D�tr�n� � deux reprises non sans fracas du leadership qu�il incarnait sans partage au sein des deux formations islamistes qu�il a lui-m�me lanc�es, Sa�d Abdallah Djaballah s�appr�terait � faire son comeback. Son premier parti, Ennahda, qui a connu une d�confiture sans pr�c�dent au point de s��clipser totalement de la sc�ne politique, s�attellerait en effet � rendre possible le retour aux affaires de son ancien chef de file. Une soupape de survie qu�il s�offrirait en cons�quence consentant par la m�me occasion d�importantes marges � Djaballah car il est peu probable que ce dernier puisse se contenter d�un titre honorifique dans son propre bercail. Le 8 octobre prochain se tiendra en effet le conseil consultatif (Madjlis Echoura) de ladite formation islamiste avec � l�ordre du jour un seul point � d�battre : la r�int�gration d�Abdallah Djaballah dans les rangs du parti. Le v�u de l��tat-major d��Ennahda� de le porter candidat � la toute derni�re �lection pr�sidentielle �tait rest� sans suite puisque Djaballah avait estim� que �les jeux �taient faits d�avance et qu�il n�y avait aucune possibilit� de concurrencer Bouteflika�. Cependant, l�id�e de le r�int�grer dans les rangs du parti est rest�e, elle, d�actualit�. L�on aspire � �Ennahda� � f�d�rer les forces islamistes autour de Djaballah pour un �ventuel red�ploiement sur la sc�ne politique. Les responsables de ce parti craignent par contre un retour de manivelle qui rendrait les pleins pouvoirs � Abdallah Djaballah. L�enjeu est risqu� dans la mesure o� ce dernier ne veut pas se contenter du r�le �honorifique� qu�on compte lui attribuer. Il exige plut�t des pr�rogatives d�ordre organique et un pouvoir d�cisionnel en contrepartie du �symbole � qu�il incarne. C�est du moins ce que l�on susurre � l�effet d�anticiper sur l��pilogue le plus plausible. Celui de revoir les commandes du parti �choir � Djaballah qui a du mal � rebondir au sein d�une nouvelle formation. Mais, ses vell�it�s de r�cup�rer Ennahda, un mouvement d�o� il a �t� �vinc� en 1998 par une faction men�e alors par Lahbib Adami, butent �galement contre les r�serves d�une autre formation islamiste. El Islah (MRN) de Djahid Younsi, candidat malheureux aux derni�res �lections pr�sidentielles, est dans l�expectative. Autant dire qu�une telle option affaiblira davantage ce parti qui verra une bonne partie de sa base rallier Ennahda. Et l�on a m�me signifi� � la direction d�Ennahda, selon un membre du conseil national du MRN, qu�une �ventuelle reprise par Djaballah du pouvoir au sein du parti sera pr�judiciable au �processus de convention� entam� entre les deux formations. Les deux partis ayant sign� un accord qui pr�voit l��change de bons proc�d�s et l�unification des positions sur certaines questions politiques et sociales. Les d�tracteurs de Djaballah, ceux de la faction qui l�a �vinc� du MRN en 2004 qualifiant � l��poque sa gestion d�autoritaire et opaque, savent pertinemment qu�il dispose encore de cr�dit dans les milieux islamistes, et le mouvement d�Ennahda peut lui servir de tremplin pour rebondir. Ils savent aussi qu�il n�a retir� sa plainte d�pos�e en 2005 (pour diffamation) contre les �dissidents� au sein du MRN que par calcul politicien. R�ciproquement, ces dissidents qui dirigent actuellement les instances de ce parti et qui ont renonc�, apr�s m�diation, � toute action judiciaire � l�encontre de Djaballah, ont agi, � ce qu�il parait, de fa�on plut�t hypocrite.