Le ra�s �gyptien, Hosni Moubarak, n�est toujours pas apais�. Hier, dans un discours prononc� devant le Parlement, il a soulign� sur un ton on ne peut plus belliqueux que l�Egypte �ferait preuve de fermet� envers ceux qui font du mal� � ses ressortissants. Sofiane A�t-Iflis - Alger Le Soir) - L�allusion, dans ce propos, est faite � l�Alg�rie que les Egyptiens vouent aux g�monies depuis la d�faite de leur �quipe nationale de football face aux Fennecs alg�riens. L�affirmation de Hosni Moubarak peut, en d�autres circonstances, para�tre tout � fait l�gitime et diplomatiquement acceptable. Mais au vu de ce que les m�dias du bord du Nil d�bitent comme insanit�s depuis plus d�un mois, relay�s par des voix log�es � diff�rentes strates de l�architecture politique et institutionnelle �gyptienne, elle est � cataloguer comme une maladresse suppl�mentaire, de trop. Le pr�sident �gyptien, on l�aura v�rifi� ce samedi, m�le sa voix, de mani�re solennelle et officielle, � la rue �gyptienne. Au plan interne, il n�a peut-�tre pas d�autre choix que de se montrer en phase avec le ressentiment populaire �gyptien. Il a trop mis� sur la joie de la rue �gyptienne comme �l�ment de r�gulation politique interne. A pr�sent que les Egyptiens ruminent la d�ception au lieu de la joie promise, Hosni Moubarak se doit de chercher de quoi distraire son peuple, lui, qui aurait � l�id�e de garder encore le tr�ne ou, sinon, passer le flambeau � son fils. Et en l�esp�ce, quoi de mieux que de recourir � la vieille recette, laquelle consiste � canaliser les frustrations populaires en orientant leurs expressions vers un ennemi ext�rieur. Paniqu� � l�id�e de devoir reprendre � z�ro ses plans pour propulser son fils au haut de la pyramide, Hosni Moubarak tisonne le brasier que ses m�dias ont allum�. Le r�veil a �t� dur pour lui. Tellement dur que lui et le reste des autorit�s �gyptiennes ont manqu� terriblement de biens�ance diplomatique : rappel de leur ambassadeur � Alger, retrait de l�Union nord-africaine de football, tout cela au milieu d�injures et d�invectives qui touchent m�me aux symboles de la nation alg�rienne. Se peut-il que la rivalit� sportive � elle seule attise autant de haines �gyptiennes ? La question m�rite d��tre franchement pos�e. Dans toute comp�tition, il y a forc�ment un vainqueur et un vaincu. Mais il semble que les Egyptiens ne sont pas impr�gn�s de cette �thique qui voudrait que l�on reste sportif m�me dans la d�faite. Preuve en est que Moubarak n�a pas eu la sagesse d�appeler � l�apaisement. Il a choisi de chevaucher l�extrapolation dangereuse faite � ce qui, � l�origine, n��tait qu�un match de football.