Chaud, tr�s chaud m�me, s�annonce le match qui opposera le Real Madrid au FC Barcelone en cette 34e journ�e de la Liga espagnole, car ce n�est pas une rencontre ordinaire ; c�est le match de la saison. De notre correspondant � Madrid, M�hamed Elmansouri Si l�on en croit les accrocs du foot, c�est l�incomparable, l�inimitable �classico� avec tout ce qu�il entra�ne comme espoir, ferveur ; ce qu�il d�clenche de passions, de certitudes et d�inqui�tudes chez les plus ardents admirateurs des deux �quipes : au-del� du sport, le football, ph�nom�ne de masses, dit-on ? Indubitablement oui. Et le �classico� Real Madrid- Bar�a l�a prouv� et le prouve encore cette fois-ci. La grippe porcine, la crise, les factures d��lectricit�, les chagrins d�amour� peuvent attendre ; on se ronge les ongles � Barcelone durant le match Chelsea- Bar�a, et le nul obtenu assombrit l�horizon du 2 mai. Ce jourl�, le team de Guardiola devra activer toutes ses ressources physiques et psychologiques pour affronter un Real Madrid qui a repris confiance en lui-m�me et qui le talonne de pr�s. L�enjeu du �classico � est d�importance et le r�sultat du choc des deux grands du football espagnol d�terminera dans une grande mesure la r�alisation du r�ve caress� par chacun d�entre eux : atteindre la plus haute marche du podium de la Liga. Et l�on esp�re que le stade Santiago Bernabeu sera la sc�ne du spectacle flamboyant que l�on appelle de tous ses v�ux, une sc�ne o� l�on verra les joueurs du Real Madrid guid�s par la foi en la victoire, port�s � bout de bras par leurs supporters, face � un Bar�a insatiable dans sa faim de gagner, malgr� tout. Les gradins vont vibrer aux cris de �hala Madrid� ou �visca Bar�a�, bien que l�on n�ait r�serv� que 800 places du Bernabeu pour les supporters du FC Barcelone, dans un amphith��tre du stade entour� d�un cordon de s�curit� pour �viter tout incident. Le Real Madrid a pr�vu de laisser sur les si�ges des 80 000 autres spectateurs des cartons blancs, qu�ils auront � brandir au moment de l�entr�e en lice du onze madril�ne afin de l�accueillir avec tous les gradins teint�s de blanc. Pour la circonstance, toutes les places sont d�j� prises, mais pour les retardataires, il reste la solution d�acheter les billets chez les revendeurs aux alentours du stade ou par Internet, et ces derniers profitent all�grement de l�occasion pour donner des ailes au prix du billet et le situer � 500 ou 600 euros, alors qu�il co�te normalement 150 euros en moyenne. Avec un �v�nement sportif de cette envergure, les vendeurs d�accessoires pour les supporters post�s aux portes du Camp Nou ou surtout � celles du Bernabeu ne ch�ment pas non plus : fanions, chapeaux, pins, tee-shirts aux couleurs de l��quipe ch�re au c�ur, tout y passe� Dans les �quipes de r�daction des m�dias sportifs (et des autres m�dias), c�est le branle-bas de combat depuis une semaine : interviews, d�bats, diagnostics, pronostics ; chacun y va de son opinion bas�e sur son exp�rience sur le terrain, sur sa comp�tence ou son� intuition. Sur Internet, les blogs donnent l�impression de ne jamais avoir �t� aussi bien aliment�s tant le sujet r�veille de soif d�autoconviction, de volont� de d�moraliser le camp adverse. Car la sempiternelle question reste : qui gagnera cette �dition du �classico � ? Les parieurs professionnels, eux, sont prudents en jugeant presque �gales les chances du Real Madrid et du FC Barcelone, tout en indiquant un tr�s l�ger avantage en faveur de ce dernier. Les choses sont plus claires pour l�entra�neur de la s�lection nationale espagnole Vicente Del Bosque qui estime que le grand favori pour gagner la Liga reste le Bar�a. Pour Zinedine Zidane, le support du public pour le Real sera fondamental. Selon lui, si son ex-�quipe est gagnante aujourd�hui, la victoire lui ouvrira la voie pour jouir du titre de champion. Iker Casillas, lui, estime qu�il faut �tre prudent dans le pronostic, mais promet du beau jeu pour le derby qui attend son �quipe. Messi affiche son optimisme d�sarmant pour sa part en affirmant que le r�sultat du classico n�a pas d�importance pour lui, qu�il soit de 0 � 1, ou 0 � 2 ! Dans son sillage, son compagnon Bojan pense que quoi qu�il arrive � Madrid, son �quipe restera leader. Dans le camp madril�ne, l�Argentin Gago va droit au but en pr�cisant que pour son �quipe, la rencontre avec le FC Barcelone repr�sente une finale et que si elle perdait, tout ce qu�elle a fait jusqu�� l�heure actuelle ne servira � rien. L�int�r�t pour le classico d�borde le cadre des milieux footballistiques, en suscitant les commentaires d�artistes, de chanteurs, d��crivains, comme par exemple celui de la coqueluche des jeunes Espagnols, David Bisbal, qui parie sur un nul de 2 � 2, celui du c�l�bre torero El Fundi qui pr�dit un 2 � 0, de l�ex- Miss Espagne qui souhaite la victoire du Real Madrid, ou de l��crivaine Espido Freire qui parie sur Barcelone mais qui avoue qu�en football, elle se laisse plut�t guider par l�aspect attractif des joueurs, ce qui refl�te une mani�re toute� f�minine d�appr�cier leurs prouesses. Le jour �J� du classico, elle n�aura pas le plaisir de voir �voluer dans le camp madril�ne l��l�gant Guti, bless�, ni Pepe, sous le coup d�une sanction, ni Sneijder, bless� aussi. L��quipe de Barcelone ressentira, quant � elle, l�absence du Mexicain Marquez, bless� au m�nisque. Si le vide laiss� par Marquez ne pose pas un gros probl�me pour Guardiola, qui pourra aligner au centre Piqu� et Puyol, il n�en est pas de m�me pour Juande Ramos, qui devra choisir la meilleure option pour combler la lacune laiss�e par Guti et trancher pour l�incorporation de Robben qui se trouve en phase finale de r�cup�ration de son pied bless�. Il y a de grandes chances pour que ces absences de joueurs fassent les frais de la conversation qu�auront les pr�sidents du Real Madrid et du FC Barcelone, Vicente Boluda et Joan Laporta, au cours de leur d�jeuner dans l�un des restaurants les plus en vue de Madrid, quelques heures avant le classico. Une rencontre conviviale � travers laquelle ils voudraient montrer la s�r�nit� du moment dans les relations existantes entre les staffs dirigeants des deux clubs, et manifester que, malgr� l�importance de l�enjeu du �classico�, le Real et le Bar�a sont rivaux, mais fraternels. A 20h ce jour-l�, une autre rencontre, celle-l� sur le gazon et non dans un restaurant hupp�, soul�vera d�un cran l�enthousiasme des foules chauff�es � blanc, venues participer au spectacle du Santiago- Bernabeu. Dans ce temple du football, le FC Barcelone, baptis� �l�orchestre symphonique� par ses inconditionnels, devra accorder ses violons et ne pas perdre sa concentration face au rythme que voudront imposer les grosses caisses du Real Madrid.