Depuis la fin du mois dernier, un d�bat est initi� en France sur le ph�nom�ne du port de la �burqa�, ou �voile islamiste int�gral�, dont l'apparition semble se r�pandre de plus en plus dans le pays. C'est � la veille de l'installation, hier, d'une �mission d'information� � qui il a �t� accord� six mois pour rendre son rapport sur la question, qu��Al-Qa�da au Maghreb� s'est invit�e, de mani�re fracassante, dans ce d�bat � travers un communiqu� o� elle s'en prend � �la France et � ses int�r�ts, o� qu'il se trouvent�, consid�rant qu'�elle concentre toutes ses capacit�s, mobilise toutes ses institutions et organise ses rangs pour mener une nouvelle guerre perfide contre nos s�urs� qui portent ce type de voile. Le communiqu� est sign� par le terroriste en chef de la branche maghr�bine d'Al-Qa�da, contrairement � la tradition, o�, pour ce genre de sorties, c'est sa �commission m�diatique� qui s'en charge. Depuis son arriv�e � la t�te de l'organisation, en ao�t 2004, il n'a eu � apposer son propre nom que sur une vingtaine de communiqu�s, parmi les quelque 130 diffus�s par son organisation, dont celui d'avant-hier est le troisi�me o� la France est directement vis�e. D�j�, dans le tout premier communiqu� dat� du m�me mois de sa d�signation � la t�te du GSPC, avant son all�geance � Al- Qa�da, il a tent� d'impliquer les services secrets fran�ais dans l'arrestation de Abderrezak �Le Para� par le mouvement en r�bellion au Tchad (le MTJD). Le deuxi�me a �t� adress� en juillet 2007, � l'intention du pr�sident Sarkozy, � l'occasion d'une visite officielle en Alg�rie lors de laquelle il a �refus� l'amiti� de l'Alg�rie avec la France�. Le dernier est celui o� il s'invite dans le d�bat franco-fran�ais sur la �burqa�. N�anmoins, il y a lieu de noter que rares sont les sorties m�diatiques du GSPC, avant et apr�s son affiliation � Al-Qa�da, comme d'ailleurs toutes les autres organisations de m�me nature qui l'ont pr�c�d�, o� le terrorisme en Alg�rie n'a pas tent� d'impliquer la France dans la situation en Alg�rie � un moment ou un autre pour justifier son terrorisme. La derni�re intervention d'Al-Qa�da-m�re, � travers le discours enregistr� d'Abou Yahya Al-Libi, de la fin du mois dernier, est venue conforter sa branche maghr�bine en pla�ant son terrorisme comme un moyen de lib�ration de l'Alg�rie des pr�tendus liens de soumission � la France. Ce discours, en luim�me grandement encourageant pour elle, Al-Qa�da au Maghreb va le �traiter� jusqu'� l'usure. L'opportunit� du d�bat actuel en France sur la �burqa� est une occasion en or saisie par l'organisation terroriste pour signifier � l'id�ologue d'Al-Qa�da que son message a �t� per�u cinq sur cinq. Avec ou sans ce d�bat, il �tait attendu de l'organisation de Ben Laden que le GSPC, au moment m�me o� elle a approuv� en septembre 2006 son adh�sion en son sein, soit une ��pine dans la gorge de la France�, selon le v�u de Zawahiri dans son message annon�ant cette all�geance. Jusqu'� pr�sent, cela n'est rest� qu'un v�u, m�me si des int�r�ts ou ressortissants fran�ais ont �t� cibl�s � deux reprises par Al-Qa�da au Maghreb en Alg�rie et en Mauritanie, parmi d'autres int�r�ts �trangers, et que la probabilit� d'autres attaques de m�me nature n'�tait pas �cart�e. Mais le ton, volontairement tr�s agressif et violent du communiqu� diffus� avant-hier soir, montre, par lui-m�me, que l'intention premi�re de l'organisation terroriste est surtout de tenter de faire parler d'elle et s'offrir, ainsi, une campagne m�diatique. Du moins dans un premier temps. Sinon, elle aurait pu frapper (qu'� Dieu ne plaise) en guise d'�avertissement � et, ensuite, �taler son blabla pour expliquer son geste. Cependant, le risque, cette fois, s�est �lev� d'un cran. Dans son communiqu�, Al-Qa�da au Maghreb a pris �l'engagement devant Allah� de d�fendre l'�honneur� des femmes qui optent pour le port de la �burqa� en France, o� elle �n'est pas la bienvenue�, selon la d�claration du pr�sident fran�ais. Dans sa logique machiste, elle se doit de montrer que sa parole n'est pas celle d'une femme.