Pr�s 12 ans se sont �coul�s depuis le lancement du projet RHP de Ras Bouira, un village situ� dans la banlieue du chef-lieu de wilaya et que les urbanistes peuvent classer entre le d�veloppement anarchique illicite et la pr�carit� des familles, qui persiste loin des regards des responsables publics. Ce dernier, initi� en 1998 et financ� par la Banque mondiale au profit de 450 familles, le CEM et le centre d�enfouissement des d�chets sont presque les seuls projets dont a b�n�fici� la population de ce village situ� � la p�riph�rie de la ville de Bouira, qui a �t� longtemps consid�r� �comme le bourg inutile du chef-lieu de wilaya�, sauf quand il s�agit de r�colter des voix parmi pr�s de 5 000 �mes qui y vivent. Ces familles b�n�ficiaires sont en majorit� des r�fugi�s ou des descendants qui avaient �t� d�port�s par l�arm�e coloniale en 1957, qui croyait ainsi pouvoir affaiblir l�ALN. Par ailleurs, ces habitants ont d� �tre d�j� marginalis�s par les autorit�s locales durant les ann�es 1970 lors de la r�alisation d�un groupe d�habitations dits du plan �r�volution agraire�. Puis la plupart d�entre eux a continu� � vivre sur des terrains qui ont appartenu � l�APC et aux Domaines, alors que d�autre ont pr�f�r� entamer la construction de leurs habitations durant les ann�es 1980. Pendant ces douze ann�es de proc�dures administratives, il y a eu des op�rations de recensement, des enqu�tes men�es par les diff�rents services concern�s, des constitutions de dossier, des d�cisions et des annulations, mais aussi des lenteurs bureaucratiques qui ont compliqu� les proc�dures et emp�ch�, � ce jour, la majorit� de familles de disposer d�un logement ou d�une parcelle de terrain. Du bidonville vers les F2 semi-finis Parmi les 450 familles cibl�es par ce projet, les autorit�s ont recens� au d�part 411 familles, dont 302 b�n�ficiaires pour la phase de relogement, alors que 109 familles ont b�n�fici� de la cession de 62 lots de terrain pour leur permettre de r�aliser leur habitation dans le cadre de la phase de restructuration. Trois ans sont pass�s pour que le projet soit confi�, en 2001, � la direction de l�urbanisme et de la construction, DUC, et � l�agence d�am�lioration et de d�veloppement du logement AADL de Bouira. Depuis, le projet a connu une cadence des travaux tr�s lente et l��tude des dossiers s�est poursuivie avec les m�mes lenteurs ; sur les 302 b�n�ficiaires de la phase de relogement seules 100 familles ont pu habiter dans des F2 semi-finis avec une m�diocre toiture en tuile, apr�s avoir �t� oblig�es � payer une contribution entre 90 000 DA et 180 000DA pour l�agence AADL. En plus, de l��tat dans lequel ces 100 habitations �taient livr�es, les familles ont du consacrer, depuis 2004, des dizaines de millions de centimes afin de rendre les F2 habitables. Alors que l�APC avait refus� de prendre en charge la quotepart de certaines familles d�munies qui ont b�n�fici� et ce, en d�pit des engagements pris dans l�avant-projet �tablit pour le m�me site. Le reste des familles concern�es par cette phase ont �t� relog�es dans des logements RHP semi-finis au prix d�une contribution de 350 000 DA, au niveau du site Errich, situ� dans la banlieue ouest de la ville de Bouira. Ceci est venu, bien s�r, apr�s les d�marches et requ�tes faites par les citoyens, qui sont all�s jusqu�� cr�er une association pour faire pression sur les pouvoirs publics et les pousser � respecter les engagements et ne pas abandonner le projet. Eradication de bidonville et restructuration en suspens depuis 10 ans Entre-temps, les b�n�ficiaires concern�s par la phase de l�auto-construction ont �t� soumis � un parcours de gladiateur dans leurs d�marches entre les services de la da�ra, l�APC, l�AADL, la DUCH et la wilaya, depuis quelques mois, ceci dans le but de r�gulariser leur situation et obtenir l�acte de propri�t� et le permis de construire pour les 109 familles recens�es au d�but. Selon une correspondance adress�e au nouveau wali de Bouira, au mois de mars dernier, les b�n�ficiaires indiquent qu�ils ont pay� le prix n�cessaire du terrain qui a �t� attribu� � chaque famille depuis l�ann�e 2000. Des terrains qu�ils occupaient depuis les ann�es 1950, mais sans pouvoir obtenir lesdits documents demand�s, qui sont obligatoires pour entamer les d�marches pour l�obtention des aides de l�Etat pr�vues pour ce type de logement, ou pour construire avec leurs propres moyens. Les repr�sentants de ces familles affirment n�avoir obtenu aucune r�ponse de la part des responsables et que la r�gularisation de leur situation n�a pas �t� d�bloqu�e, m�me par les services de la wilaya, entre la p�riode de 2001 � 2008 malgr� les d�marches effectu�es par des familles, qui apr�s avoir �t� �des r�fugi�s de guerre� continuent � habiter dans des habitations pr�caires du bidonville qui constitue le village de Ras-Bouira. Pourtant, d�autres documents, qui nous ont �t� remis par des membres de ladite association, attestent d�une part que l�APC de Bouira a c�d�, le 22 mai 2007, deux parcelles de terrain au niveau de Ras- Bouira, d�une superficie globale de 5 hectares, au profit de l�AADL pour la r�alisation du programme de r�sorption de l�habitat pr�caire (RHP), dans un d�lai ne d�passant pas trois ans, d�autre part la m�me agence a acquis en 2008, six autres lots de terrain pour une valeur de 10,1 millions de dinars aupr�s de la direction des Domaines, sp�cialement dans le cadre de l��radication des habitations pr�caires, dont l�acte de vente stipule que l�agence acqu�reuse devait exploiter les six parcelles dans un d�lai ne d�passant pas six mois apr�s la date d�acquisition. Cependant, alors que l�AADL a d�cid� en avril 2008 de d�livrer des actes d�acquisition de parcelles et des actes de vente aux b�n�ficiaires des 62 lots RHP de restauration � Ras- Bouira, les services de la r�glementation de l�APC de Bouira ont adress�, en juin 2009, � l�AADL un avis d�favorable, au sujet du dossier de permis de lotir formul� par l�agence pour les terrains au niveau du m�me site. Ce pour l�unique motif : la r�vision de l�intitul� du projet ! Ce qui fait que les b�n�ficiaires doivent encore garder leur mal en patience. Avant d�obtenir la moindre pi�ce administrative qui puisse leur permettre de construire l�habitation dont ils r�vaient depuis longtemps. Cela � moins qu�une foudre d�instructions et de rappels � l�ordre frappe pour secouer les choses.