiques, qui la font douter implicitement de la transparence de l��lection pr�sidentielle du 9 avril prochain. La survie de la commission de surveillance des �lections est �une preuve que notre pays n�a pas encore atteint le bout du tunnel�, ajoute-t-elle. Hanoune affirme, � ce propos, avoir adress� des r�serves au pr�sident de la R�publique � propos de la composante de cette commission. Mme Hanoune trouve paradoxale la pr�sence de repr�sentants de partis qui n�ont pas de candidats ou qui ont boycott� la prochaine �ch�ance, au sein de cette commission. Elle doute aussi de la neutralit� des commissions de surveillance locales lors du prochain rendez-vous �lectoral. Elle justifiera ses craintes par le fait que ces commissions peuvent facilement falsifier les proc�sverbaux qui sont transmis � la wilaya. Pour elle, la pr�sence des observateurs �trangers est une atteinte � la souverainet� nationale. Elle ajoutera que ces derniers seront incapables d�assurer une transparence du scrutin. L�oratrice dira aussi que certains pr�sidents de commissions de surveillance ont d�j� commenc� � vendre les accr�ditations. Pourtant, et malgr� tous ces d�rapages, Louisa Hanoune veut aller jusqu�au bout du processus �lectoral en participant � un scrutin boycott� m�me par des islamistes, qui sont les premiers � b�n�ficier de dix ans de r�gne qui les a r�habilit�s et leur a redonn� de la force au sein des institutions et de la soci�t�. Cela sans parler des partis d�mocrates, qui ne veulent pas cautionner un pouvoir qui a fait, en l�espace d�une d�cennie, table rase sur tous les acquis d�mocratiques et r�duit l�opposition � sa plus simple expression. Mais la secr�taire g�n�rale du PT trouvera le moyen de justifier sa d�cision de participation � la prochaine mascarade �lectorale. Elle ponctue � chaque fois son discours par �il faut toujours remettre les choses dans leur contexte�. Louisa Hanoune dira ainsi que sa participation � la pr�sidentielle d�avril prochain est une mani�re d�op�rer une rupture avec l�acte de boycott, qui est devenu, selon elle, une tradition. �On ne peut rester neutre devant une telle situation. Ce scrutin va consacrer la rupture contre la provocation et le parti unique�, pense-t-elle, ajoutant que �le PT n�est pas une n�buleuse ou un parti qui n�appara�t sur la sc�ne que le temps d�une �lection �. La seule femme candidate � la pr�sidentielle d�avril 2009 ne croit pas en la diminution du taux de ch�mage dans le pays. Elle critique sans retenue les diff�rents dispositifs instaur�s par l�Etat pour lutter contre le ch�mage des jeunes dipl�m�s. Oubliant Chakib Khelil et Abdelhamid Temmar, cette fois-ci, elle s�attaquera au ministre de la Solidarit� nationale, Djamel Ould Abbas, et au ministre du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale, Tayeb Louh. Elle consid�re en fait qu�il y a une v�ritable cacophonie qui engendre un enchev�trement dans les pr�rogatives des deux d�partements minist�riels en mati�re de gestion du dossier de l�emploi. Evoquant le code de la famille, Louisa Hanoune trouvera l�occasion de descendre en flammes, sans le citer, un autre candidat aux �lections, Mohamed Sa�d, qui se dit contre sa r�vision. Elle profite de l�occasion pour �gratigner Bouteflika au sujet de la question de la politique des quotas, en ce qui concerne la repr�sentativit� de la femme au sein des institutions publiques et des assembl�es �lues. Elle croit qu�une telle proposition risque d�alimenter l�esprit de cooptation au sein des formations politiques et d�aggraver davantage le client�lisme en leur sein. Durant une heure et demie d�un discours, contradictoire et peu convaincant, Louisa Hanoune a excell� dans l�art d�exprimer une v�ritable opposition envers un pr�sident de la R�publique qu�elle a constamment �vit� de critiquer, semblant oublier qu�au sein de la soci�t�, la majorit� pense que les jeux sont d�j� faits.