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ORIGINE DES BIENS D�TENUS � PARIS PAR DES CHEFS D'ETAT AFRICAINS
Un inventaire hallucinant avait �t� dress� par la police fran�aise en 2007
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 05 - 2009

Tout a commenc� il y a deux ans, lorsqu�une enqu�te pr�liminaire de police a �t� ouverte par le parquet de Paris, lundi 18 juin 2007, pour �claircir l'origine des biens d�tenus � Paris par des chefs d'Etat africains. Cette proc�dure fait suite � une plainte, d�pos�e le 27 mars 2007 par plusieurs associations, pour �recel de d�tournement de biens publics�. Ces associations � Sherpa, r�seau international de juristes pr�sid� par l'avocat fran�ais William Bourdon, Survie, qui d�nonce le soutien de la France � des dictateurs africains, et une f�d�ration d�Africains de la diaspora � estiment que les h�tels particuliers ou les luxueux appartements situ�s dans les beaux quartiers parisiens et d�tenus par les chefs d'Etat vis�s pourraient provenir de fonds publics d�tourn�s. Nous ne citerons pas ces chefs d�Etat � certains sont en fonction depuis plus de 20 ans, voire m�me 40 ans pour l�un.
(1re partie)
�La France ne peut plus rester une terre d'asile pour l'argent vol� aux Africains. Cette immunit� garantie depuis quarante ans ne peut plus durer�, avaient d�clar� les pr�sidents de Sherpa et de Survie au moment de d�poser leur plainte. Les associations estiment que des enqu�tes internationales et journalistiques �tablissent � leur encontre de �tr�s s�rieuses pr�somptions de d�tournements de biens publics pour des montants absolument consid�rables�.
L�alibi de l�immunit� p�nale des chefs d�Etat
Les juristes plaignants � Paris s'appuient sur une jurisprudence de la Cour fran�aise de cassation qui valide l'ouverture de poursuites lorsqu'une personne ne peut pas justifier des ressources correspondant � son train de vie. �Ce n'est pas leur salaire de pr�sident qui peut expliquer les ressources consid�rables qui ont �t� n�cessaires pour acqu�rir ces biens�, plaide M. Bourdon. L'aboutissement de cette proc�dure est toutefois tr�s incertain, le droit international coutumier stipulant que les chefs d'Etat en exercice b�n�ficient d'une immunit� p�nale. C'est un monde enchant� o� l'on vogue d'une villa de 9 pi�ces avec piscine � Nice � un h�tel particulier de l'ouest parisien. Un univers surr�aliste peupl� de Bugatti (voitures de luxe) pay�es cash plus de 1 million d'euros. Un microcosme constell� d'une myriade de comptes bancaires. Oligarques russes ? Rois du p�trole saoudiens ? Stars d'Hollywood ? Non chefs d'Etat africains producteurs de p�trole pour la plupart, mais dont les populations comptent parmi les plus pauvres de la plan�te. Le fait que des dirigeants africains investissent dans l'immobilier en France, qu'ils s�journent � Paris dans un luxe inou�, que leurs familles b�n�ficient de largesses financ�es dans la plus grande opacit� n'est pas une r�v�lation. Mais, cette fois, l'inventaire de ce patrimoine vertigineux n'est pas dress� par des militants tiers-mondistes en lutte contre la �Fran�afrique�. Il se lit dans les 34 proc�s-verbaux r�dig�s entre juin et novembre 2007 par les policiers de l'Office central pour la r�pression de la grande d�linquance financi�re (OCRGDF). Cette enqu�te polici�re a �t� ouverte par le parquet de Paris en juin 2007. Elle faisait suite � une plainte pour �recel de d�tournement d'argent public� d�pos�e en mars 2007 par trois associations fran�aises, visant cinq chefs d'Etat africains en exercice. Au fil des centaines de pages du dossier se dessine une singuli�re carte du Paris africain, sorte de Monopoly o� les pr�sidents auraient jet� leur d�volu sur les art�res les plus hupp�es. Foisonnant et cossu, le patrimoine immobilier est surtout localis� dans des quartiers � forte valeur marchande, soulignent les policiers. La d�couverte la plus spectaculaire se situe entre les Champs-Elys�es et la plaine Monceau, dans le 8e arrondissement de la capitale. L�, un h�tel particulier a �t� acquis le 15 juin 2007 pour la somme de 18,875 millions d'euros par une soci�t� civile immobili�re (SCI). Au total, sont r�pertori�s 33 biens (appartements, h�tel particulier et maisons) appartenant � un de ces dirigeants ou � sa famille, et 18 autres � un autre chef d�Etat africain et ses proches.
Les incroyables aveux d�un avocat fran�ais
�Un chef d'Etat, en fonction depuis quarante ans dans un pays p�trolier et qui a des revenus officiels importants, peut �conomiser suffisamment d'argent pour acheter plusieurs appartements � Paris, explique l�avocat fran�ais d'un de ces chefs d��tat et de sa famille. Surtout avec les prix tr�s bas de l'immobilier pratiqu�s il y a vingt ou trente ans.� En comparaison du �petit empire immobilier � de ce dernier, les autres chefs d'Etat vis�s apparaissent comme de petits propri�taires. Discret, l�un d�entre eux ne fait qu��utiliser�, selon les policiers, la Villa Suzette du V�sinet (Yvelines). Cette coquette demeure de 485 m2 �tait juridiquement la propri�t� d�un de ses fr�res, jusqu'� ce que, quelques semaines avant le d�c�s de ce dernier � la fin 2004, elle soit c�d�e � une soci�t� de droit luxembourgeois aux actionnaires anonymes. Les enqu�teurs ont �galement r�pertori� un appartement de 9 pi�ces achet� � Paris (17e) en 2007 pour 2 470 000 euros par l'�pouse de ce pr�sident. Ils mentionnent aussi le logement de 10 pi�ces � 1 600 000 euros acquis en 2005 � Paris par l�un de leurs fils, ainsi que l'h�tel particulier de 7 pi�ces avec piscine int�rieure � Neuillysur- Seine achet� 3,15 millions d'euros en 2006 par leur fille cadette.
Fichiers fiscaux et bancaires pass�s au crible
Epluchant les fichiers fiscaux et bancaires, les enqu�teurs de l'OCRGDF ont non seulement dress� la liste des biens immobiliers, mais aussi des comptes bancaires accueillant en France les avoirs de dirigeants africains et de leur famille. Ainsi, l�un d�entre eux ne poss�de pas moins de 12 comptes dont 7 courants. Un de ses homologues, lui, est titulaire de 11 comptes ouverts � Paris, Nice ou Cr�teil dont 6 comptes courants. Dans leur �lan, visiblement �bahis par leurs d�couvertes, les policiers ont �tendu leurs investigations au domaine des voitures de luxe, qui n'�tait pas explicitement vis� par la plainte. Chez les concessionnaires Mercedes, Bugatti ou Aston Martin, ils ont retrouv� ce qu'ils n'avaient pas obtenu pour les appartements : les ch�ques et les virements ayant servi aux paiements. �Le financement de certains v�hicules appara�t pour le moins atypique�, notent les enqu�teurs, maniant l'euph�misme � propos de �ce parc automobile cons�quent�. Les deux Ferrari acquises pour pr�s de 400 000 euros, la Maybach � 424 477 euros, les trois Bugatti � 1 million d'euros pi�ce, fabriqu�es sp�cialement pour le fils d�un de ces pr�sidents, ont �t� pay�s au moyen de ch�ques tir�s par des soci�t�s au profil opaque. De m�me, notent les policiers, le neveu d�un des pr�sidents �r�gle le solde d'achat d'un v�hicule Aston Martin type DB9 par un virement �mis par Matsip Consulting�, une soci�t� de droit luxembourgeois aux associ�s inconnus qui appara�t �galement comme propri�taire de la Villa Suzette du V�sinet. Le fils d�un autre pr�sident a, lui, achet� au total en France �une quinzaine de v�hicules pour un montant estim� de plus de 5,7 millions d'euros�, acquitt�s l� encore par des virements de soci�t�s interm�diaires. Son nom a �t� cit� en 2004 dans un rapport du S�nat am�ricain sur les transactions suspectes couvertes par la Riggs Bank qui, � Washington, g�rait alors plus de 60 comptes au nom des responsables de ce petit Etat p�trolier et de leur famille.
Une �Maybach 57� pour Madame la Pr�sidente !
En fait de �financement atypique�, les enqu�teurs fran�ais se sont vivement int�ress�s au ch�que de 390 795 euros tir� en f�vrier 2004 par la paierie d�un de ces pays en France pour r�gler la �Maybach 57� (une marque allemande concurrente de Rolls-Royce) de couleur �bleu C�te d'Azur� destin�e � �Madame la Pr�sidente��. A en croire ce ch�que, dont la copie figure au dossier, l'argent public de ce pays africain financerait le v�hicule de grand luxe de la premi�re dame du pays, qui n'a pourtant aucune fonction officielle. Le m�me compte de cette �paierie� d�Afrique ouvert � la Banque de France � et utilis� pour r�gler les frais de fonctionnement de l'ambassade � Paris �, a servi � financer la moiti� d'une Mercedes � 75 858 euros dot�e d'un �toit ouvrant panoramique � achet�e en septembre 2006 � Paris par la fille d�un de ces pr�sidents, qui est aussi sa directrice de cabinet. Curieusement, le reliquat de 41 370 euros a �t� acquitt� par un ch�que sign� de Me�, avocat fran�ais d�un dirigeant africain. �Cela peut �tonner, admet cet avocat. Mais je peux faire des cadeaux � la fille du pr�sident� que je connais depuis vingt ans.�
D�cision de classement notifi�e par le parquet de Paris !
D'o� vient l'argent ? Au vu de ce somptueux �tat des patrimoines, la question de l'origine des fonds s'impose. L'apparente disproportion entre la richesse immobili�re accumul�e et les revenus publics des propri�taires aurait pu sugg�rer de poursuivre des investigations dans les comptes bancaires ayant permis pareilles transactions. Le salaire mensuel officiellement vers� par un de ces Etats africains � son pr�sident ne se limite-t-il pas � 14 940 euros ? Celui de cet autre pr�sident n'est-il pas de 30 000 euros ? Quant au ministre de l'Agriculture et des for�ts de son p�re pr�sident, ne per�oit-il pas officiellement 5 000 dollars (3 400 euros) par mois, d'apr�s des sources am�ricaines ? Des investigations plus approfondies auraient d�pass� le cadre de l'enqu�te pr�liminaire de police. Elles supposeraient l'ouverture d'une information judiciaire et la d�signation d'un juge d'instruction. Une telle perspective a �t� �cart�e par la d�cision de classement, notifi�e le 15 novembre 2008 par le parquet de Paris. Mais le dossier pourrait �tre rouvert si les associations parvenaient � d�poser une nouvelle plainte, assortie cette fois d'une constitution de partie civile, comme elles en nourrissent le projet. Cette formule conduit automatiquement � la d�signation d'un juge d'instruction, � condition que les plaignants prouvent leur �int�r�t � agir�. M�me si un juge d'instruction �tait d�sign�, de s�rieux obstacles surgiraient imm�diatement sur sa route. Outre l'immunit� dont peuvent se pr�valoir des chefs d'Etat en exercice � mais pas leurs familles �, la difficult� r�siderait dans la mise au jour des op�rations � l'origine d'�ventuels d�tournements. Il faudrait enqu�ter en Afrique, o� des infractions auraient �t� commises, notamment dans les comptes publics. �La preuve que l'argent public a financ� des d�penses priv�es se trouve dans le pays que contr�le pr�cis�ment... le b�n�ficiaire�, r�sume un sp�cialiste du dossier. Trois des cinq chefs d�Etat africains concern�s b�n�ficient du soutien ind�fectible de Paris. Une enqu�te destin�e � faire la lumi�re sur d'�ventuels �biens mal acquis� d�borde rapidement les normes polici�res ou judiciaires. Elle suppose une v�ritable mise � nu de la relation franco-africaine.


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