Bravant le froid, la chaleur, le vent de sable, des femmes attir�es par le gain facile n�h�sitent pas � se lever t�t pour aller parcourir le d�sert et ramasser du gravier � longueur de journ�e, d�figurant sans rel�che un environnement hostile et fragile � la fois. Ces femmes, une fois sur place, elles passent et repassent du sable dans des tamis, afin d�obtenir des gravillons que des entrepreneurs ach�tent. Il faut savoir que la demande est importante. Sans ressources elles avalent des poussi�res qui vont mettre � mal leurs poumons. Toutes les femmes des ksour, arborant des tenues bariol�es, s�agglutinent, et telle une caravane, avec une nonchalance, arpentent sans cesse le m�me chemin sinueux et caillouteux o� le danger guette � chaque instant. Des scorpions aux aguets, se sentant menac�s, attaquent pour se d�fendre et leurs piq�res ne sont pas sans risque. Entre-temps, des tas de gravier sont form�s, et on viendra en fin de journ�e �r�colter� cet �or marron�. Les mains rugueuses conna�tront le r�pit jusqu�au cr�puscule. Ce sont des journ�es longues. Durant la p�riode estivale, le travail commence t�t : de 5 h � 11h, des fois jusqu�� midi. Les temp�ratures ne sont gu�re cl�mentes. Des camions viennent chercher ce mat�riau utilis� pour la construction. Il faut 2 ou 3 jours de travail pour remplir un camion. Elles ne per�oivent pour le chargement que 1 000 ou 1 200 DA. En somme, 200 ou 300 DA pour chacune de ces trois ou quatre femmes. Dame Nature plie et finit par rompre. Le sable continuera son avanc�e, inexorablement. Ce tapis de gravillons disparu, les grains de sable s�envoleront au moindre souffle. Il est temps de tirer la sonnette d�alarme et de mettre fin � ces pratiques. Il faut penser � prot�ger l�environnement et ces femmes inconscientes du danger auquel elles s�exposent. En attendant, la vie s��coule tranquillement au rythme du temps qui passe.