�Dans les ann�es 1980, du temps du parti unique, alors que je pr�sidais un jour les travaux de la conf�rence nationale des magistrats, j��tais intervenu pour dire qu�il ne saurait y avoir d�Etat d�mocratique sans les deux socles que sont une presse libre et ind�pendante et une justice libre et ind�pendante. C�est vous dire combien je suis un fervent d�fenseur de la libert� de la presse.� C�est en ces termes que M. Tayeb Bela�z, ministre de la Justice, garde des Sceaux, en visite ce mercredi dans la wilaya de Bouira, o� il s�est enquis des travaux d�avancement de plusieurs chantiers relevant de son secteur, a r�pondu � notre question relative � la d�p�nalisation du d�lit de presse, principale revendication des journalistes alg�riens depuis l�adoption en mai 2001 du code p�nal p�nalisant les d�lits de presse, allant jusqu�� l�emprisonnement. M. Bela�z a indiqu� qu��tant un fervent d�fenseur de la libert� de la presse et de sa diversit�, il est pein� � chaque fois qu�il apprend une poursuite judiciaire contre un journaliste. Cependant, a-t-il indiqu�, �tant justement le d�fenseur du droit de tous les Alg�riens, il ne saurait faire l�impasse devant une action en justice contre un journaliste par un citoyen qui se sent diffam� ou touch� dans sa dignit� ou dans son amour-propre. Aussi, pour �viter ces poursuites, le ministre, plut�t que de r�pondre favorablement � la demande pressante et r�guli�re des journalistes qui r�clament l�abrogation du code p�nal bis, renvoie la balle � ces derniers en leur conseillant d��tre plus professionnels, en s�assurant des sources d�information et en v�rifiant les faits avant de les �crire et les �taler sur les pages du journal. Par cette r�ponse, le ministre, en fin diplomate qu�il est, joue avec les mots car il sait pertinemment que la revendication principale de la corporation journalistique en Alg�rie n�est pas de faire du journaliste une super-citoyen, loin de l�, mais d��ter seulement cette �p�e de Damocl�s sur sa t�te en ne maintenant que les amendes et autres types de sanctions en cas de fautes professionnelles. Cela �tant, et pour justement avoir une information cr�dible et v�rifi�e, l�acc�s � l�information pour les journalistes, pourtant garantie par la loi mais jamais appliqu�e, devient imp�ratif. Sur ce point, le ministre de la Justice, r�pondant � la question d�une cons�ur, sur l��ventualit� par son d�partement d�instituer une loi sanctionnant les responsables qui refuseraient de donner des informations aux journalistes, dira que la communication est une culture que chaque responsable alg�rien se doit d�avoir afin de permettre � ces concitoyens d��tre inform�s via la presse. Une fois cette culture ancr�e, ce n�est pas le cas, selon notre ministre, �s�il faut aller vers l�adoption d�une loi obligeant les responsables d��tre communicatifs et sanctionnant les r�calcitrants, nous allons le faire�. Ainsi, en Alg�rie, m�me avec des ministres fervents d�fenseurs de la libert� de la presse (!?), la presse n�arrive pas � se lib�rer. Incroyable ! Pour rappel, depuis la promulgation de la loi en 2001 par l�actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia qui �tait alors ministre de la Justice et garde des Sceaux, p�nalisant le d�lit de presse en allant jusqu�� l�emprisonnement, plusieurs journalistes, dont Mohamed Benchicou, directeur de publication du quotidien Le Matin, Hafnaoui Ghoul, correspondant de presse � Djelfa, Bachir Larabi, correspondant d� El-Khabar � B�char, et tout r�cemment, Nedjar El-Hadj Daoud, directeur du journal El-Waha, ont �t� emprisonn�s en Alg�rie. Depuis, les journalistes ne cessent de lutter pour l�abrogation de ce code p�nal bis. Mais apparemment, le gouvernement alg�rien reste toujours sur ses positions. Sa position vis-vis de la presse n�a pas boug� d�un iota, en t�moigne son refus continu quant � l�ouverture du champ audiovisuel pour la concurrence.